L'Espagnol Jesus Herrada Lopez (Movistar) a remporté, ce vendredi, la 5e et dernière étape du Tour du Poitou-Charentes. Déjà lauréat de cette même étape dans les rues de Poitiers l'an passé, il a devancé le Belge Jan Bakelants (Omega Pharma-Quick Step) et l'Italien Nicola Ruffoni (Bardiani-CSF).
Sylvain Chavanel (Iam Cycling Team) remporte quant à lui l'épreuve pour la troisième fois, un record. Retrouvez les réactions recueillies par DirectVelo.com quelques minutes après l'arrivée.

Jesus Herrada Lopez (Movistar)  
Vainqueur de la 5^e étape
« J’étais venu sur cette course pour gagner une nouvelle étape comme l’an passé. C’est chose faite. Toute l’équipe a vraiment joué la victoire d’étape tout au long de la journée. Alex Dowsett a tenté le premier de prendre une échappée. Puis j’ai essayé à mon tour une première fois. Jasha Sütterlin a ensuite fait de longs kilomètres à l’avant de la course, avant d’être repris dans le dernier Grand Prix de la Montagne. A partir de là, je me suis placé au mieux en tête de course. Je me suis retrouvé devant au moment du dernier virage. C’est à ce moment-là que j’ai lancé mon sprint. J’ai tout donné.
Gagner deux fois, c’est énorme. Je suis très heureux. L’an dernier, c’était quand même différent car j’étais échappé depuis le kilomètre 0 et j’avais pu tenir jusqu’au bout avec quelques compagnons d’échappée. Ce n’était évidemment pas du tout la même chose aujourd’hui puisque j’ai réglé un bon peloton au sprint (72 coureurs, NDLR).
C’est vrai que l’on pouvait jouer la carte Enrique Sanz au sprint, comme je vous l’avais dit ce matin. Seulement, je crois qu’il y a eu une chute aux 3 kilomètres. Et puis, le peloton était très étiré dans le dernier kilomètre. Enrique s’est retrouvé loin des meilleures positions. J’étais mieux placé que lui alors j’ai joué ma carte. C’est très rare pour moi de gagner dans un aussi gros peloton. Je suis plus à l’aise dans des sprints en petit comité. Mais je me sentais vraiment bien aujourd’hui alors j’ai tout tenté.
Le fait de déjà connaitre le circuit était très important, car je savais qu’il fallait être bien placé dès l’entrée du circuit. Je savais qu’il allait être très difficile de se replacer une fois arrivé sur le circuit. J’ai été très attentif au fait de rester dans les quinze premiers tout le long. C’est vrai que maintenant, je rentre un peu dans l’histoire de cette étape en gagnant deux fois de suite (sourires). J'aime cette course. »

Sylvain Chavanel (Iam Cycling Team)  
Vainqueur du Tour du Poitou-Charentes 2014
« Je n’étais pas énormément stressé. Il y avait simplement à bien gérer cette dernière étape. J’avais encore quatre coureurs de l’équipe avec moi dans le dernier tour de circuit. Dans la dernière montée, Bakelants a attaqué. Le peloton a cassé sur le haut de l’ascension mais finalement, tout le monde s’est un peu regardé. Moi, j’avais juste à contrôler et ne pas laisser trop de champ à mes adversaires. Il fallait se donner un peu d’air. Grâce à l’équipe, ça n’a pas été une journée difficile. On a pris nos responsabilités, et on a géré la course comme il le fallait.
Je n’ai jamais eu peur de quoi que ce soit aujourd’hui. Maintenant, le vélo ce n’est pas facile, il ne faut pas croire ! Quand je dis que c’était une journée tranquille et facile, je parle dans l’ensemble de déroulement de la course. L’air de rien, ça roulait quand même très vite. Les deux derniers tours ont été très rapides.
Je suis fier de cette victoire, comme je suis fier de tout ce que je fais depuis le début de ma carrière. Il n’y a pas d’émotion particulière aujourd’hui.
Sur le Tour du Poitou-Charentes, j’ai gagné trois fois désormais, mais j’ai aussi terminé deux fois 2^e. Je suis vraiment content de ce que j’ai fait, de ce que l’équipe a accompli. J’avais besoin de mes sept équipiers. Gagner devant mes vrais supporters, à la maison, est encore plus plaisant. »

