Saison terminée pour Romain Fondard

Romain Fondard (Team Peltrax-CS Dammaries-lès-Lys) a subi une lourde chute mardi dernier lors du Critérium Réflexe Brézet à Clermont-Ferrand. L'Auvergnat, âgé de 30 ans, a frôlé l'amputation du petit doigt de sa main gauche. Il donne de ses nouvelles à www.directvelo.com.

DirectVélo : Que s'est-il passé mardi dernier ?
Romain Fondard : J'étais dans la dernière ligne droite de ma préparation pour le Championnat d'Ile-de-France. J'avais roulé 100 km le matin de la course. Je n'arrive pas à comprendre la chute. Je sais qu'il y avait un rétrécissement sur la chaussée. J'ai pris un poteau de face. C'était à la sortie d'un virage, j'étais en pleine relance. On roulait à 40-45 km/h. J'ai volé à 15 mètres du poteau. Je me suis relevé puis un spectateur a crié... J'avais la main en sang. J'avais les doigts écrabouillés. J'ai été touché au majeur et au petit doigt de la main gauche.

Est-il exact que tu as frôlé l'amputation ?
Oui du petit doigt... J'ai été emmené à l’hôpital de Clermont-Ferrand puis transféré à la clinique de la Châtaigneraie, spécialisée dans les doigts. Ils ont fait un super boulot. J'ai des broches. Il faudra voir maintenant comment ça évolue. Ça va être long, j'en ai pour plus de six mois. Il faudra faire beaucoup de rééducation pour retrouver la mobilité de ma main. Il y a hélas, selon le médecin, peu de chance que ça revienne comme avant.

« JE NE M'ETAIS JAMAIS RIEN CASSE »

Comment vas-tu une semaine après l'accident ?

J'ai toujours mal malgré les anti-douleurs. Jusqu'à hier (lundi), c'est mon amie qui donnait de mes nouvelles aux gens. Car ça demande de l'énergie... J'étais vraiment dans le pâté. Je suis sorti de la clinique samedi. Je ne peux rien faire tout seul. Heureusement, je suis droitier mais j'ai mal à l'épaule de ce côté-là. Pour faire simple, je peux me servir uniquement de mon avant-bras droit.

Comment vis-tu cette situation ?
C'est difficile. La main est une zone sensible du corps. Mais je relativise. Ça aurait pu être pire si ma tête avait percuté ce poteau. Aujourd'hui, je suis aux côtés de mes proches. C'est l'essentiel. Comme tous les cyclistes, j'étais déjà tombé à plusieurs reprises mais je ne m'étais jamais rien cassé. C'est le destin... J'ai la chance d'être très bien entouré par mes proches. Le soutien de mes amis, du staff du Team Peltrax et beaucoup d'anciens coéquipiers, est très important pour m'aider à supporter la douleur.

Te reverra-t-on sur un vélo en compétition ?
J'ai 30 ans, une amie, un enfant de deux ans... Mais il sera temps plus tard de me poser les bonnes questions. C'est dommage, je me sens très bien au Team Peltrax. Je cherchais un club familial l'hiver dernier. Je prenais beaucoup de plaisir même si les résultats n'étaient pas encore là. J'ai rejoint le club en grande partie grâce à Samuel Plouhinec, nous partageons les mêmes valeurs, cette volonté de transmettre. Les jeunes du club sont à l'écoute. Puis tous ne font pas que du vélo, ils ont les pieds sur terre. Ils sont réceptifs aux conseils. C'était plaisant.

Crédit Photo : Martial Denais
 

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