Stefan Küng : « Un rêve qui devient réalité »

Crédit photo Nicolas Mabyle / DirectVelo

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Il était attendu et il n'a pas déçu. A 20 ans, le grand espoir du cyclisme suisse Stefan Küng a décroché le titre de Champion d'Europe contre-la-montre Espoirs, à domicile. Pour DirectVelo.com, il est revenu sur cette grande journée.

« J’étais vraiment à bloc dans les derniers kilomètres, au bout du bout. Mais je savais que je devais finir fort. Dans les tous derniers hectomètres, c’était un peu comme lors d’une poursuite par équipes. Je savais que je pouvais tenir jusqu’à la fin mais la dernière ligne droite était quand même très longue. Après, le fait d’être en bonne condition aide toujours. Les kilomètres passent plus vite (rires).

« JE N'ETAIS PAS LE GRAND FAVORI »

Honnêtement, en lisant la liste de mes adversaires avant le départ, je me disais que ça allait être dur. Il y avait des clients comme Davide Martinelli. Bien sûr, je savais que je pouvais être l’un des meilleurs, mais je n’étais pas le grand favori non plus. J’étais simplement l’un des favoris. Martinelli a dit qu’il était content de faire deuxième dernière moi et que c’était comme une victoire pour lui ; je suis forcément content qu’il dise ça. Mais ça montre aussi que ce n’était pas facile pour moi car j’étais attendu. Il fallait quand même le faire !  Il n’y a encore pas si longtemps, le week-end passé, je n’avais pas du tout le moral car j’étais malade. Ce n’était vraiment pas facile pour moi. Et puis à domicile, tout le monde comptait sur moi. Déjà en quittant l’hôtel, on me disait – ce soir tu vas revenir avec le maillot -. Alors c’était compliqué à gérer. Il pouvait m'arriver beaucoup de choses entre temps. Maintenant c’est concret. J’ai le maillot, et je suis vraiment content d’être arrivé à cet instant. Mais cela ne m’empêche pas d’avoir beaucoup de respect pour des coureurs comme Martinelli ou Evtushenko, que je savais très faire.

« GAGNER ET RIEN D'AUTRE »

Je n’ai pas eu peur de l’échec. Je me disais que je n’avais rien à perdre. Je me suis rendu compte de ma force, et je savais qu’en faisant tout ce que je pouvais, j’allais courir pour la victoire. Le seul objectif était de gagner, rien d’autre. Si j’avais terminé deuxième, je n’aurais surement pas été content. On ne peut jamais être sûr de rien, c’est la course. Même Fabian Cancellara n’est jamais sûr de gagner quand il prend le départ. Certes, beaucoup des espoirs suisses reposaient sur mes épaules mais il ne faut pas oublier que Ramona (Forchini) avait déjà décroché une médaille de bronze hier (jeudi). Le staff ne m’a jamais clairement dit qu’ils attendaient une médaille de moi, même si au final, je l’ai ressenti… J’ai été le premier à me mettre de la pression. Je suis exigeant avec moi-même. Après, je sais que le staff donne le meilleur pour moi. Et puis, sentir que j’étais fort et que j’étais entouré m’a sans doute permis de gérer cette pression.

« PRENDRE LES COURSES LES UNES APRES LES AUTRES »

Maintenant que ce chrono est terminé, deux autres gros rendez-vous m’attendent. La course en ligne de ce dimanche, puis les Championnats d’Europe sur piste (au Portugal, NDLR) le week-end suivant. Tout faire n’est pas un problème. Mais il faut prendre les courses les unes après les autres. Pour l’instant, je suis concentré sur dimanche. Sur cette course en ligne, on fera tout pour… vous savez quoi ! (rires). On s’entend tous super bien dans l’équipe de Suisse. Je cours avec certains sur la piste donc on se connait vraiment très bien. Dimanche, on aura tous le même objectif, emmener l’un des nôtres à la meilleure place possible, peu importe lequel.

« ENCORE PLUS SPECIAL A DOMICILE »

Je suis vraiment content d’avoir signé un contrat de plusieurs saisons avec la BMC Racing Team. Ils me font confiance, et j’ai également confiance en eux. Alors oui, je serai professionnel à partir du 1er janvier 2015, mais j’ai d’abord d’autres courses à gagner chez les Espoirs (rires). Enfin, je vais essayer. Je suis convaincu que faire de la route et de la piste est une bonne chose. Je profite de chaque discipline pour progresser. Sur la piste, je m’entraine à rouler très vite, à plus de 60 km/h avec un gros braquet. Cela donne de la force. Avec la piste, j’apprends aussi à garder une bonne position sur le vélo, une position que je retrouve sur l’exercice du contre-la-montre finalement. Je compte bien continuer comme ça un bon moment (il vise les Jeux Olympiques de 2016, NDLR). Pour terminer, je tiens vraiment à remercier l’organisation, qui a fait l’effort d’organiser le Championnat d’Europe en Suisse. Pour moi, c’est encore plus spécial de pouvoir gagner à domicile. Devenir Champion d’Europe, c’est un peu un rêve qui devient réalité. »

Crédit Photo: Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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