La sélectionneuse de l’Equipe de France Sandrine Guirronnet nous l’a confié il y a peu (lire ici); elle compte sur un groupe soudé autour de Pauline Ferrand-Prévot et Audrey Cordon pour le Mondial de Ponferrada (Espagne), avec des filles capables d’abattre un gros travail pour le collectif. Et en premier lieu Elise Delzenne, laquelle a passé un gros cap cette année en intégrant la formation américaine Specialized-Lululemon. "Je suis très contente dans cette équipe. J’apprends énormément, les filles sont vraiment prêtes à m’aider sans arrêt, à prendre le temps de m’expliquer les schémas de course par exemple. Etant donné qu’elles sont toutes meilleures que moi, ça me tire vers le haut", confirme modestement Elise Delzenne pour DirectVelo.com. "Au niveau des résultats, ma progression ne saute peut-être pas aux yeux mais c’est uniquement parce que je me retrouve souvent à faire l’équipière. Je sais que j’ai pris de la caisse comme on dit. Je le sens", détaille la jeune femme de 25 ans.

« EN FORME A DEUX SEMAINES DU MONDIAL »

Présente la semaine passée sur le très réputé Tour d’Ardèche, Elise Delzenne a pu s’y rassurer en vue du Championnat du Monde. "J’ai terminé deux fois dans le Top 10 sur des étapes qui n’étaient pas les plus plates de la semaine (4e au Teil et 7e à Rochegude). J’étais quand même un peu déçu de ne pas avoir pu accrocher un podium car je sais que j’en avais les capacités. Mais l’essentiel, c’est que je sois en forme à deux semaines du Mondial", admet l’ancienne Championne de France sur route (2013) qui avait été appelée au dernier moment pour disputer l’épreuve ardéchoise. "Normalement, je devais courir en Hollande (Boels Rental Ladies Tour, NDLR). Mais ça ne change pas grand-chose. Et puis finalement, l’Ardèche était peut-être une meilleure préparation, avec des étapes qui ressemblaient plus à ce qui va m’attendre en Espagne".

« NE PAS REFAIRE LA MEME ERREUR »

Aussitôt le Tour d’Ardèche terminé, Elise Delzenne est partie à Besançon pour une semaine de stage avec le reste de l’Equipe de France. "Puis je disputerai le Chrono Champenois ce week-end, comme Audrey (Cordon) et Aude (Biannic)". Les deux dernières citées auront d’ailleurs la chance de représenter la France sur l’épreuve chronométrée du Mondial, ce qui ne sera pas le cas d’Elise Delzenne. "J’aurais aimé faire ce chrono. Audrey (Cordon) est vraiment au-dessus de moi. Avec Aude (Biannic) par contre, je pense que ça ne s’est pas joué à grand-chose au niveau de la sélection. Je ne dois vraiment pas être loin, mais je comprends la sélection de Sandrine Guirronnet. Je regrette simplement que la sélection se soit faite sur le seul chrono du Championnat de France car ce jour-là, je n’y étais pas du tout mentalement (elle avait pris la quatrième place, à une seconde de la troisième place d’Aude Biannic, NDLR). Sur ces Championnats de France, je suis passée à côté, tant sur le chrono que sur la course en ligne. Je n’étais pas concentrée, je m’étais complètement laissée bouffer par le stress", analyse celle qui avait pris la dixième place du Championnat de France sur route pour la défense de son titre. Sans doute marquée par cet échec, celle qui a notamment terminée 4e du Tour d'Overijssel (Pays-Bas) ou 6e de la Flèche d’Erondegem (Belgique) cette année ne compte pas revivre pareille situation à Ponferrada. "C’est clair que je ne veux pas refaire la même erreur une deuxième fois. Mentalement, j’ai fait des exercices. Je vais arriver beaucoup mieux préparée à Ponferrada que je ne l’étais au Futuroscope".

« PAULINE (FERRAND-PREVOT) ET AUDREY (CORDON) SORTENT DU LOT »

L’ancienne pensionnaire de Bourgogne-Pro Dialog sait ce qui l’attend en Castille-et-Leon. "Je suis allé voir le circuit au mois de juin avec mon équipe. Nous étions en stage là-bas. C’est clairement un atout. Par contre, au niveau des sensations, je n’ai pas vraiment pu me tester sur ce circuit (rires). En fait, la veille je venais de faire 70 kilomètres d’échappée sur la dernière étape à Bira (l’Emakumeen Euskal Bira, NDLR). Du coup le lendemain, je n’étais pas bien, et j’ai trouvé le circuit très dur ! Pour moi, ce sera une course par élimination. Il y a une longue bosse, puis une deuxième bosse difficile. J’ai aussi noté des descentes avec plusieurs virages. Il y aura surement beaucoup de relances", note celle qui a bien conscience qu’elle aura surement un rôle d’équipière au Mondial. "Je n’en ai pas encore parlé avec Sandrine (Guirronnet), mais c’est sûr que les leaders seront Pauline (Ferrand-Prévot) et Audrey (Cordon). Elles sortent du lot. Le but pour moi, ce sera simplement qu’une Française soit sur le podium". 

Crédit photo : Elen Rius - Photos