Une vraie course d'équipe pour le SCO Dijon

Ce dimanche, Julien Bernard a remporté le classement général final des 4 jours des As-en-Provence. Cette victoire est significative, représentative de l’évolution du coureur du SCO Dijon depuis le début de saison. Au pied du podium, DirectVelo.com s’est entretenu avec Julien Bernard et Sébastien Grédy - son directeur sportif - lesquels expliquent pourquoi ce succès en terre provençale est tout sauf un hasard. 

Les cinq premiers des 4 jours des As-en-Provence ont terminé dans le même temps au classement général final. Du coup, ce sont les places à l’arrivée qui ont scellé le sort de cette édition 2014. Avec seulement deux places d’avance sur l’Aixois Mathieu Delarozière, Julien Bernard remporte l’épreuve, mais aura fait trembler son directeur sportif jusqu’au bout ce dimanche. "C’est vrai que ça a été chaud jusqu’à la fin", concède Sébastien Grédy. "La tactique n’était pas vraiment celle-là aujourd’hui (dimanche). En début d’étape, il aurait fallu que quatre-cinq mecs sortent. Cela aurait été plus facile à gérer. Sauf qu’il y avait 19 mecs devant, dont trois de chez nous. En plus, Lauber (très menaçant au général, NDLR) était devant. Ca craignait un peu. L’écart est vite monté à 2’00’’, mais Blagnac a roulé. Ensuite, Le Roscouët et Bernier ont bien tenu la baraque derrière, en ne laissant pas plus de 1’10’’ aux échappés pendant une bonne partie de l’étape".

UNE TACTIQUE DE COURSE PAYANTE

A ce moment-là, le maillot jaune de Julien Bernard restait malgré tout en danger. "J’étais un peu perdu, je ne savais pas trop quoi faire", admet Sébastien Grédy. "C’était délicat ! Je me demandais s’il fallait faire relever les mecs que j’avais devant ou non. Evidemment, ils ne roulaient pas à l’avant. J’ai attendu longtemps… Finalement, j’ai fait attaquer Bernard derrière. Quand c’est revenu à 50 secondes, j’ai demandé à Gaspari de se relever à l’avant et d’attendre Bernard. Même chose pour Barillot lorsqu’il n’y avait plus que 30 secondes. Ils ont réussi à rentrer à l’avant à 20 bornes de l’arrivée, avec une quinzaine de coureurs. En fin d’étape, Julien (Bernard) n’avait plus qu’à gérer Mathieu Delarozière, même si ce n’était quand même pas facile", explique le directeur sportif du SCO Dijon, très satisfait de ses coureurs. "C’était une vraie course d’équipe. On ne pouvait pas faire mieux ! En plus, on était que cinq au départ. Tout le monde a participé. Je suis content des gars". 

LA DELIVRANCE AUX 100M

Julien Bernard quant à lui, a dû attendre les tous derniers mètres pour se convaincre qu’il allait ramener le maillot jaune à Dijon. "Ça ne s’est vraiment pas joué à grand-chose. Aux 100m, j’ai vu que j’étais devant Delarozière. C’est seulement là que j’ai compris que c’était gagné. Il m’a passé sur la ligne mais j’avais quatre places d’avance", explique-t-il. Le risque de tout perdre était d’autant plus grand que les trois derniers kilomètres étaient tortueux, en descente et avec plusieurs virages délicats à négocier. "Je ne suis pas un grand sprinteur, et encore moins un grand frotteur. Mais quand on a le maillot jaune sur le dos, c’est autre chose. Je ne pouvais pas me permettre de le perdre après tout le boulot qu’avait fait mon équipe aujourd’hui. Je n’aurais même pas osé les regarder dans les yeux à l’arrivée si j’avais perdu ces quatre places à la con (qu’il avait d’avance sur Delarozière, NDLR). Je suis vraiment content du résultat".

BEAUCOUP PLUS SERIEUX

Avec cette victoire finale sur une course par étapes, Julien Bernard confirme son nouveau statut. Lauréat à cinq reprises depuis le début de l’été, dont une étape du Tour d’Auvergne (lire ici), il a clairement franchi un palier. "J’ai beaucoup progressé, comme l’équipe. Cela fait deux ans maintenant que l’on travaille ensemble, sans trop avoir changé le groupe. On voit le fruit de ce travail effectué depuis deux ans. Personnellement, ça fait un an que j’ai arrêté mes études et que je ne fais que du vélo. Niveau récupération et alimentation, c’est autre chose. Je commence à avoir quelques années en Elite. Je prends de la caisse. Je suis convaincu de pouvoir gagner encore d’autres courses de ce niveau maintenant". Pour Sébastien Grédy, ces résultats s’expliquent simplement : "Julien a compris qu’il fallait être sérieux pour faire du vélo de haut niveau. Il a progressé physiquement. J’espère qu’il ira encore bien plus haut, et rapidement".

PROCHAINE ETAPE : L’EQUIPE DE FRANCE ?

Pour la fin de saison, Julien Bernard ne visera pas une épreuve en particulier. En revanche, il a bien une idée en tête : "J’ai déjà réussi ma saison. Maintenant, une sélection en Equipe de France me ferait plaisir. Je n’ai jamais eu l’occasion de rencontrer le sélectionneur cette saison. Ce n’est pas facile, il y a beaucoup d’Espoirs qui marchent. Mais je pense mériter une sélection". Même son de cloche pour Sébastien Grédy, qui aimerait voir son protégé sous le maillot tricolore. "Il reste encore deux courses en Equipe de France. Pour l’instant, je ne pense pas que Pierre-Yves Châtelon l’appelle, mais ce serait un peu dommage. Il mérite largement sa place. Le seul problème, c’est qu’il n’avait pas marché en début de saison. Donc après, c’est plus difficile pour être en Equipe de France. Mais avec tout ce qu’il a déjà gagné cet été, ça prouve qu’il est complet. Il a une petite pointe de vitesse, il passe bien les bosses même si ce n’est pas un grimpeur, et il roule bien. Il a progressé dans tous les domaines. C’est vraiment devenu un élément central de notre équipe", conclut Sébastien Grédy.

Crédit Photo: Nicolas Mabyle - DirectVelo.com
 

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