Clément Chevrier : « J’en avais des frissons »

Pour ses premiers tours de roue sous les couleurs de la Trek Factory Racing, Clément Chevrier a pris la 19e place du Tour de l’Utah. Porteur du maillot de meilleur jeune, rapidement propulsé co-leader de l’équipe par Alain Gallopin, soutenu tout au long de la semaine par des équipiers de choix comme un certain Jens Voigt, le jeune grimpeur tricolore en a pris plein les yeux. Le quatrième du Challenge DirectVelo Espoirs 2013 fait un nouveau point pour DirectVelo.com depuis la ville de Boulder (Colorado) avant de se rendre sur le Tour du Colorado avec... la Bissell Development Team. 

« Je me suis immédiatement senti à ma place dans l’équipe Trek. Il faut dire qu’il y avait deux soigneurs français, en plus d’Alain Gallopin. Pour moi, c’était une vraie chance. Dans l’équipe, il y avait aussi Alex Kirsch et Ryan Eastman que je connaissais déjà. On a le même âge, on était tous les trois stagiaires... forcément, ça aide pour s’intégrer plus rapidement. Je n’oublie pas non plus l’Australien Calvin Watson, quelqu’un de très gentil avec qui j’avais déjà couru pas mal de fois. Puis Jens Voigt est arrivé. Il a de suite mis tout le monde à l’aise. Ce gars à une énorme joie de vivre, qu’il est capable de partager de suite. Tous les coureurs se sont intéressés à ce que je faisais. Personne ne m’a pris de haut. C’était très appréciable. 

« C’ETAIT ROYAL, J’EN ETAIS MEME MAL A L’AISE »

Avant la première étape, je partais vraiment dans l’idée d’aider au maximum l’équipe. Puis Alain Gallopin a vite expliqué à tout le monde que j’allais être co-leader de l’équipe pour le classement général, avec Riccardo Zoidl et Matthew Busche. C’était une belle surprise. J’ai quand même essayé d’aider un peu dans les premières journées, en allant chercher les bidons notamment. Mais j’ai rapidement eu l’équipe à mon service. Le fait que j’ai eu le maillot de meilleur jeune a fait plaisir à tout le monde (il a pris le maillot au soir de la 4e étape qui arrivait au sommet de la Powder Mountain, NDLR). C’est devenu un objectif de le garder. Quand tu as un gars comme Hayden Roulston ou encore Jens Voigt qui t’abrite du vent toute la journée, qui te remonte... c’est royal. J’en avais des frissons. Sur une étape, Jens (Voigt) a même insisté pour retirer son coupe-vent et me le donner alors qu’il pleuvait et qu’il devait faire 8-10°, à 3000m d’altitude. J’en étais même mal à l’aise. Mais ça fait plaisir !

« SUR LE COUP, J’AVAIS BIEN LES BOULES »

Pendant deux jours, j’ai pu conserver mon maillot. Sur la dernière étape, je me sentais bien. Même mieux que les autres jours. J’étais euphorique. Je suis peut-être parti un peu trop fort et du coup, j’ai un peu coincé dans le final. J’ai perdu le maillot pour 14 secondes face à un Dylan Teuns qui a fait une très grosse étape. Le plus dur, c’est que je suis allé au podium. Teuns était à côté. On ne savait pas qui avait le maillot, tout le monde était un peu tendu... et finalement le verdict est tombé. Sur le coup, j’avais bien les boules (rires). C’était une grosse déception. Je voulais ramener le maillot pour les équipiers. Cela étant, les gars de l’équipe m’ont dit qu’ils étaient très contents de mon travail et que le fait de ne pas avoir le maillot ne changeait rien à ma belle semaine.

« L’ADDITION DES DETAILS FAIT LA DIFFERENCE »

Tout était réuni pour faire une belle course. Il faut dire aussi qu’avec Trek, tout est beaucoup plus grand. Tous les jours, j’ai eu droit à une heure de massage, contre 30 minutes avec Bissell. La collation d’après course était beaucoup plus variée et diététique. Même chose pour le petit déjeûner, les barres de céréales ou autres boissons pendant la course... On avait aussi un médecin dans l’équipe. Il venait prendre des nouvelles plusieurs fois par jour, pour s’assurer que tout allait bien. Et puis le bus ! Niveau confort, il n’y avait pas photo. Je pouvais prendre ma douche juste après l’arrivée. Cela joue dans la récupération. L’addition des détails fait la différence. Heureusement qu’il y a eu tous ces points positifs, car c’était très dur ! Durant toute la semaine, ça n’a jamais débranché. D’ailleurs il n’y a pas de secret. Quand on regarde le classement, on ne voit quasiment que des mecs qui ont la trentaine aux premières places. Des gars qui ont de l’expérience et des années de course dans les pattes, preuve que c’est une course qui se fait à la résistance. 

« KISERLOVSKI PREND MA PLACE AU COLORADO »

Sur le Tour du Colorado, les cols seront plus roulants. Les étapes seront aussi plus courtes. Et finalement, je ferai le Colorado avec la Bissell (rires) ! Robert Kiserlovski devait faire la Vuelta mais finalement, il n’y sera pas. Du coup, il va prendre ma place au Colorado et je me retrouve premier remplaçant. C’est sûr que j’aurais préféré faire cette course avec Trek. En plus, apparemment les coureurs et le staff de Trek ont insisté pour que je sois de la partie... C’est dommage mais ça reste du vélo, et la même course. Je vais retrouver les copains et cette fois, ce sera bien ma dernière course avec eux ! »

Crédit Photo : Trek Factory Racing Team
 

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