Peyskens : « Au sprint à quatre, je fais 3e ou 4e »

Dix-sept heures vient de passer à Doische. La petite localité namuroise s'apprête à accueilir l'arrivée de la première étape de ce Tour de Namur. A la flamme rouge, on annonce toujours quatre hommes en tête : Jimmy Janssens (Team 3M), Axel De Corte (BCV Works-Soenens), Sander Cordeel (Vastgoedservice-Golden Palace et Dimitri Peyskens (Lotto-Belisol U23). "Normalement, quand je fais un sprint à quatre, je suis troisième ou quatrième", lance Dimitri Peyskens à DirectVelo.be. "Mais  aujourd'hui, je me sentais fort et j'ai décidé de miser sur mon sprint. J'avais bien regardé le final au premier passage sur la ligne. J'avais bien étudié les virages et j'ai aussi vu qu'il y avait un peu de vent de face. J'ai lancé mon sprint très tard et ça a réussi. Aujourd'hui, je me sentais vraiment très fort", complète le vainqueur du jour.

L'Elite-sans-contrat première année de la formation Lotto-Belisol signe ainsi le plus beau succès de sa carrière. "C'est ma première grande victoire", précise le coureur de 22 ans. "C'était incroyable. A 100 mètres de la ligne, je ne voyais personne me remonter. Je n'y croyais pas. C'était super", sourit Peyskens. "Je sais que ma forme est bonne, mais j'ai souvent eu des chutes et des crevaisons à des mauvais moments. Aujourd'hui, tout a coïncidé et la victoire est arrivée."

« OH NON, PAS DEUX FOIS »

Sa journée, il l'a passée du départ à l'arrivée à l'avant. "J'avais regardé la météo et au vu du circuit local sinueux, je savais que ce serait dangereux", analyse le protégé de Kurt Van de Wouwer. "Et comme il pleuvait, je pensais que ce serait difficile de s'organiser derrière, pour rentrer. Je m'étais dit que si des gars forts partaient, ce serait mieux de les accompagner. Il y avait Jimmy Janssens, Tyler Williams et d'autres bons coureurs. Nous formions on bon groupe et on s'est bien entendu. A 45 kilomètres de l'arrivée, Jimmy a attaqué. Puis je me disais que si j'allais avec lui, on pourrait tenir à deux car il est très fort et est en forme. On a essayé, puis il y eu la neutralisation..."

En effet, à une petite vingtaine de kilomètres de l'arrivée, la course a été neutralisée sur décision du jury des commissaires suite à une grosse chute à l'arrière du peloton. "Ils nous ont arrêtés et au départ, nous n'étions pas vraiment contents car ce n'est jamais idéal de s'arrêter en pleine course", explique l'ancien de chez VL Technics-Abutriek. "Ils nous ont quand même rassurés qu'on conservait nos 45 secondes d'avance. Je comprends bien qu'on ait neutralisé la course. C'est comme ça. J'avais déjà vécu une situation similaire car j'étais dans l'échappée au Tour de Liège, quand la deuxième étape a été annulée. Je me disais : "Oh non, pas deux fois" (sic.). Mais ça s'est bien terminé."

« J'AI PEUT-ÊTRE MIEUX SUPPORTE LA NEUTRALISATION »

Sportivement et musculairement, un arrêt sous la pluie par une température assez douce (une petite quinzaine de degrés) n'est pas idéal pour les coureurs. "Nous avons eu un peu froid pendant dix minutes", regrette Dimitri Peyskens. "Les deux premiers kilomètres après le nouveau départ, j'avais mal aux jambes. Mais c'est comme ça pour tout le monde. Après, il y avait plusieurs pelotons suite à la course. C'est vrai, j'ai peut-être mieux supporté la neutralisation et le froid que Jimmy. La grosse chute, a certainement eu une influence. A cause de celle-ci, le peloton ne s'est pas vraiment organisé. Mais on a roulé très fort devant donc je pense qu'on a mérité de rester à l'avant. Après Warnier, De Corte et Cordeel sont revenus. Et puis on a recreusé un bon écart et on a su s'entendre pour bien passer des relais."

« DEUX BELLES ETAPES SAMEDI ET DIMANCHE »

Demain, à Bièvre, Peyskens prendra le départ de la deuxième étape vêtu de la tunique jaune de leader du classement général. "On va essayer de conserver le maillot", reconnait Peyskens. "On a cinq gars qui sont tombés, dont certains lourdement. Ils ont tous pu rallier l'arrivée sur leur vélo. On va voir comment ils se sentent demain. Mais je pense qu'ils sont prêts à se battre pour conserver le maillot. Ce sera une motivation supplémentaire pour prendre le départ demain. J'ai confiance en eux", rassure celui qui avait pris la cinquième place du Tour de Liège en 2012.

"Avant le départ, j'avais déjà regardé le parcours des différentes étapes", avoue le vainqueur du jour. "Les étapes de samedi à Dinant et dimanche à la Citadelle de Namur sont très belles. Ce sera d'ailleurs une arrivée très dure. On verra bien ce que la course donne." Une arrivée au terme de la Route Merveilleuse pour laquelle Peyskens ne part pas dans l'inconnu. "Normalement, ce devrait me convenir. L'an passé, j'avais disputé le Grand Prix de Wallonie, avec les pros et j'ai terminé 25e donc je la connais bien", conclut le coureur de Lotto-Belisol U23.

Crédit photo : Maxime Segers - www.directvelo.be
 

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