Pierre Idjouadiene : « Je m'entraînais en conséquence »

Victime d’une lourde chute lors du récent stage de l’Equipe de France, Rémy Rochas a dû renoncer au Championnat du Monde de Ponferrada (lire ici). Du coup, c’est le médaillé de bronze du dernier Championnat d’Europe, Pierre Idjouadiene (Neuves Maisons Cyclisme), qui le remplace à une semaine du grand rendez-vous. Pour DirectVelo.com, le Lorrain fait le point sur cette sélection inattendue.  

DirectVélo : Te voilà sélectionné pour le Championnat du Monde Juniors...
Pierre Idjouadiene : C’est clair que pour moi, ça reste une bonne nouvelle. Mais je n’oublie pas que c’est Rémy (Rochas) qui avait la place en premier. Rémy, c’est un pote. C’est vraiment dommage pour lui. On est resté en contact ces derniers jours. Je pense que c’était le mieux. Je voulais prendre de ses nouvelles. Il fallait aussi que je sache où il en était, pour que je m’entraine en conséquence. Cela me donnait une idée de l’intensité à donner, ou non, à mes sorties.

Te préparais-tu pour le Mondial avant même la chute de Rémy Rochas et David Gaudu ?
Je m’entrainais, oui. Mais simplement pour maintenir la forme. Par contre, depuis que j’ai appris que Rémy pouvait éventuellement déclarer forfait, j’ai enchainé les grosses séances. J’ai repris pas mal de watts. J’ai vraiment fait de bonnes sorties avec des valeurs de puissance intéressantes. Cela me donne confiance à quelques jours du départ pour l’Espagne.

« LA DERNIERE MANCHE DU CHALLENGE M'A MIS EN CONFIANCE »

Tu n’as pas participé à toute la phase de préparation, et notamment au stage de cohésion, avec l’ensemble de l’Equipe de France Juniors. Est-ce handicapant ?  
Rater le stage en lui-même, ce n’est pas très problématique. Disons que ça aurait été un bon bonus. J’essaie de relativiser, de voir les choses du bon côté. Je me dis donc que j’arriverai à Ponferrada avec de la fraicheur. Honnêtement, je pense que j’arriverai là-bas bien en jambes. Je ne suis pas inquiet.

La dernière manche du Challenge National, le Signal d’Ecouves, devait être un bon indicateur de ton niveau actuel. Que retiens-tu de cette course-là ?
J’étais plutôt pas mal ! J’ai toujours été à l’avant, bien placé et à chaque fois dans les bons coups. J’étais notamment présent dans la grosse échappée de 30 coureurs. Même dans le final, j’étais encore capable de travailler un peu pour mes équipiers. C’était une bonne expérience, qui là encore, m’avait motivé et mis en confiance en vue d’une éventuelle participation au Mondial.

« TOUT LE MONDE AURA SA CHANCE »

Dans un premier temps, Julien Thollet n’avait donc pas fait appel à toi pour ce Mondial, considérant que tu n’étais peut-être pas le plus apte à briller sur le parcours de Ponferrada. Etait-ce une grande surprise pour toi ?

Oui, vraiment ! Après ma troisième place au Championnat d’Europe, dans ma tête, c’était clair : j’allais participer au Championnat du Monde. Le problème, c’est que je me suis sans doute un peu relâché après le Championnat d’Europe. Et puis je suis tombé un peu malade, j’ai eu une carence en fer. Je n’ai pas réussi à me remobiliser ou me concentrer sur un objectif précis. Je pense que cela m’a été préjudiciable. Au mois d’août, Julien (Thollet) a dû voir que je n’étais pas au top. Sur le Championnat de France, même si j’étais présent dans le final, je ne pouvais pas faire autre chose qu’équipier. J’étais incapable de jouer ma carte personnelle.

Tu as donc été médaillé de bronze à Nyon (Suisse) sur le Championnat d’Europe. Que peux-tu espérer du Mondial de Ponferrada ?
On m’a déjà un peu expliqué les consignes de course. Je pense que ce sera comme au Championnat d’Europe, à savoir que tout le monde aura sa chance. En tout cas, il n’y aura pas un seul leader désigné avant le départ de la course. C’est vrai que Rayane (Bouhanni) est quand même un coureur qui a vraiment les capacités pour chercher le titre. Depuis le mois de mars, il marche fort. Il n’a jamais baissé de régime. S’il a encore progressé depuis son titre à Saint-Omer, il n’y aura rien à dire. Il a les moyens de devenir Champion du Monde. 

Crédit photo : Gwendolène Poisson
 

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