Fanny Zambon : « Il faudra être offensives »

Championne de France de la Course aux Points sur la piste d’Hyères (Var) puis vice-Championne de France sur route dans les rues de Saint-Omer (Pas-de-Calais) cet été, Fanny Zambon réalise une grosse saison chez les Juniors. La Haut-Savoyarde s’est ainsi vu récompensée par une sélection en Equipe de France pour les Championnats du Monde de Ponferrada (Espagne). La licenciée du VC Cluses-Scionzier, qui devra jongler entre examens scolaires et préparation du Mondial cette semaine, répond aux questions de DirectVelo.com.

DirectVelo : Votre semaine de préparation s’est terminée avec la victoire de Soline Lamboley à Rumilly. Tu dois être satisfaite ?
Fanny Zambon : Oui, on a vraiment essayé de faire la course. Il y avait 62 kilomètres avec de petites bosses mais le parcours n’était pas très dur. Chacune des filles a essayé de courir devant, de prendre des échappées. Dans le final, on a essayé d’emmener le sprint pour Soline (Lamboley) et finalement, elle a pu gagner. Au-delà du résultat, cette course était surtout une occasion pour nous de prendre des automatismes en course avant le Mondial. Et puis avec cette victoire, on engrange de la confiance. Evidemment, les deux courses sont incomparables, mais il y avait quand même un bon niveau aujourd’hui (dimanche).  

« TRES HEUREUSE DE FAIRE PARTIE DE CETTE SELECTION »

La veille déjà, tu avais pu te tester sur le
Championnat de Rhône-Alpes contre-la-montre. Qu’en retires-tu ?
Je l’ai fait à bloc. C’était une séance d’intensité supplémentaire en vue du Mondial, même si je ne disputerai pas le chrono là-bas (pour ordre d’idée, elle avait abandonnée 36 secondes à Margot Dutour et 32 à Greta Richioud sur les 20,100 kilomètres du parcours de samedi, NDLR). Le contre-la-montre reste une discipline que j’apprécie. Maintenant, c’était mon premier sur cette distance. Je n’en avais jamais fait un si long. Mais j’avais quand même de bonnes sensations.

Aux dires de Mathilde Cartal (lire ici) et Greta Richioud (lire ici), le groupe France semble très soudé…
C’est le cas ! On a pu profiter de cette semaine de stage pour bien bosser, mais aussi bien rigoler. Ce stage, c’était vraiment un moyen de se remettre dans le bain avant l’objectif du Mondial. D’autant qu’après les Championnats de France de Saint-Omer, j’avais pris une semaine de repos, où je roulais juste pour le plaisir. Avec ce stage, on a pu créer un collectif. Même Margot (Dutour) que l’on connaissait un peu moins et qui fera le chrono, était de la partie et c’était très sympa. Je suis vraiment heureuse de faire partie de cette sélection !

« DANS MA TETE, JE SUIS DEJA EN ESPAGNE »

Etant donné ce que tu avais eu l’occasion de montrer à Saint-Omer, tu devais te douter que Julien Guiborel fasse appel à toi pour le Mondial ?

C’est sûr que le déroulement de la course m’a été bénéfique (elle avait terminée 2e après une longue échappée aux côtés de Soline Lamboley, NDLR). C’est vrai que même si ce jour-là, je courrais d’abord pour le titre, je pensais aussi à la sélection pour le Mondial. Car on ne va pas se le cacher, la sélection se joue sur ce Championnat de France. Pendant la course, lorsque j’étais devant avec Soline (Lamboley), je m’étais dit : « Au pire des cas, j’aurais quand même peut-être gagné ma place pour le Mondial ». Avec cette course à Saint-Omer, j’ai aussi montré à Julien (Guiborel) que je pouvais être offensive. En vue du Mondial, c’est toujours un signe fort.  

Comment comptes-tu te préparer cette semaine ?
Julien (Guiborel) nous a donné un programme adapté en fonction de nos cours et de notre récupération. Le but, c’est de garder des intensités mais de réduire le volume. Ce qui est un peu dur, c’est que je vais passer des Partiels cette semaine (elle est en 2e année de classe préparatoire des INP à Grenoble, NDLR). Avec tous les Championnats auxquels j’ai participé cet été, c’est compliqué de reprendre maintenant, juste avant le Mondial. Dans ma tête, je suis déjà en Espagne. Mais bon, je sais qu’il faut aussi que je réussisse mes études.

« UNE BONNE EQUIPE DE GRIMPEUSES »

Que pourras-tu espérer de ces Championnats du Monde ?

J’ai regardé la vidéo du parcours. Les routes semblent larges. Le placement sera donc important et ça risque de toujours vouloir remonter par les côtés. Le circuit a l’air assez dur avec ces deux bosses. Il faudra être offensives. Nous avons une bonne équipe de grimpeuses. Je pense donc que l’on sera l’une des nations fortes de cette course. Ce parcours vallonné devrait être à notre avantage. Par contre, la dernière ligne droite semble plate. Si ça arrive en petit groupe, il faudra privilégier la carte de Soline (Lamboley) et l’emmener au sprint. En espérant que ce soit pour une médaille… ou même pour le titre, tant qu’à faire (rires). Personnellement, je n’espère pas forcément pouvoir faire ma propre course. Greta (Richioud) et Soline seront privilégiées. Après, je pourrais aussi essayer de partir de loin pour favoriser les autres filles dans le final.

Vous ne serez que quatre filles de l’Equipe de France au départ de la course en ligne. Est-ce problématique ?
Il y a des avantages et des inconvénients. A quatre, je me dis que l’on sera peut-être beaucoup plus soudées. Je repense au Championnat d’Europe où l’on ne savait pas trop quoi faire à huit lorsqu’un groupe était parti sans nous. Là, à quatre, on n’aura pas le temps de se poser de questions. Il faudra agir vite. Il faudra s’appuyer sur les erreurs faites au Championnat d’Europe. J’ai bien conscience que l’on devra courir devant, toujours être attentives au placement, aux attaques. On essaiera de se parler un maximum en course, pour connaitre les sensations de chacune, ou simplement pour parler stratégie. Personnellement, ça me rassure de sentir que je ne suis pas toute seule en course. C’est aussi en cela qu’il est important d’avoir un groupe soudé. 

Crédit photo: Gwendolène Poisson
 

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