Pierre Moncorgé : « Le vélo, ce n’est pas éternel »

La saison 2014 de Pierre Moncorgé touche à sa fin. Faute de budget, sa formation suédoise Firefighters-Upsala CK n’a pas pu lui proposer le calendrier attendu cet été. Peu importe, le jeune néo-pro s’est quand même fait plaisir sur les courses locales en courant aux avant-postes tous les week-ends. Il a même eu l'occasion de gagner deux fois dans la région de Stockholm cet été sur des courses de niveau national, ce qui porte son total de la saison à trois succès. Pierre Moncorgé disputera peut-être une longue course par étapes en Chine au mois d’octobre, mais approche déjà la saison 2015. Entre le possible arrêt de son équipe, des tentatives d’approche avec d’autres formations continentales scandinaves et un projet professionnel hors cyclisme qui semble pouvoir se concrétiser rapidement, l’ancien coureur du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin se pose des questions. Pierre Moncorgé fait le point pour DirectVelo.com.

« Je viens de rentrer en France il y a quelques jours puisque j’avais des examens à passer en début de semaine. Du coup, ma saison est peut-être terminée puisque lorsque je retournerai en Suède dans une grosse semaine, il n’y aura plus trop de courses locales. Mon équipe est limitée niveau budget. Malheureusement, à partir du mois de juin, on n’a pas pu faire le programme prévu. Sur l’ensemble de la saison j’aurais quand même pas mal couru. Je dois être à une soixantaine de jours de course entre mars et septembre. Le principal problème, c’est l’absence de nombreuses courses par étapes. C’est un peu frustrant. J’aurais bien aimé courir plus de grandes courses avec un niveau un peu plus élevé. Courir en Suède, c’est sympa, mais à force… j’affronte toujours les mêmes équipes, les mêmes coureurs. Dans ces conditions, c’est plus dur de se motiver. A l’inverse, je n’ai fait que découvrir de nouvelles courses, de nouveaux terrains de jeu. Ça, c’était quand même très sympa ! J’ai contacté Julien Liponne, avec qui j’étais déjà parti au Rwanda ou en Indonésie, pour savoir s’il y avait des possibilités d’aller courir en Asie dans les semaines à venir. Mais administrativement parlant, ça semble compliqué. Je ne peux pas casser mon contrat avec mon équipe actuelle. Je ne pourrai donc pas disputer de grandes courses UCI en Asie. Cela dit, je vais peut-être pouvoir participer à une course en Chine sur douze jours en octobre. J’espère que ça se fera.

« ANALYSER LES DIFFERENTES POSSIBILITES »

Je ne sais pas encore ce que je ferai l’an prochain. Apparemment, il y aurait de fortes chances pour que mon équipe arrête. Je vais essayer de démarcher d’autres formations. Une chose est sûre, je ne compte pas retourner dans une équipe amateur française. Je suis bien en Suède, et je compte continuer de vivre là-bas. L’an prochain, ce sera donc la continuité avec mon équipe actuelle, une nouvelle équipe continentale scandinave ou rien. Entre la Norvège et le Danemark, il y a une petite dizaine d’équipes de niveau Continental. Maintenant, j’ai l’impression que ces équipes sont assez renfermées sur elles-mêmes. Elles ne comptent pas de coureur étranger dans leurs effectifs. Mais bon, je vais essayer. Et puis ces équipes courent régulièrement en France, ça peut m’aider ! Si je peux intégrer une Conti’, alors je ferai une nouvelle saison pleine, à fond. Maintenant, si je ne peux pas courir à ce niveau-là, tant pis. J’ai d’autres opportunités actuellement en Suède. Je pense notamment à un stage de services et communications internationales à Uppsala dans le cadre de mes études (il est actuellement en Masters de Sciences Politiques, NDLR). C’est une bonne piste mais là en l’occurrence, ce ne serait pas vraiment compatible avec le cyclisme de haut-niveau. Honnêtement, je ne sais pas trop encore dans quelle direction de vais aller. Je vais réfléchir, analyser les différentes possibilités et faire le meilleur choix possible.

« J’AI PU ME TESTER AU NIVEAU SUPERIEUR »

Idéalement, si je peux continuer le cyclisme à ce niveau, je le ferai bien évidemment. Je suis quand même content de ce que j’ai vécu cette année. Dans l’ensemble, c’est ce à quoi je m’attendais. Le bilan reste positif malgré cette histoire de calendrier. J’ai pu découvrir de nouvelles choses en Classe 2, au niveau Continental. J’ai quand même disputé le Championnat de France professionnel également. J’ai pu me tester au niveau supérieur, découvrir plein de choses, et voir que j’avais encore un peu de chemin à faire avant d’arriver au niveau des meilleurs ! Si je devais arrêter à ce niveau, je n’aurais pas de regrets pour autant. Je ne suis pas le genre de personnes à avoir des regrets. Et puis, pourquoi faudrait-il en avoir ? J’ai déjà bien profité cette année. J’ai aussi conscience que le vélo, ce n’est pas éternel. Encore une fois, dans l’idéal j’aimerais repiquer une année. Mais dans tous les cas, je ne suis pas inquiet. Je suis bien en Suède, et c’est bien là l’essentiel ».

Crédit photo : www.velofotopro.com
 

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