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Pour sa première sortie en tant que stagiaire de l’équipe Bretagne Séché-Environnement, Kévin Ledanois a marqué les esprits sur la 1ère étape de l’Artic Race of Norway. Dans un final pour costauds, le pensionnaire du CC Nogent-sur-Oise a pris la 8e place, à 13 secondes du vainqueur Lars-Petter Nordhaug. Depuis la petite ville d’Honningsvag, à l’extrême nord de la Norvège et de l’Europe, Kévin Ledanois a pris le temps de raconter sa journée à DirectVelo.com

« En arrivant en Norvège, j’espérais pouvoir faire une petite place sur une étape et un Top 20 au classement général. Maintenant, de là à faire un Top 10 sur la 1e étape, qui était d’ailleurs un gros chantier… c’est super. Je ne pensais pas pouvoir me retrouver avec les meilleurs dans une étape aussi dure. J’avais quand même bien étudié le parcours. Je savais que le final allait être dur, mais je ne pensais pas qu’il le serait à ce point, notamment avec le vent et le froid. Il ne manquait que la pluie ! Je pense que certains coureurs ont dû souffrir de la météo, notamment ceux qui sont habitués aux fortes chaleurs l’été. Cette place d’honneur ne va pas forcément me libérer pour les prochains jours. Je ne m’étais pas mis la pression du tout. J’étais simplement arrivé avec l’objectif de prendre du plaisir et de m’amuser sur le vélo. Je vais juste essayer de continuer comme ça ces prochains jours.

« LE TUNNEL SOUS LA MER, C’ETAIT ASSEZ BIZARRE »

Aujourd’hui, j’ai eu de bonnes sensations toute la journée. Le nombre de kilomètres ne m’effrayait pas trop, même si je n’ai pas fait souvent cette distance en course (204 kilomètres, NDLR). Le fait que ça finisse par des bosses, avec du vent, me convenait. On a passé plusieurs tunnels durant l’étape, dont ce fameux tunnel sous la mer, pendant 7 kilomètres. Ca descendait très vite dans la première partie, quasiment dans le noir. Je dois avouer que je n’étais pas très rassuré ! J’ai même perdu beaucoup de places pour ne pas prendre de risques. Il y avait ensuite trois kilomètres de montée pour sortir du tunnel. Ce n’était pas facile à gérer, il fallait reprendre le rythme après la descente. Je n’ai aucune idée du pourcentage de cette bosse. Je ne sais pas si c’était vraiment dur… C’était assez bizarre (rires). En plus, la route était humide dans les tunnels. Je pense que ça glissait un peu. Comme je ne voyais pas très bien, j’étais vraiment concentré sur ce qu’il se passait devant moi. Je ne savais même pas s’il y avait quelqu’un à côté. C’était particulier, j’avais l’impression de faire du vélo à l’aveugle.

« MALCHANCE, ET REUSSITE… »

Je me suis fait une (autre) petite frayeur à 15 kilomètres de l’arrivée puisque je suis allé dans le fossé, heureusement sans tomber. Je me suis retrouvé dans un petit groupe d’attardés. A ce moment-là, je crois que beaucoup pensaient que c’était terminé. Mais moi, j’ai fait l’effort pour relancer tout de suite, et motiver les gars avec qui j’étais. J’ai réussi à vite rentrer avec quelques coureurs au bout de 4-5 kilomètres de chasse, sachant qu’au moment où j’allais rentrer, j’ai évité de justesse une nouvelle chute. Si j’avais été tout seul, je n’aurais jamais pu revenir et la journée se serait terminée comme ça… Donc finalement, au-delà de cette petite malchance, je peux dire que j’ai également eu de la réussite. Il en faut toujours !

« POUR UNE PREMIERE, C’EST FABULEUX »

Il y avait énormément de vent dans le final. C’était découvert et ça bordurait, même dans les bosses. C’était déjà compliqué d’être à l’abri dans les roues. Du coup, je pense que ça aurait été une erreur d’attaquer dans les dernières bosses. A moins d’être très costaud, ce n’était même pas la peine d’essayer. Ou alors, il fallait vraiment le faire au dernier moment comme Nordhaug. En tout cas, le final était vraiment exaltant. J’ai bataillé avec Hushovd, Kittel, Nordhaug… des mecs que je vois à la télé d’habitude. Et là, j’en ai vu attaquer, d’autres sauter. Pour une première, c’est fabuleux. Ce sont des sensations énormes.

« J’AI PU CHARRIER MON PERE A L’ARRIVÉE »

Si je devais retenir une chose de cette journée, c’est le petit mot de mon père à l’arrivée (Yvon Ledanois est actuellement directeur sportif à la BMC Racing Team, NDLR). J’ai réussi à terminer juste devant le premier coureur de son équipe (Vliegen et Moinard ont pris les 9e et 11e places de l’étape, NDLR). Du coup, j’ai pu le charrier (rires). J’ai eu les félicitations de mes camarades également. L’équipe est contente de moi. C’est d’autant plus gratifiant. Maintenant, je vais essayer de conserver ma place au général. Je pense que c’est faisable. Demain (vendredi), la course devrait être contrôlée pour une arrivée au sprint. Les deux dernières étapes seront dures, mais avec un peu moins de kilomètres. Je vais faire le maximum. Pourquoi même ne pas envisager un meilleur résultat, et aller chercher un Top 3, voire une victoire sur une étape… on ne sait jamais ! » 

Crédit Photo : Camille Nicol
 

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