Championnat de France - Dames : Autres réactions

Déjà lauréate du contre-la-montre, Pauline Ferrand-Prévot (Rabo Liv Women CT) a récidivé ce samedi en remportant le Championnat de France Dames, disputé sur 94,9 kilomètres au Futuroscope (Vienne). Elle a devancé les concurrentes de Lointek, Melodie Lesueur et Fanny Riberot. Pauline Ferrand-Prévot s'adjuge également le titre en Espoirs. La Champenoise succède à Elise Delzenne au palmarès. Retrouvez ci-dessous les réactions, des différentes protagonistes, recueillies par www.directvelo.com.

Mélodie Lesueur (Lointek)
2e
« Pauline Ferrand-Prévot a un bon démarrage, elle était très forte. Terminer deuxième derrière elle, c'est comme si j'avais gagné. C'est une grande athlète ! C'était un peu bizarre, je ne savais pas quoi faire. On avait Mélanie Bravard devant, et j'étais en contre avec Fanny Riberot. On ne savait pas si on devait rouler. J'ai vu que derrière, le peloton ne roulait pas alors j'ai dit à Fanny qu'on devait rouler. On est rentré et ensuite ça a été un contre-la-montre par équipe. Il fallait rouler, quitte à en sacrifier une. J'avais de très bonnes jambes. Quand Pauline a attaqué, j'y suis allé, j'ai tout donné. Je me suis retournée, j'ai vu que j'avais fait le trou sur les autres filles et je me suis dit que maintenant il fallait tout donner. Je savais que j'avais de grandes chances de faire deuxième à ce moment là car il y avait très peu de chances que ça roule derrière ! En plus j'avais deux coéquipières derrière (Riberot et Bravard NDLR). »

Fanny Riberot (Lointek)
3e
« Une fois que Mélodie (Lesueur, NDLR) était devant, avec Mélanie, on n'a plus passé de relais. C'était idéal pour la troisième place. Mélanie voulait aussi faire un podium car c'était chez elle. On était derrière pour attendre le sprint et on a joué chacune notre carte. Au niveau tactique, on a fait une belle course d'équipe. Mais quand on était devant, on ne savait pas trop comment rouler ! On a appris que Pauline rentrait mais dans les bosses, j'étais un peu juste pour passer des relais. Il fallait un peu de temps pour que je m'y remette. Ensuite, quand elle est rentrée, on ne savait pas s'il fallait ou non attaquer chacun à son tour pour la dérouter. Par contre, c'était sûr qu'avec Pauline dans l'échappée, ça allait rouler derrière. On s'attendait aussi à ce que Pauline attaque dans la bosse ce qu'elle a fait... avec succès. C'était vraiment la plus forte, Mélodie aussi était costaud mais plus diesel, ça l'a désavantagée. Derrière, personne n'a su y aller. Pour la troisième place, on n'a pas vraiment fait de train avec Mélanie. Je me méfiais surtout de Ludivine Loze qui était à droite de la route. Je savais que je n'avais plus fait le moindre effort depuis l'attaque de Pauline donc j'avais de bonnes jambes. Je tenais vraiment à cette troisième place, pour l'équipe, pour mes équipières qui m'ont soutenue pendant toute la course. »

Coralie Demay (Bretagne) 
7e et 2e en Espoirs
« Je n'étais pas préservée, il fallait que dans chaque échappée, on retrouve une fille de notre DN. Au début Hélène Gérard est sorti, par la suite j'ai essayé avec Nathalie Jeuland. Et j'ai réussi un peu plus tard à prendre le bon coup. Je ne pensais pas du tout au podium espoirs vu ma saison. J'ai roulé dans le final car j'avais peur que ça revienne. Je n'ai pas vu Oriane Chaumet (Poitou-Charentes Futuroscope 86) tomber. C'est dommage pour elle... J'ai roulé dans le final pour assurer le podium Espoirs. Je suis satisfaite, car Pauline était intouchable. »
 
Marie Strappazzon (Franche-Comté) 
8e et 3e en Espoirs
« D'habitude je cours n'importe comment. Je vais tout chercher et quand le bon coup part, il n'y a plus personne. C'était mon problème avant aujourd'hui. Je suis satisfaite de ma performance. J'ai attaqué afin de prendre de l'avance. Après, quand Pauline est revenue sur nous elle m'a dit que ce que je faisais était bien. Ça aide à gagner des watts (rires). J'avais peur que ça revienne derrière alors j'ai décidé de rouler. Je voulais vraiment la médaille ! Deuxième ou troisième pour moi, c'était la même chose. J'ai décidé de rouler aussi dans le final sans me concentrer sur le sprint. Le peloton n'était qu'à une minute et je ne voulais pas prendre le risque que ça rentre. J'ai fait ce que je pouvais sur le sprint, si on peut appeler ça un sprint (rires). »