Cyril Lemoine (Cofidis)  
3^e du classement général final
« La forme est là actuellement. J’espère la peaufiner encore plus pour la fin de saison. J’avais bien terminé le Tour de France puis j’avais coupé. Je ne me voyais pas faire un podium ici, peut-être un Top 10 au chrono mais pas plus. Je vois que les efforts paient.
Aujourd’hui, on a essayé de tenter un coup de bordure pour arriver avec un petit groupe. Mais il n’y avait pas beaucoup de vent et en plus, Iam a bien contrôlé la course. Mes équipiers m’ont très bien placé avant la dernière bosse. Je suis sorti avec un petit groupe, je me sentais bien. J’ai encore essayé à la fin, mais Sylvain est rentré. Au sprint, j’étais un peu cuit. »

Thomas Lövkvist (Iam Cycling Team)  
Abandon
« J’arrête le vélo, c’est décidé. Je n’arrive pas à être au niveau auquel je voudrais être. J’ai envie de faire autre chose. Je pense que c’est mieux de passer à autre chose, c’est plus raisonnable étant donné mon niveau actuellement. Je pense que j’ai continué à progresser pendant de nombreuses années, jusqu’en 2010 sans doute. Jusque-là tout allait bien. Mais ensuite, j’ai commencé à accumuler les problèmes avec des chutes et des maladies. A partir de 2011, ça a commencé à être vraiment dur pour moi. Je n’ai plus de bonnes sensations en course depuis longtemps. Je n’arrive pas à suivre les meilleurs. Je vais terminer la saison. Je n’arrête pas au Poitou-Charentes. J’irai sans doute jusqu’au Tour de Lombardie. »

Eddy Seigneur (Directeur Sportif Iam Cycling Team)  
« Je ne m’attendais pas à une telle performance de Sylvain (Chavanel) sur le chrono. Il a vraiment dominé son sujet. Il a été très performant tout au long du parcours. Il a su gérer son chrono comme un maitre de la discipline. Il m’a impressionné surtout sur la partie difficile du contre-la-montre, où il avait une force monumentale sur un parcours taillé pour lui.
Le classement général était quasiment plié dès le chrono. C’est ce que l’on voulait car on n’est jamais à l’abri d’une méforme ou d’une crevaison le dernier jour. C’était plus confortable d’avoir une bonne marge face aux autres adversaires.
C’est vrai que je parlais de Sylvain, Matthias Brandle et Martin Elmiger comme de nos trois leaders ici en début de semaine. Finalement, les trois sont dans le Top 10. On savait qu’ils marchaient tous en chrono. Martin sortait d’un bon tour sur l’Artic Race. Matthias aussi. Ce n’est pas une surprise, je savais qu’ils marchaient fort.
Je suis satisfait de ce qu’a fait Simon (Pellaud) notre stagiaire. Il faudrait lui poser la question, mais je pense qu’il a pris beaucoup de plaisir avec nous. Il a emmagasiné beaucoup de choses, notamment de l’expérience. Il a été un bon équipier auprès de nos capitaines. Il a pu les observer et apprendre.
Thomas (Lövkvist) va arrêter sa carrière. Si cela m’a surpris ? Oui et non. Je trouve que c’est une décision à son image. Tout est bien calculé et réfléchit. Il en avait certainement marre du vélo. Il y a une famille aussi à côté du vélo. Il a toute une vie en dehors du vélo qui l’attend maintenant ».

Crédit Photo: Nicolas Mabyle - DirectVelo.com