Clément Bommé « ne réalise pas encore »

Après la 3e étape du Tour de Guadeloupe (2.2), Clément Bommé est leader du classement général. Le coureur de l'UC Cholet 49 (DN2) fait le point avec DirectVelo.com avant les prochaines étapes.

DirectVélo : Après la 1ère étape, tu étais 3e du classement général. T’attendais-tu à prendre le maillot jaune le lendemain ?
Clément Bommé : Pas du tout ! Il y avait deux tronçons pour la deuxième étape. Sur le premier, je voulais surtout défendre ma bonne position au classement général. Mais je dois dire que j’ai bénéficié d’un coup de pouce. Un coureur de l’équipe Bridgestone-Anchor est sorti en contre et je l’ai suivi. Je ne sais pas si les autres m’ont vu mais cela m’a permis de m’extirper du peloton ! Quand je me suis retrouvé à l’avant, je ne pensais pas au général. J’avais davantage en tête la victoire d’étape. J’ai pensé au maillot jaune seulement dans les dix derniers kilomètres, lorsque j’ai eu des crampes. J’étais celui qui était le moins bien du groupe. Et je n’avais pas le même palmarès ! Quelques fois ils accéléraient et je revenais au train. Dans la dernière descente, la route était glissante. Je n’étais pas très à l’aise car j’ai chuté à trois reprises récemment mais surtout car j’étais en hypoglycémie. Dans le final, j’ai été distancé mais j’ai tout donné !

« L'AMBIANCE ETAIT IMPRESSIONNANTE, JE NE VOYAIS MEME PLUS LA ROUTE »

Pensais-tu pouvoir conserver le maillot jaune après le deuxième tronçon ?
Je ne savais pas vraiment. Dans la montée je n’avais pas beaucoup d’informations sur le kilométrage. Quand je suis arrivé aux 500 mètres, j’ai compris que je n'étais pas trop mal. Quand on m’a annoncé mon temps, j’étais satisfait (12e à 1'18" de Juan Murillo, NDLR). J’étais content de conserver le maillot ! J’ai été bien soutenu par les spectateurs. Sans eux, j’aurais perdu des secondes. L’ambiance était impressionnante. A certains moments je ne voyais même plus la route ! Je regardais ma roue avant... Dans la montée, j'avais des amis qui sont en vacances ici. J’étais à fond, mais j’ai trouvé les ressources nécessaires pour lever ma roue avant (rires). J’ai fait un peu de spectacle.

Comment s’est déroulée la 3e étape avec le maillot jaune sur le dos ?
Dès le départ je suis parti dans un coup. J’ai l’habitude des cyclocross. J’ai vu un coureur sortir et j’ai décidé de le suivre. Par la suite, on a été repris, et des coureurs attaquaient puis se regardaient. Donc on arrivait à revenir sur eux avec toute l’équipe de l’UC Cholet 49. On a un super esprit d’équipe ! On a réussi à contrôler la course. Au début, les autres équipes qui ne sont pas forcément habituées ont eu du mal à comprendre notre fonctionnement, mais après ça allait. On a bien su gérer cette étape.

« PAS LA PRETENTION DE VOULOIR ETRE PRO »

Penses-tu pouvoir conserver le maillot jaune encore longtemps ?
A mon avis, ça peut encore passer sur une étape ou deux, mais pas plus. Il y a des coureurs qui sont très forts comme le Vénézuélien Juan Murillo Ortiz (actuellement second du classement général à 59 secondes de Clément Bommé, NDLR). Ce sera très dur de conserver la première place. C’est ma première course en 2.2. Je ne m’attendais pas à réaliser de telles performances. Je ne réalise pas encore vraiment. J’étais venu pour essayer de remporter une étape et à la limite terminer dans les quinze premiers du général. Notre course est déjà réussie. Maintenant, le reste sera du bénéfice. On aimerait bien terminer sur le podium du classement par équipes également.

A ton avis, tes bonnes performances peuvent-elles t’ouvrir des portes ?
Aller dans un club de DN1 c’est bien, mais ce n’est pas ce qui va me nourrir pendant longtemps... Depuis cinq ans je travaille en tant que vendeur de cycles chez Intersport. Le cyclisme c’est ma passion. Je n’ai pas la prétention de vouloir être professionnel , mais c’est vrai que si l’on me propose de vivre de ma passion, j’accepterais. Je ne veux pas mourir stupide (sourire).

Crédit Photo : Thomas Djezzane - DirectVelo.com
 

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