Un supporter bien singulier arpentait le Tour de l'Avenir, entre Auvergne et Alpes, la semaine passée. Casquette bleue de l'US Marine sur le front, drapeaux américains accrochés au blazer, cravate renouvelée chaque matin... Robert White est le grand-père maternel de Robert Power, le grimpeur australien de 19 ans qui s'est battu contre le Colombien Miguel Angel Lopez et prend la deuxième place du classement final (lire ici).

 

"Oui, Rob a du sang new-yorkais dans les veines", révèle le Sergent Senior, qui s'efforce de rester discret sur l'épopée familiale de Power. Il apparaît ainsi que le coureur cycliste est né en Nouvelle-Zélande de parents australiens puis qu'il a déménagé sur l'île d'en-face, dans la ville de Perth. Le quart de sa famille est cependant nord-américain, importé dans l'arbre généalogique à la faveur d'une mission militaire en Australie.

 

Sur le Tour de l'Avenir, le grand-père suit les étapes aux côtés du directeur sportif pour vivre la course de l'intérieur, ou bien accompagne l'assistant pour participer au ravitaillement. Il n'est plus en campagne, ne commande rien ni personne. Parle à mots comptés avec son petit-fils. "Il n'a pas besoin de moi et je ne veux pas l'ennuyer pendant qu'il fait ses trucs, alors je reste à l'écart", se justifie-t-il.

 

Le vétéran se prend d'admiration pour ce coureur qui déjà impressionne. "C'est un esprit indépendant, observe-t-il. Il construit son propre chemin et il réussit tous les défis qu'il se fixe. Robert ne renonce jamais. Sur un vélo, il se bat. C'est un véritable champion."

 

Aujourd'hui basé en Espagne, à Chiclana de la Frontera (Andalousie), tout près de Jerez, où la Vuelta a pris son envol fin septembre, Robert White a peu l'occasion de voir à l'oeuvre son cycliste favori. L'an passé, il l'a convié pour une semaine à la maison. Au passage, il l'a mis à l'épreuve dans une côte bien raide de la région, à El Bosque. Le coureur, encore Junior, attaquait la pente avec son vélo, tandis que le papi satisfaisait à son habituel footing. "Je peux vous dire que Robert grimpe...", lâche le sergent. Impression largement confirmée un an plus tard, dans le festival de cols du Tour de l'Avenir.

Crédit photo : Pierre Carrey - www.directvelo.com