Jérémy Defaye : « Je sais ce que j’ai à faire »

Troisième sur le Championnat de France de Saint-Omer, cinquième sur le Championnat d’Europe de Nyon (Suisse), Jérémy Defaye a répondu présent sur ses deux premiers gros rendez-vous chronométrés de la saison. Reste le plus important, celui du Mondial, dans dix jours à Ponferrada (Espagne). Entre temps, il tentera également de remporter le Challenge National Juniors à l’occasion de la dernière manche de ce week-end. DirectVelo.com est allé prendre des nouvelles du Varois.   

DirectVelo : Comment te prépares-tu actuellement pour les Mondiaux ?
Jérémy Defaye : Je me suis bien reposé après le Championnat de France, puis j’ai repris le samedi qui suivait. Depuis, je fais pas mal de travail spécifique en vue du chrono du Mondial. Je fais des sorties de 2h, 2h30 maximum, avec pas mal d’intensité. Je sens que ça va de mieux en mieux depuis Saint-Omer, même si je n’étais pas à la rue non plus là-bas. Ces derniers jours, j’ai fait certains efforts particuliers, des tests de 20 minutes en côte notamment. Je fais également beaucoup de sorties derrière scooter, avec mon père. Disons un jour sur deux. J’ai pu me rassurer, voir que j’avais de bonnes sensations. Mais je pense que ça ira encore mieux dans dix jours. Je compte encore monter en puissance. Le but est simple : être prêt pour le 23 septembre. Le Mondial, c’est une fois dans l’année. Nous ne sommes que deux français à représenter notre pays sur cette épreuve Juniors. Je me considère comme privilégié. Il faudra être au top le Jour-J, être capable de tout donner sur ce gros objectif.

« GAGNER LE CHALLENGE NATIONAL SERAIT SUPERBE »

As-tu établi un programme précis jour après jour jusqu’à ton départ pour Ponferrada ?
J’ai une base de travail. Après, il faut être intelligent. C’est à moi de m’adapter suivant mes sensations. Si je vois qu’un jour, je suis vraiment fatigué, il sera alors plus prudent de lever le pied. Et puis dimanche, il y aura le Challenge National. Du coup, lundi ce sera sans doute une journée tranquille. Quant à mardi et mercredi prochain, je pense que je ferai à nouveau pas mal d’intensité. Puis je m’envolerai pour l’Espagne dès jeudi prochain. Une fois sur place, il ne faudra pas trop en faire. L’idée, ce sera quand même de rester frais pour le chrono.

Dans quel état d’esprit abordes-tu le Signal d’Ecouves, dernière manche du Challenge National Juniors, sachant que tu es en pleine préparation du Mondial ?
Je ne vais pas me déplacer de Fréjus jusqu’en Normandie uniquement pour suivre ou continuer ma préparation. En plus, je suis actuellement deuxième du Challenge (6 points derrière Valentin Madouas : lire ici). J’aimerais défendre ma place, voire pourquoi ne pas aller chercher la première ! Ce serait superbe. Maintenant, c’est évident que je n’ai pas pu spécifiquement préparer cette manche. Je veux faire un résultat, mais si ça ne marche pas, ce n’est pas cela qui me plombera le moral en vue des Mondiaux.   

« LA DISTANCE DU CHRONO ME CONVIENT »

Corentin Ermenault, qui disputera également le Mondial chrono, nous expliquait récemment qu’il devait se débrouiller un peu seul dans sa préparation (lire ici). Qu’en est-il pour toi ?
Je suis en contact avec Julien (Thollet, le sélectionneur). Je lui explique où j’en suis physiquement, je lui parle de mes entrainements. Après, c’est vrai que Corentin et moi n’avons pas pu participer au stage avec l’équipe sur route, ainsi qu’à la course en Suisse le week-end dernier. Mais ça ne me pose aucun problème. Au contraire ! Pour préparer un chrono, je préfère me débrouiller tout seul. J’avais d’ailleurs moi-même demandé à Julien si je pouvais me préparer dans mon coin. Au moins, je sais ce que j’ai à faire. Du coup, je m'occupe simplement de suivre les plans d'entrainement de mon entraineur Patrick Dreano. Puis je mets tout ça en pratique sur le terrain avec mon père qui est sur le scooter, qui me connait par cœur et qui sait donc comment s’adapter à mes besoins et à mes sensations du jour. M'entrainer de mon côté, ça me permet aussi de rester chez moi à Fréjus (Var). Je peux profiter de superbes conditions météos. Je préfère ça. 

As-tu une idée précise de ce qui t’attends sur le circuit de Ponferrada ?
J’ai regardé sur le site du Mondial. Le circuit a l’air quand même très roulant, mis à part cette bosse assez raide à trois kilomètres de l’arrivée, avec une descente assez pentue derrière, puisque l’on annonce 12% de pente maximale. Pour le reste, ça semble assez rectiligne et relativement plat. Je pense que ça peut me convenir. La distance d’une trentaine de kilomètres me convient (29,500 kms). Plus c’est long, et mieux c’est pour moi. Après, ça reste un Mondial ! C’est particulier. Il faudra rouler tellement vite que je vais peut-être avoir du mal au bout de 25 bornes. Mais encore une fois, le circuit me plait. Après, de là à viser le podium ? Je n’en sais rien.

Pourras-tu t’appuyer sur les expériences de Saint-Omer et de Nyon pour ce Mondial ?
J’avais terminé cinquième à Nyon en étant tout près de la quatrième place (il avait même terminé à douze secondes du podium, NDLR). Je ne sais pas du tout comment le niveau a pu évoluer depuis ce Championnat d’Europe. Et puis, il y aura une telle adversité ! Ce sera peut-être compliqué. Finir dans le Top 5 serait déjà très bien. Le podium serait encore mieux. Mais j’ai bien conscience que tout le monde ira là-bas avec cette même idée.

Crédit Photo: Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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