Audrey Cordon (Hitec Products)
9e
« Au final, le circuit n'était peut-être pas assez dur. C'était assez difficile de faire la différence malgré que je faisais partie des plus fortes. J'ai fait l'erreur de ne pas aller directement dans la roue de Pauline. J'ai laissé deux autres filles prendre sa roue tout en sachant qu'elles n'allaient pas tenir. J'aurais sans doute eu du mal à lui passer un relais, mais je serais resté avec elle sans aucun doute. Mon seul regret c'est de l'avoir mal joué tactiquement dans la bosse.  J'ai perdu plus tactiquement que physiquement Après, je ne comprends pas non plus la tactique de Poitou-Charentes Futuroscope 86. L'an passé, je suis seule dans l'échappée, la plus forte de l'équipe et on me dit de ne pas rouler. Cette année, ils n'ont pas les plus fortes devant et ils continuent de rouler. Derrière, on a fait tout le travail à deux avec Elise (Delzenne, NDLR) alors qu'on était une trentaine. C'est vraiment triste. A chaque fois qu'on a essayé de sortir avec Pauline, les autres ont ramené tout le peloton avec. Pauline fait une belle championne. Je suis contente que ce soit elle qui gagne et pas une fille partie en facteur. C'est une belle championne pour l'image du cyclisme français. »

Elise Delzenne (Specialized-Lululemon)
10e
« A un moment dans la course, il y a plusieurs filles qui sont parties. Ce n’était pas spécialement un groupe avec des favorites. Dans la côte suivante, Pauline (Ferrand-Prévot) a attaqué. A ce moment-là, j’étais vraiment mal placée dans la côte. Là, je me suis dit « Oulala » (rires). Le temps que je remonte le peloton, Pauline était déjà partie. J’ai peut-être manqué de vigilance. Je ne sais pas trop, je n’étais  pas dans la course. J’ai toujours été en retard, à chaque fois à contretemps. Je ne sais même pas pourquoi. Pourtant je sais que je suis en forme, je le sens bien. Pour preuve, dans les deux derniers tours j’ai quasiment tout fait devant avec Audrey (Cordon). On était quand même au-dessus du lot dans ce groupe. J’étais beaucoup stressée. Je remettais quand même mon titre en jeu. C’était un moment important pour moi. Je me suis peut-être trop imaginée perdre ce maillot, ça m’a fait « peur ». Je préfère me dire que maintenant, sans le maillot, on viendra peut-être moins me chercher quand j’attaquerai  en course (rires).


Pascale Jeuland (Poitou-Charentes Futuroscope 86)
12e
« J’avais décidé de partir tôt. Je l’ai fait après la première bosse. Je suis contente parce que j’ai réussi. Hélène (Gérard) est rentrée sur moi. Je savais que ça allait rentrer ensuite mais j’espérais qu’on aille plus loin avec un groupe d’une dizaine de filles. Une fois qu’on a été reprises, il y a eu beaucoup de mouvements. Je suis déçu car au final il n’y a pas de résultat pour l’équipe. »

Marion Rousse (Lotto-Belisol Ladies) 
22e
« J’étais dans l’inconnu au départ vu mon état de forme. J’avais du mal dans les virages et les relances dans le final. Mais ça allait mieux que ce que je pensais. Ferrand-Prévot et Cordon attaquaient dans les bosses mais il n’y avait aucune entente. Moi, je suis satisfaite de ma course vu les conditions dans lesquelles j’étais. J’ai quand même un peu de regrets de ne pas avoir pu être à 100% vu que les sensations étaient bonnes. J’avais préparé cet événement en faisant un stage avec Tony (Gallopin) comme en 2012 lorsque j’avais été Championne de France. »

Oriane Chaumet  (Poitou-Charentes Futuroscope 86)
28e
« Je tombe bêtement dans le groupe d'échappées. Je suis très déçue. J'ai pris un bidon, et quelqu'un a dû lâcher un bidon dans la zone d'arrivée puis je tombe. C'est vraiment débile. Je me suis relevée et j'ai essayé de rentrer, mais quand c'est Pauline Ferrand Prevot qui roule devant, c'est impossible de revenir. J'ai tout fait, mais quand j'ai vu que je ne rentrerai pas, j'ai attendu le second groupe. La condition et les sensations étaient là, je suis d'autant plus déçue. Cette course était en plus à domicile pour l'équipe. J'avais les jambes pour le podium espoirs. »

Paul Brousse (Directeur Sportif de Poitou-Charentes Futuroscope 86)
« Nous sommes déçus. Nous sommes passés au travers de nos objectifs. Nous avons quand même fait la course. Malheureusement, Oriane (Chaumet) qui était alors en tête, est tombée au ravitaillement. Nous n’avions donc plus que Sandrine (Bideau) à l’avant. C’était alors plus difficile de manœuvrer avec moins de cartouches. Je suis quand même content de mes filles car elles ont tout essayé, mais il a juste manqué un petit quelque chose. Peut-être un manque de condition. »

Crédit Photo : www.directvelo.com
 

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