Tour de l'Ain - Et. 3 : Les réactions

Bert-Jan Lindeman (Rabobank Development Team) a remporté en solitaire ce vendredi la 3e étape du Tour de l'Ain (2.1), courue sur 141,8 kilomètres entre Lagnieu et la station de Lélex-Monts-Jura. Le Néerlandais a devancé le Français Romain Bardet (AG2R La Mondiale) et l'Irlandais Dan Martin (Garmin-Sharp). Bert-Jan Lindeman s'empare du même coup du maillot jaune de leader du classement général. Retrouvez ci-dessous les réactions des principaux acteurs recueillies par DirectVelo.com.
 
Romain Bardet (AG2R La Mondiale)
2e
« Les échappés ont bien roulé car ils ont quand même pris sept minutes. Guillaume Bonnafond et Julien Bérard ont fait un gros boulot, mais ont un peu tergiversé quand ils sont allés chercher des k-ways. J'avais un peu froid dans la descente, donc je leur ai demandé d'aller chercher un imper, mais le temps de descendre à la voiture puis de revenir, ça a pris un quart d'heure, et de 4'30", on est passé à 7'. Je ne savais pas exactement qui était devant car je n'avais pas les dossards. A vrai dire, je me méfiais plus d'El Farès. Je n'ai peut-être pas été assez attentif, mais je n'ai pas eu la composition exacte de l'échappée. 
On a bien roulé mais on est tombé sur un grand Lindeman. Les autres de l'échappée, on a réussi à les reprendre un par un. Lui, c'est un très bon coureur. Comme d'habitude, la montée de Lélex était un peu trop roulante pour moi. Dans le Col de Menthières, tu reprends du temps facilement, mais dans Lélex, quand tu montes grand plateau, c'est difficile de reprendre du temps sur un rouleur comme lui. 
Pendant 50 kilomètres, ça a bien roulé. C'était une grosse guerre. J'ai fait plusieurs gros efforts pour essayer de faire le break d'entrée, mais personne n'a voulu collaborer avec nous. On a du prendre nos responsabilités, mais un poil trop tard. Toute l'équipe a mis sa pierre à l'édifice. D'abord Julien et Guillaume, puis j'ai demandé à Hubert Dupont de faire le pied au sprint, Max a fait 500 mètres au sprint aussi. Et après, quand Jean-Christophe a fini son relais, il ne restait que six ou sept mecs. Ça ma facilité le travail pour attaquer. C'est une montée que j'apprécie, que je connais bien. Cinq ans que je le fais maintenant. J'aurais bien aimé gagner. J'ai fait cinquième, quatrième et deux fois deuxième ici. Vivement l'année prochaine.
Demain, aller rechercher le maillot jaune semble compliqué sur le papier, mais pas impossible. Je ne connais pas bien l'étape. J'aurais été plus confiant s'il y avait eu une arrivée en haut du Grand Colombier. Je sais que Lindeman est un très bon coureur. Ma force est que j'ai une grosse équipe autour de moi, mais c'est clair qu'il faudra courir plus juste qu'aujourd'hui. »
 
Dan Martin (Garmin-Sharp)
3e
« Le temps était vraiment mauvais en début de course, avec beaucoup de pluie, mais c'est la même chose pour l'ensemble des coureurs. Je voulais tester les jambes, faire des efforts. Ce fut un bon test. Les jambes étaient bonnes mais j'ai senti qu'il me manquait quelques jours de course pour faire mieux. J'ai pas mal bagarré en début de course alors je l'ai senti dans le final. Je n'ai pas vu l'attaque de Romain Bardet dans la montée de Menthières. Il a rapidement pris 100 mètres. Quand j'ai vu qu'il était déjà aussi loin, c'était bien trop tard pour espérer revenir. Je me sentais assez bien mais c'était fini. Il était super fort, il sort du Tour de France. Moi je recommence à me sentir fort. J'espère maintenant bien récupérer et qu'on aura le soleil demain (samedi) sur la dernière étape. »

