Elie Gesbert aimerait « décrocher une victoire en Elite »

Double Champion de France route et contre-la-montre l’an passé dans la catégorie Juniors, Elie Gesbert a bien négocié son passage chez les Espoirs. Quatrième du Championnat de France contre-la-montre ce jeudi, le coureur du Team Pays de Dinan a fait le point avec DirectVelo.com, depuis la zone d’arrivée de Saint-Omer.

DirectVelo : Comment as-tu géré ton contre-la-montre ce jeudi ?
Elie Gesbert : Les sensations étaient bonnes. Le vent soufflait très fort, de côté dans la première partie, puis de face et enfin de dos. Il fallait faire un bon début de chrono, sans s’écraser non plus dans le final. Un mec qui est un peu cramé peut quand même limiter la casse dans les dix derniers kilomètres qui étaient donc vent de dos. On pouvait rouler très vite dans ce final. Avec un peu de recul, je me dis que j’aurais peut-être dû en donner un petit peu plus au début. Je suis quand même content de ce que j’ai fait. Pour le reste, il faut être patient (il avait le meilleur temps provisoire au moment de nous répondre et terminera finalement au pied du podium, NDLR).

Tu étais l’un des favoris sur ce chrono. Pourquoi avoir fait le choix de partir dans les premiers ?
En fait, c’est moi qui ai voulu partir de suite ! J’avais déjà fait ça l’an passé à Albi. Ça ne me gêne pas du tout. Je n’ai pas forcément besoin d’avoir des temps de référence. Je n’ai pas envie de me fier aux temps des autres. Je préfère gérer mes chronos à ma façon.

Penses-tu faire de l’exercice chronométré ta spécialité à l’avenir ?
Pas forcément. Je ne veux pas me focaliser sur cette discipline en particulier. Maintenant, c’est important. Il ne faut pas perdre ses qualités dans le contre-la-montre. Dans le vélo, c’est un atout majeur. Etre bon contre-la-montre peut changer une carrière. Sur les courses par étapes, on peut souvent faire la différence lors du chrono. Donc ça compte beaucoup, et c’est pour cela que je travaille bien cet exercice. Je vois que le travail paie et c’est le plus important. Après, ça ne veut pas dire que je fais une croix sur les courses en ligne. Il faut être bon de partout.

Es-tu satisfait de tes débuts chez les Espoirs ?
Il y avait un pallier à franchir. L’an dernier déjà, il m’était arrivé plusieurs fois de me frotter à des mecs qui marchaient forts en Elite. Cela m’avait déjà rassuré. Ce qui me faisait le plus peur, c’était forcément la longueur des courses. Mais finalement je m’y suis fait assez vite. Au niveau de la tactique de course aussi, j’ai dû m’adapter. C’est un peu différent de ce que j’avais connu jusque-là chez les Juniors. Dans le final des courses, ça se fait plus à la pédale, et ça roule beaucoup plus fort. J’ai eu un peu de mal au début avec ça, mais bon, une fois que c’est parti… on prend vite le truc. Pour le reste, je pense que ça a quand même été plutôt pas mal depuis le début de saison. J’aurais simplement bien aimé décrocher une victoire en Elite. Malheureusement ça n’a pas encore été le cas. J’ai quand même remporté une manche de Coupe de France (le Tour du Pays Naborien, NDLR).

L’an passé, tu avais été l’un des tous meilleurs Juniors. Tu étais donc attendu pour tes débuts en Espoirs…
Je voulais vraiment bien faire sur les classiques de début de saison notamment, pouvoir faire la course. Etre attaquant, ne pas subir. Et surtout, montrer que j’avais le niveau. Mais je n’avais pas de pression pour autant. Enfin… (temps d’arrêt). Finalement, si un peu ! J’avais bien marché en Juniors, il fallait quand même confirmer. Maintenant, je fais quand même du vélo avant tout pour le plaisir, je ne voulais pas prendre la tête non plus.

Ton acolyte et dauphin du dernier Championnat de France sur route Juniors, Axel Journiaux, est (déjà) stagiaire professionnel. Qu’en penses-tu ?
C’est vrai que ça peut sembler un peu tôt. Personnellement, j’ai envie de prendre mon temps, d’y aller étape par étape. C’est aussi pour cette raison que j’ai préféré courir en DN3 cette année. Faire toutes les Coupe de France DN1 avec tous les meilleurs amateurs, et ce dès le mois de février… ça ne me disait pas tellement ! Il vaut mieux y aller progressivement. Mais c’est aussi ce qu’a fait Axel. Il a vraiment été très bon cette année. On peut se dire que c’est un peu tôt, mais il faut remettre les choses dans leur contexte. Axel ne compte pas passer pro l’an prochain. Ce sera simplement de l’expérience en plus. Et puis quand tu as une opportunité comme celle-ci, ça se refuse difficilement. J’y serais allé aussi.

As-tu le sentiment d’avoir progressé et évolué depuis que tu as quitté les rangs Juniors ?
Disputer des épreuves Elites apporte beaucoup de choses. J’ai pris de la force. Pour reprendre l’exemple des chronos, ils sont plus longs en Espoirs. Cela implique donc d’emmener de plus gros braquets, pendant plus de temps. J’ai appris pas mal du Championnat de France Amateur notamment, où je n’avais pas de superbes jambes (49e). J’ai vu que 47 kilomètres, ça faisait encore un peu trop. Je vois la différence avec un chrono comme celui de Saint-Omer justement. J’étais plus à l’aise, c’était ma distance de prédilection.

Crédit Photo: www.velofotopro.com
 

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