Julien Thollet : « A eux d'écrire l'histoire »

La France sera l'équipe à battre samedi sur l'épreuve en ligne du Championnat d'Europe Juniors, un rendez-vous disputé à quelques kilomètres de la frontière à Nyon (Suisse).
Leurs prédécesseurs ont brillé sur ce rendez-vous, avec quatre titres depuis 2006 et deux doublés en trois ans. Un palmarès sur lequel ne souhaite pas s'appuyer l'entraîneur national Julien Thollet pour motiver ses coureurs, qui mènent actuellement la Coupe des Nations. Il répond aux questions de www.directvelo.com.
 
DirectVélo : Que retiens-tu du Grand Prix Général Patton ?
Julien Thollet : Le week-end a été très intéressant et très instructif. C'était un rendez-vous complètement intégré dans le programme de préparation du Championnat d'Europe, avec bien sûr l'objectif de faire des belles choses. Tous s'est très bien passé samedi (lire ici). Il y avait un défi intéressant dimanche de conserver le maillot de leader. C'est la troisième fois que nous étions dans cette situation, après le Tour d'Istrie et la Course de la Paix. Il y a beaucoup d'enseignements à retenir à chaque fois. Il y a des choses à améliorer, et nous avons des cas concrets grâce aux différentes courses. Les coureurs étaient déçus dimanche soir, mais avaient le désir de rebondir.
 
L'an dernier, Franck Bonnamour a remporté l'épreuve en ligne du Championnat d'Europe devant Elie Gesbert. La France a pris l'habitude de briller sur ce rendez-vous...
Il y a eu un excellent travail de mes prédécesseurs, Bernard Bourreau et Pierre-Yves Chaleton. J'ai lu l'article qui rappelait la présence d'au moins un Français sur le podium depuis huit ans (lire ici). Sincèrement,  je ne fais pas cas de ce palmarès. Il ne faut pas que les coureurs se mettent de pression avec ça. C'est le passé, les coureurs ont changé. Il faut se concentrer sur d'autres choses. Ils ont une histoire à écrire. C'est ce qu'il faut leur dire : "A vous d'écrire l'histoire."
 
« ILS SAVENT QU'ILS SONT PLUS FORTS ENSEMBLE »
 
Aurélien Paret-Peintre affirme que les sept coureurs ont une chance de s'imposer samedi (lire ici)...
Quand on regarde la composition de l'équipe, excepté Rémy Rochas, chacun a déjà terminé au moins une fois sur le podium en Coupe des Nations. Ils sont tous en mesure de briller au niveau international. Et savent qu'ils ont le niveau physiquement. Avoir plusieurs coureurs capables de gagner, c'est une force.
 
Avec le risque que chacun joue sa carte...
Ils ont évidemment des ambitions personnelles mais les coureurs savent avant tout qu'ils sont plus forts ensemble. Il faudra faire les bons choix pendant la course, choisir le mec à protéger. Ils sont capables de le faire, ils ont bien compris cela. Chacun a plus ou moins eu le rôle de leader de l'équipe sur la Coupe de Nations, et à contrario le statut d'équipier. C'est une richesse. Je ne suis pas inquiet sur leur état d'esprit.
 
Que pensent-ils du circuit ?
Nous avons passé notre mardi après-midi sur le circuit. Nous avons fait le dernier gros entraînement, à allure course. Il n'y a pas de difficultés majeurs, quelques bosses courtes avec des gros pourcentages. Les descentes sont extrêmement rapides, on perd vite le dénivelé qui aura été acquis en 4-5 kilomètres de montée. Tout le monde est d'accord pour dire que le circuit est usant. Il plaît à nos coureurs. 
 
« LES DANOIS SONT UN DANGER »
 
Quels seront les adversaires des Français ?
Les Danois sont un danger. J'ai été surpris de leur niveau au Grand Prix Patton mais je ne suis pas certain qu'ils aient aligné l'équipe titulaire. Les Norvégiens sont solidaires. Nous avons eu des Italiens fringants au Patton. Puis il y a la Belgique ou des individualités comme le Russe Aleksandr Vlasov (vainqueur du GP Général Patton). En tout cas, nous ne prendrons pas la course en main.
 
Qu'attends-tu du contre-la-montre de jeudi ?
Nous avons trois coureurs avec un profil différent. Corentin Ermenault a eu une préparation qui a été un mixte entre la route et la piste. Il peut viser une place dans le Top 5. Jérémy Defaye a lui préparé spécifiquement le contre-la-montre. C'est son truc, ça lui plaît. Il peut être la bonne surprise ! C'est encore différent pour Rayane Bouhanni, qui s'est préparé de manière classique pour la route. Il a roulé avec le vélo de chrono pour la position. Il y a des clients comme l'Anglais Matthew Gibson, le Norvégien Erlend Blikra ou le Champion du Monde sortant (le Belge Igor Decraene). Je n'ai pas encore vu la liste des engagés. On peut aussi voir sortir un Junior première année.

Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com
 

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