Clément Penven était « l’un des plus forts » en Alsace

Déjà très régulier sur les courses par étapes depuis le début de saison, Clément Penven a confirmé une nouvelle fois qu’il avait de très bonnes jambes en terminant 10e de l’exigeant Tour Alsace (2.2), après avoir spécifiquement préparé ce rendez-vous via un stage en montagne. "Le résultat en lui-même n’est pas décevant. Disons que je suis plus déçu quant au déroulement de la course. J’ai perdu du temps bêtement le vendredi, en laissant partir un groupe de costauds dans le final. Cela m’a coûté 18 secondes sur la plupart de ceux qui me devancent finalement au général final. Pourtant, à ce moment-là, je n’y avais pas prêté plus d’attention que cela… préférant me dire que de gros écarts allaient se faire dans la grosse étape du lendemain. Mais quand on voit le classement général final… ", regrette celui qui termine finalement à 7 secondes de la cinquième place, à 35 de la gagne. "C’était simplement une erreur de ma part. Mon équipier Andreï (Krasilnikau) lui, avait senti le bon coup. Je n’avais qu’à être vigilant", admet bien volontiers le grimpeur de l’AVC Aix-en-Provence pour DirectVelo.com.  

« JOUER UNE VICTOIRE D’ETAPE QUITTE A TOUT PERDRE »

Arrivé en Alsace "avec l’idée de prendre des risques et de jouer une victoire d’étape quitte à tout perdre", Clément Penven n’aura donc pas été récompensé de ses efforts. Il faut dire qu’à 25 ans, il n’aura pas la chance de disputer, contrairement à la plupart des meilleurs Espoirs, le Tour de l’Ain et/ou le Tour de l’Avenir au mois d’août, le Tour Alsace constituant donc l’une des dernières grandes occasions de la saison de prouver ce qu’il vaut en montagne notamment. "C’était une raison de plus de vouloir marquer les esprits, d’essayer de lever les bras. J’ai couru pour gagner. Et parfois, il faut savoir perdre. C’était le risque à prendre sur ce Tour Alsace". Clément Penven repense alors à cette fameuse étape reine du samedi, où il s’est montré "sans prétention aucune, l’un des deux ou trois plus forts dans le dernier col", lâchant notamment Rémy Di Grégorio (VC La Pomme-Marseille 13) à la pédale, avant que ce dernier ne rentre dans la descente finale. "J’ai basculé en deuxième position au sommet du col. Devant, il n’y avait que le mec d’Etixx (Jan Hirt). Guillaume Martin, Rémy Di Grégorio et l’Australien (Jack Haig) sont rentrés dans la descente. Par contre, quand l’autre coureur d’Etixx (Karel Hnik) est sorti, j’ai un peu paniqué".

S’il a paniqué, c’est que le sixième du Tour du pays roannais voulait donc plus que tout enlever cette étape et faire une bonne opération au général. "Aux 500m, j’ai perdu mon sang froid et j’ai lancé, de loin. Et là forcément, ça ne pardonne pas… Il y a un moment où tu vois les mecs te déborder, et tu n’as plus qu’à te rasseoir", sourit-il. "Si l’arrivée s’était faite au sommet, j’aurais surement terminé… allez, disons deuxième, voire troisième ! Mais c’est comme ça. Et puis, la course aurait peut-être été différente. Avec des si… ", admet celui qui prendra finalement la sixième place de cette étape de montagne.

« UNE NOUVELLE OPPORTUNITE SUR LE TOUR DU FRIOUL »

Vainqueur du Tour de Franche-Comté et du Grand Prix de la ville de Nogent (Coupe de France DN1), deuxième d’Annemasse-Bellegarde et retour, troisième des Boucles de l’Austreberthe (Elite Nationale), Clément Penven ajoute donc un bon résultat de plus à sa saison. Mais à 25 ans, il a bien conscience qu’il ne sera pas facile de taper dans l’œil d’une équipe professionnelle. "C’est toujours bien de se montrer, mais quand on a 25 ans, c'est autre chose. On ne nous regarde pas de la même façon que quand on en a 21. Quand tu fais un bon résultat en étant encore Espoirs, ça marque beaucoup plus les gens", analyse l’ancien membre du CC Nogent-sur-Oise.

Désormais, Clément Penven se tourne vers la dernière manche de la Coupe de France DN1 ; le Grand Prix du Viaduc – dimanche prochain – puis le Tour du Frioul (2.2), son dernier gros rendez-vous de la saison. "Je n’ai pas nécessairement d’ambitions personnels pour la manche de Coupe de France, mais c’est surtout collectivement que l’on aimerait bien revenir sur le podium. Ce sera très compliqué, mais c’est faisable. Et puis comme c’est un objectif de l’équipe, du coup ça en devient aussi un objectif personnel", explique l’Aixois, qui a donc surtout coché l’épreuve italienne du mois de septembre. "Ce sera une nouvelle opportunité de se montrer sur une course de ce niveau en 2014". En espérant pouvoir convaincre une équipe professionnelle de lui donner sa chance l’an prochain. "Ne serait-ce que pour un an ! Mais au moins, je pourrais être fixé sur mon niveau réel. Je n’ai pas envie de rester sur un goût d’inachevé. Sincèrement, je pense que je ne serais pas ridicule chez les pros… mais encore faut-il pouvoir essayer".

Crédit Photo: Elisa Haumesser - Cycling Pictures

 

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