Samedi matin, à quelques pas de l’immeuble grisâtre de l’Hôtel de Ville de Pointe-à-Pitre, Jayson Rousseau (Vélo Club Grand Case) a le sourire avant le départ de la première étape du Tour de Guadeloupe (2.2). A 20 ans, il participe pour la première fois à l’épreuve. L’an dernier, alors qu’il avait fait le déplacement, Rousseau n’avait pas été autorisé à prendre le départ en raison d’une motion votée en 2012, limitant les équipes locales à avoir dans leur rang un seul coureur non issu de la formation guadeloupéenne. "J’étais complètement dégoûté. Dans mon équipe – ACL – il y avait déjà un coureur non issu de la formation guadeloupéenne. Mais c’était peut-être un mal pour un bien, car je n’étais pas du tout préparé physiquement pour une telle compétition", affirme le dernier vainqueur Grand Prix de Luneray - en Elite Nationale -.

IL COURT POUR LA GUADELOUPE

Cette année, Jayson Rousseau voulait à tout prix en être. Alors, le coureur d’1m92 a pris ses dispositions : "L’an dernier j’étais licencié à l’Armée de Terre, et je devais participer au Tour de Guadeloupe avec l’ACL. C’était une sorte d’entente. J’étais considéré comme non issu de la formation guadeloupéenne. Cette année j’ai changé. Même si je cours pour le Team Peltrax, je suis licencié au Vélo Club de Grand !" explique le lauréat de la Nocture de Taverny. Le champion de Guadeloupe Espoir, très heureux de participer, ne vient pas pour faire de la figuration, d’où la petite pression qui l’accompagne : "Je ressens un peu de pression, mais c’est du bon stress. Ma mère est Guadeloupéenne, mon père est Saint-Martinois. Je suis très fier d’être Guadeloupéen. Ce sont mes origines ! Quand je cours en Métropole je ne cours pas seulement pour moi. Je cours pour la Guadeloupe. Quand je gagne, c’est toute la Guadeloupe qui l’emporte !" précise-t-il avec fierté.

UNE ETAPE COMME OBJECTIF

L’ancien coureur de l’Armée de Terre aimerait bien s’illustrer pour sa première participation à l’épreuve phare de la région. Si le classement général n’est pas un objectif réalisable en raison de la difficulté du parcours qui ne l’arrange pas, une victoire d’étape est tout à fait possible : "Cette étape pouvait me convenir, mais c’était très difficile, indique-t-il très fatigué après l’arrivée de la première étape. Je pense qu’il me reste deux chances de victoires, notamment sur la 3^e étape qui arrive à Morne-à-l’eau ! Si ça arrive au sprint, je serais protégé !" conclut-il le sourire aux lèvres. 

Crédit Photo : Thomas Djezzane -  DirectVelo.com