Soline Lamboley : « L’envie d’aller encore plus loin »

Championne de France sur route le mois dernier sur le circuit de Saint-Omer (Pas-de-Calais), mais également médaillée à l’occasion des trois grands Championnats sur piste auxquels elle a pris part cet été, Soline Lamboley – qui fêtera ses 18 ans en octobre prochain – réalise une grande saison chez les Juniors. Désormais, la Franc-Comtoise visera le Graal à la fin du mois aux Championnats du Monde de Ponferrada (Espagne), sur un parcours qui devrait parfaitement lui convenir. DirectVelo.com est allé prendre des nouvelles de celle qui sera l’une des principales attractions du prochain Mondial côté tricolore.   

DirectVelo : Tu as gagné dans les rues de Rumilly ce dimanche avec le maillot de l’Equipe de France sur le dos. Cela doit être bon pour la confiance à quelques jours des Championnats du Monde ? 
Soline Lamboley : Ah oui, c’est super (sourires) ! Je suis forcément contente de finir la semaine par une victoire. Cela montre surtout que la forme est là et que j’ai les bonnes jambes actuellement. La veille déjà (samedi), j’avais eu un bon entrainement avec le Championnat de Rhône-Alpes contre-la-montre. Je n’avais jamais fait 20 kilomètres en chrono, et je dois dire que c’est long (rires). Ce chrono, c’était avant tout une bonne préparation pour Greta (Richioud) et Margot (Dutour) qui disputeront le contre-la-montre du Mondial. Pour moi, c’était de l’entrainement et un bon point de repère pour l’avenir, lorsqu’il faudra refaire des chronos de cette distance.

« ON A VRAIMENT UN EXCELLENT COLLECTIF »

Es-tu satisfaite de ta semaine de stage à Aix-les-Bains ?

Oui, je suis très contente de ce que l’on a pu faire avec les filles. On a vraiment un excellent collectif et un bon groupe avec un bon état d’esprit. Nous sommes toutes très motivées. C’est vrai que l’on peut penser qu’il sera compliqué de manœuvrer à quatre sur le Mondial, mais quand je vois le groupe que l’on a, je suis optimiste. Je suis d’accord avec Fanny (Zambon, lire ici) quand elle dit que ce n’est pas un si gros problème que ça d’être quatre. Le groupe est homogène. Pour moi, c’est le principal.

Tu as enchainé cinq grands Championnats depuis le début de l’été. N’a-t-il pas été difficile de te remobiliser pour le Mondial suite à ton titre de Championne de France ?
J’ai éprouvé le besoin de couper trois jours en rentrant de Saint-Omer car c’est vrai que j’avais fait un bon nombre de Championnats (avec dans l’ordre le Championnat d’Europe sur route en Suisse, le Championnat de France sur piste à Hyères, le Championnat d’Europe sur piste au Portugal, le Championnat du Monde sur piste à Séoul et donc le Championnat de France sur route à Saint-Omer et ce en l’espace d’un mois et demi, NDLR). J’étais contente d’avoir pu couper sur une très belle victoire au Championnat de France. Mais après, mentalement, je n’ai pas eu de mal à me remettre en route. J’ai rapidement eu l’envie d’aller encore plus loin ! Je me suis vite remise au travail dans l’optique des Championnats du Monde sur route. Comme je l’avais expliqué un peu plus tôt dans la saison, je n’avais pas fait un gros début de saison en termes d’intensité et de calendrier (lire ici). C’est ce qui paie sans doute aujourd’hui. J’ai réussi à bien gérer mes entrainements pour ne pas saturer à la fin de l’été. Le plus satisfaisant dans cette histoire, c’est que j’ai réussi à marcher sur tous mes Championnats jusqu’à présent (avec au moins une médaille à chaque fois mis à part sur le Championnat d’Europe sur route, où elle avait tout de même réglé le peloton pour la 6e place, NDLR).

Te considères-tu à 100% de ta condition physique à une dizaine de jours du Mondial ?
Je pense que je peux encore peaufiner ma forme actuelle, mais il est évident que le stage avec l’Equipe de France m’a été très bénéfique. Cela m’a beaucoup apporté. Désormais, je suis de retour aux sources puisque je suis rentrée à la maison. Je vais continuer de me préparer tranquillement avant le départ pour l’Espagne.

« BIEN PLUS A L’AISE QU’AVANT DANS LES BOSSES »

Ce titre national acquis à Saint-Omer t’a-t-il définitivement convaincue que tu pouvais sans doute être l’une des meilleures Juniors y compris au niveau mondial ?

Disons que j’ai d’abord et surtout eu la confirmation que j’étais forte dans un pays qui compte dans le milieu du cyclisme. Je me dis que si je suis l’une des meilleures en France, je devrais également pouvoir être l’une des meilleurs à l’échelle mondiale. En tout cas, je l’espère. On verra ça en Espagne (sourires).

Le parcours du Mondial semble vraiment taillé pour toi cette année…
Cette saison, j’ai pris beaucoup plus d’assurance sur les parcours difficiles. Je suis bien plus à l’aise qu’avant dans les bosses. J’ai noté qu’il y avait deux bosses sur le parcours de Ponferrada, mais j’ai aussi remarqué que le dernier kilomètre allait être plat, ou du moins en léger faux-plat montant. Et ça, j’adore ! Le parcours m’est clairement favorable. Maintenant, il faut quand même relativiser. Il sera favorable pour beaucoup d’autres filles également. Je ne suis pas la seule à aimer ce genre de parcours.

Etant donné ton niveau actuel et le profil du parcours proposé au Mondial, il apparait comme évident que tu ne viendras pas à Ponferrada pour te satisfaire d’une place d’honneur ?
On en parlait justement avec les filles il y a quelques jours. J’expliquais à tout le monde que si je devais terminer quatrième ou cinquième, ce serait la déception qui primerait. Je sais que si je fini au pied du podium, je vais me dire que quelque chose n’a pas été dans le bon sens.

Un peu comme lors du dernier Championnat d’Europe, où tu avais dû te contenter de régler le peloton pour la sixième place ?
Exactement ! Ce jour-là, on avait mal géré notre course en laissant partir un groupe dangereux. On n’avait jamais pu rentrer. Et je ne veux pas que l’on refasse la même chose en Espagne. Je sais que notre erreur du Championnat d’Europe va nous être bénéfique au Championnat du Monde. Après, je ne m’inquiète pas pour la stratégie de course. Je suivrai simplement les consignes de Julien (Guiborel, le sélectionneur national). Je ne vais pas chercher plus loin. Je sais juste que mes équipières seront au top, et qu'au-delà de l'aspect sportif, ce sont des filles géniales. S’il le faut, et si les conditions de courses me sont favorables, elles seront prêtes à m’aider. J’en suis convaincue.

Crédit photo: Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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