Alexis Gougeard : « Garder cet esprit d’attaquant »

Déjà vainqueur de la Classic Loire-Atlantique au mois de mars, Alexis Gougeard a décroché une deuxième victoire en Coupe de France dimanche sur les Boucles de l’Aulne. Une confirmation pour le néo-pro d’AG2R La Mondiale, épatant pour ses débuts professionnels. Mais pas question de s’enflammer pour l’ancien homme fort de l’USSA Pavilly Barentin, qui sait qu’il a encore beaucoup à apprendre au plus haut niveau. Pour www.directvelo.com, Alexis Gougeard s’est confié avant de prendre le départ du Critérium du Dauphiné.

« J’étais déjà surpris d’avoir gagné une course pour ma première saison professionnelle lors de la Classic Loire-Atlantique. Maintenant ça fait deux ! Il faut dire que je suis dans une belle équipe qui marche bien. J’ai été bien intégré. Ça m’aide vachement. Il y a un gros collectif chez AG2R La Mondiale. Particulièrement ce week-end, où l’équipe a été très forte. Le fait de gagner deux fois en étant néo-pro, je n’y fais pas vraiment attention, même si l’on dit que c’est rare. Je préfère prendre les courses les unes après les autres. Je vais là où on me dit d’aller. Je fais ce qu’on me dit de faire. C’est aussi simple que cela. Je donne le maximum à chaque course, et ce n’est pas toujours facile. Quand j’ai l’occasion de jouer les premiers rôles, quand le circuit s’y prête… j’essaie de gagner. Maintenant, je ne pense pas être un phénomène, il faut y aller doucement. Je veux garder le même esprit qu’en amateur, cet esprit d’attaquant, et prendre le départ de chaque course pour essayer de la gagner.

« SE MONTRER ENCORE PLUS MALIN »

Lors de mes deux victoires, je suis sorti dans le final car je sais que je n’ai pas une grosse pointe de vitesse. Il faut donc que j’arrive à m’extirper avant le sprint. Or ce n’est pas toujours évident. Il faut vraiment être en bonne condition, et c’est le cas en ce moment. Mais ça n’a pas toujours été le cas. Parfois, il y a eu des courses où c’était dur, et où je me demandais ce que je faisais là (sourires). Désormais, je sais que j’ai le niveau pour être sur les podiums et jouer la gagne quand le circuit s’y prête. J’ai bien conscience qu’il sera compliqué de prendre des échappées maintenant. On va me surveiller. J’aurai plus facilement du monde sur le dos, je serai plus marqué qu’avant. Il faudra se montrer encore plus malin si je veux remporter d’autres courses à l’avenir. Si j’ai marché sur ces deux manches de Coupe de France, c’est parce que j’aime ces circuits durs, un peu casse-pattes mais sans grosses difficultés non plus. Ce sont des courses où il n’y a jamais trop le temps de récupérer, même si l’on n’est pas toujours en prise non plus. Des circuits où il faut forcément être en bonne forme pour marcher, et ça me plaît. Je ne pense pas avoir plus de responsabilités au sein de l’équipe maintenant. D’ailleurs, je ne le veux pas. Je reste avant tout un néo-pro, je dois encore apprendre des choses. En Coupe de France, je reste toujours vigilant car je sais que les coups peuvent aller au bout mais je n’ai pas carte blanche non plus. Mais encore une fois, l’équipe marche bien et ça fait plaisir de contribuer à cette réussite.

« J’AI HATE D'ETRE AU DAUPHINE »

Je me concentre maintenant sur le Dauphiné. A la fin du week-end, je suis directement descendu à Chambéry (Savoie) histoire de m’entraîner dans les cols, de prendre le bon coup de pédale. Ça fait plaisir de participer à ce genre de courses, une des plus grosses du calendrier. Il y aura une bonne partie de manivelle, je vais m’essayer à la montagne au haut-niveau. Je vais apprendre encore et prendre de l’expérience. Je n’ai pas envie de me prendre la tête avant ce Dauphiné. Je me dis que c’est simplement une autre étape dans ma progression, une autre partie de la saison qui arrive. Je n’appréhende pas forcément cette course. Je préfère me dire que c’est une récompense de l’équipe. S’ils décident de m’aligner, c’est qu’ils savent que ce ne sera pas une galère ! J’ai simplement hâte d’y être. Niveau récupération, il faudra gérer. Je sais que j’ai une bonne récup’, mais il ne va pas falloir jouer de trop non plus. Il faudra s’économiser sur certaines étapes, ne pas faire le départ chaque jour (rires). Après, s’il y a une étape sur laquelle je peux être acteur, je ne vais pas me gêner. Je vais essayer de prendre des échappées. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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