Jean-Christophe Péraud (AG2R La Mondiale)
4e 
« J'ai rempli mon rôle d'équipier, mais on a laissé trop d'avance à l'échappée. On a eu du mal à trouver des renforts. Je pense qu'on a fait une erreur même si on a fait une belle course. On a pris les choses en mains et Romain était costaud. On n'a pas sous-estimé les échappés, mais c'est de la bêtise de laisser sept minutes. C'est pas grave. Demain, nous allons évidemment tenter d'attaquer le maillot jaune. »
 
Rémy Di Grégorio (Team La Pomme Marseille 13)
5e
« C'était dur, avec la pluie et dix degrés. Les conditions météo ont rendu la course plus difficile, en plus des cols. Je préfère le beau temps mais je m'adapte. Ça aurait été plus sympa avec le soleil. C'est une belle course et j'ai réussi à suivre les meilleurs. Ce n'est pas mal. J'avais de bonnes sensations. Romain Bardet est parti vraiment fort. Juste avant, Jean-Christophe Péraud a imprimé un gros tempo. Il a fait un beau travail et nous étions limite, on n'a pas pu y aller. Je suis content, je suis à ma place. On verra demain comment se déroule la course, mais je pense que les places sont déjà figées pour le général. »
 
Julian Alaphilippe (Omega Pharma-Quick Step)
10e et meilleur jeune
« C'était très dur. Beaucoup d'attaques en début de course, pas facile à contrôler. La pluie, le froid, ce n'était pas facile pour tout le monde. Dans le final, j'ai lâché au milieu du Col de Menthières. Je me suis accroché, on a fait une belle descente avec Maxime Bouet. Puis dans la vallée, j'ai roulé à fond. Personne ne voulait collaborer avec moi comme j'étais deuxième au général. J'avais l'aide d'Uran qui m'a bien aidé dans la finale. Je suis mort. Je suis content, c'était dur. J'étais pas super, même si dans le final, ça allait. »
 
Gianni Meersman (Omega Pharma-Quick Step)
Maillot vert
« Le but n'a jamais été de rester avec les meilleurs ni de conserver le maillot. C'était trop dur pour moi. Je ne suis pas un grimpeur. Je m'y attendais. Je ne pense pas que quelqu'un pourra me reprendre mon maillot vert, je suis content. Avec mes deux victoires d'étapes, je suis super heureux. »
 
Arthur Van Dongen, directeur sportif Rabobank Development Team
« C'est fantastique. L'équipe a roulé fort. Dans les 50 premiers kilomètres, il y a eu beaucoup d'attaques et l'équipe a bien collaboré pour être dans les coups. Tout le monde était fatigué à cause de la pluie et du parcours. Puis Bert-Jan est parti en échappée et a vite pris sept minutes. Je pense qu'AG2R a sous-estimé la force de Bert-Jan. La semaine passée, il a remporté une épreuve difficile aux Pays-Bas, même si c'est un autre niveau. Mais c'était une épreuve difficile et il a fait un solo de 35 kilomètres. Aujourd'hui, le fait qu'il parvienne à rester à l'avant, c'est un rêve. Nous sommes une grosse équipe continentale, mais à ce niveau, nous sommes une petite équipe. Pouvoir remporter une étape et être leader au général sur une épreuve si difficile, c'est beau. 
Demain, nous n'aurons plus Mike Teunissen qui a abandonné aujourd'hui. Nous ne sommes plus que quatre plus Bert-Jan pour tenter de conserver le maillot. Nous devons être réaliste, à ce niveau, ce sera compliqué. Je pense que toute la France va nous bombarder. Nous regarderons comment nous pourrons faire mais ce sera difficile. Bert-Jan n'abandonnera pas comme ça. C'est un vrai battant. Quoi qu'il arrive, notre Tour de l'Ain est déjà plus que réussi. Nous avions deux gars dans les dix premiers au prologue, Mike Teunissen a encore réalisé un Top 10 et ici, Bert-Jan qui gagne. Naturellement, tu ne concèdes jamais un maillot avec plaisir. Bert-Jan a vraiment montré qu'il avait sa place chez les pros. Il avait déjà de bons contacts, mais ici, ce ne devrait plus être qu'une simple formalité. »
 
Propos recueillis par Maxime Segers et Nicolas Gachet.

Crédit Photo : Maxime Segers - www.directvelo.com
 

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