Mondial : « Compliqué » de préparer le chrono par équipes

Les équipes professionnelles ont-elles eu le temps de préparer spécifiquement le contre-la-montre par équipes des Championnats du Monde de Ponferrada (Espagne) ? "Honnêtement, c’est vrai que c’est une bonne question. Je suis curieux de savoir combien d’équipes, sur les 29 présentes ici, ont pu travailler ce chrono avant d’arriver en Espagne", admet Julien Jurdie, directeur sportif d’AG2R-La Mondiale pour DirectVelo.com. "On est là depuis jeudi matin. On a fait trois fois le circuit. Ce n’est pas une vraie préparation avec un stage spécifique et un groupe de dix coureurs avec une sélection à faire par exemple. Cela pourrait être une idée, mais c’est délicat à mettre en place", continue Julien Jurdie. Même son de cloche pour Julien Pinot pour la FDJ.fr. "Cela fait trois jours que l’on est à Ponferrada. On a donc travaillé le chrono sur les trois derniers jours. On a fait du bon travail. A cette période de l’année cela aurait été compliqué d’organiser un stage avant d’arriver en Espagne. C’est quand même un exercice que l’on travaille pendant les stages hivernaux." Du côté de la Trek Factory Racing également, il n’a pas été possible de préparer ce rendez-vous avant l’arrivée en Espagne. "L’équipe est là depuis mercredi pour travailler ce chrono. On peut se permettre de se reposer sur des coureurs comme Fabian (Cancellara) et Kristoff (Vandewalle) qui ont une grosse expérience dans cet exercice ", confie Alain Gallopin.

« REPERER UNE SEULE FOIS NE SUFFIT PAS »

Pour Tom Steels, directeur sportif des vainqueurs sortants - Omega Pharma-Quick Step -, le plus important n’était pas la préparation mais la connaissance du parcours. "Les derniers jours, nous avons beaucoup investis dans la connaissance du parcours. Depuis mercredi, nous avons pu rouler sur le parcours tous les jours, en répétant certains passages trois ou quatre fois de suite. Dans les passages techniques, repérer une seule fois ne suffit pas. C’était prévu de bien apprendre le parcours. Je pense que c’était le plus important".

S’il a été aussi difficile pour chaque équipe de préparer ce chrono, c’est aussi à cause du calendrier. "Le calendrier est extrêmement chargé avec la Vuelta, les deux courses au Canada sans oublier les courses sur l’Europe Tour", confirme Julien Jurdie. "Avec le programme que l’on a durant l’été, c’est difficile de réunir tous les coureurs ensemble. Je ne pense pas que l’on soit les seuls dans ce cas-là. Ce doit être la même chose pour toutes les équipes. C’est compliqué de préparer spécifiquement cette course. Je pense que ce sont surtout les chronos par équipes des Grands Tours qui permettent de prendre des automatismes pour ce Mondial", ajoute Alain Gallopin.

« IL FAUT TRAVAILLER SPECIFIQUEMENT SI L'ON VEUT GAGNER »

La formation Orica Green-Edge quant à elle, avait spécifiquement préparé ce chrono lors d’un stage. "Les gars se sont entrainés ensemble pendant deux semaines. En fait, c’est assez simple pour nous puisque tous les coureurs qui forment cette équipe étaient ensemble à Gérone (Espagne) pour préparer ce rendez-vous. Seul Brett Lancaster était sur la Vuelta et a rejoint ses équipiers un peu plus tard. Nous n’avons pas fait que du travail spécifique durant ces deux semaines. Parfois, on sortait les vélos de chrono mais d’autres jours, les gars faisaient simplement de longues sorties ensemble. Le Mondial chrono, c’est un rendez-vous que l’on adore, et qu’il faut travailler spécifiquement si l’on veut gagner", explique Matthew White pour DirectVelo.com.

Mais comment choisir six coureurs pour le Mondial contre-la-montre ? S’agit-il simplement de prendre les six meilleurs rouleurs ? "On a essayé de mettre des coureurs en forme, des mecs compétitifs et motivés pour cette course. C’est un exercice sur lequel on veut essayer de progresser chaque année", précise Julien Pinot. Quant à Julien Jurdie, il préfère aussi miser sur des coureurs bien en jambes : "Chez AG2R-La Mondiale, le plus important est l’état de forme de chacun, que ce soit physique ou mental. A partir du mois d’août, on essaie de faire des choix entre les coureurs qui ont les meilleures qualités contre-la-montre, mais qui sont aussi en bonne condition. Il faut un groupe compétitif, avec de bons rouleurs. Après, de là à concurrencer les tous meilleurs...".
 

Mots-clés