Mondial : Pols qui pleure et Frison qui rit

Entre une 31e place de Ruben Pols et la neuvième position de Frederik Frison, les Belges gardent un sentiment mitigé de ce Championnat du Monde contre-la-montre Espoirs. DirectVelo a rencontré les deux protagonistes et leur coach après l'arrivée.

Frederik Frison
9e
« Je suis très content. J'avais dit que je visais le top dix, et je l'ai fait. Je me suis amélioré par rapport à l'an passé. Je peux être satisfait. J'avais vraiment de très bonnes jambes aujourd'hui, surtout sur les longues lignes droites, quand il fallait vraiment pousser, j'étais bien. Mais dans les virages, un peu moins, en grande partie à cause de la pluie. J'aurais peut-être pu rouler un peu plus vite si j'avais pris mes virages plus rapidement, mais ça engendre également des risques. Il y avait peut-être moyen de faire mieux, mais c'est maintenant derrière nous.
Cinquième à l'arrivée ? Les meilleurs devaient encore arriver, mais si j'avais dit que si je pouvais rester entre la cinquième et la dixième place, j'étais content. C'est ce s'est passé, donc je peux être heureux.
Tout le monde a roulé sous la pluie donc c'est pour tout le monde la même chose. Ca s'est déroulé de façon équitable et je suis à ma place. Ca ne joue pas vraiment un rôle. Mais en Espagne, quand il pleut, l'asphalte est plus glissante. Qu'il fasse sec ou humide ne change pas beaucoup pour moi. Par contre, quand tu reconnais quand il fait sec, puis tu arrives en course et que c'est humide, tu as de toutes autres sensations dans les virages. Ca a une énorme influence. Dans certains passages, tu es un peu dans l'incertitude. Tu dois réduire ta vitesse un peu plus tôt, faire attention que tu ne sors pas du virage. Mais tout s'est bien passé.
Cette saison, je ferai peut-être encore le Chrono des Nations. D'ici-là, je veux essayer de prester au mieux. Le week-end prochain, je dispute la Gooikse Pijl où j'essayerai de faire un bon résultat. Après, je ferai aussi Paris-Tours Espoirs. Je veux essayer de conclure la saison d'une belle manière, pour pouvoir entamer l'hiver avec de bonnes sensations.
Un contrat pro ? Les dernières années, peu de gars ont pu terminer dans le top dix d'un Championnat du Monde Espoirs contre-la-montre. J'espère que quelques portes au niveau professionnel s'ouvriront. J'ai quand même prouvé que je peux rouler fort. J'espère que j'arriverai à réaliser mon rêve. Si ça ne marche pas, j'aurai encore l'an prochain. Si je pouvais devenir pro dès maintenant, je ne douterais pas. »

Ruben Pols
31e
« Toute la préparation avant le chrono s'est bien passée grâce au bon encadrement. Mais pendant le chrono, j'avais le sentiment que je n'étais pas à un tempo assez haut. Mais quand je voulais accélérer, je sentais que ça n'allait pas. J'ai dû rester au même rythme, ce qui n'était pas suffisant aujourd'hui. Le coach attendait un top dix ou un top quinze dont je suis très loin. Ce n'est pas assez bon.
Je ne sais pas moi-même quelle est la cause de cette contre-performance. Au niveau de la préparation et de l'échauffement, j'ai fait comme j'ai l'habitude de faire donc ça ne vient pas de là. Les autres fois, ça s'est toujours bien passé. Et je n'ai pas vraiment ressenti de stress grâce au staff qui nous entoure. La pluie, c'était la même chose pour le monde donc je ne vois pas pourquoi ça m'aurait plus handicapé qu'un autre.
Le chrono en lui-même est une déception. Mais c'est de l'expérience que je prends pour le futur, en espérant pouvoir à nouveau lutter pour le titre mondial l'an prochain.
C'était peut-être mon dernier chrono de l'année, car je ne ferai pas le Chrono des Nations. Cette année, je vise Paris-Tour U23, le 12 octobre, la dernière de l'année. »

Jean-Pierre Dubois
Sélectionneur national
« Pour Ruben, nous sommes assez déçus. Il dit qu'il manquait de vitesse mais je ne l'ai pas suivi, donc je ne sais pas vraiment dire. C'est une déception dans le sens où on espère toujours plus mais il n'est que deuxième année. Quand je vois l'évolution des troisième et quatrième années qui font des résultats, je ne m'inquiète pas trop.  
Pour Frederik, avec les temps intermédiaires, on a vu qu'il était parti très fort. On s'est dit que s'il pouvait conserver la même cadence, il ferait quelque chose de bien. Mais il avait fort peur dans les virages. Souvent, il sortait des virages à plus d'un mètres de la bordure. Ca veut dire qu'il aurait pu les prendre un peu plus vite. Je suis content car on visait le top dix. Il était onzième l'an passé, psychologiquement, il voulait faire mieux. Il m'a plus impressionné que l'an passé. Il était très fort. Sur la bosse, il n'a pas fléchi, il est resté pas trop loin des autres, mais les spécialistes ont parlé sur la fin. »

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.com

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