Tiesj Benoot, retrolaser en action

Tiesj Benoot, c'est le Goldorak de la Ronde de l'Isard. En deux trois coups de retrolaser, il a neutralisé tous ses adversaires et protégé son leader Louis Vervaeke sur la dernière étape de l'épreuve pyrénéenne. "Sur 130 kilomètres, il a dû rouler 100 kilomètres en tête ! Il a réalisé pour moi un travail en or", remerciait le vainqueur final de l'épreuve à sa descente du podium. 
 
"En trente années de cyclisme, je n'avais jamais vu ça !" appuyait Danny Schets, le directeur sportif des Lotto-Belisol U23. "C'est une bête !" enfonçaient plusieurs coureurs, sidérés d'avoir vu le Belge tirer le groupe du maillot jaune dans les trois ascensions du jour (Col de Port, Col d'Agnes, Col de la Core), dans les vallées, mais aussi dans la dernière et longue descente. Et enfin s'octroyer une troisième place au sprint, la même position au classement général et un maillot de meilleur jeune, à 20 ans.
 
Un autre membre de Lotto-Belisol U23, Laurens De Plus, a assisté au spectacle de démolition depuis la voiture suiveuse, après son abandon sur chute vendredi. "Tiesj a roulé à la place de quatre ou cinq équipiers, dit-il à www.directvelo.com. Tiesj, c'est une équipe à lui tout seul !"
 
Piégé en début d'étape par une échappée de trente favoris, l'actuel leader du Challenge DirectVelo Belgique chez les Espoirs (lauréat dans la catégorie des 19 ans l'an passé) est revenu sur la tête de course pour secourir un Louis Vervaeke cerné de toutes parts. Puis il a mis au point son plan : imprimer un tempo à dégoûter les grimpeurs d'attaquer, tandis que le maillot jaune se chargerait de contrer d'éventuelles, d'improbables, d'impossibles démarrages.
 
Vendredi, sur l'étape inaugurale dans Goulier-Neige, Tiesj Benoot avait lancé son coéquipier au pied de l'ultime ascension. Le lendemain, il avait décroché au train tous les escaladeurs du peloton, son leader excepté, dans les passages à plus de 15% vers l'Hospice de France, à Bagnères-de-Luchon. Sur le contre-la-montre par équipes, samedi après-midi, "il se comportait en patron", selon Danny Schets. L'arme secrète des Lotto-Belisol, c'était lui. "Il ne connaît pas sa force lui-même, ajoute Louis Vervaeke. Je pense qu'il a cassé le moral de nos adversaires."
 
L'ex-pistard de Gand, jusqu'ici estimé comme un puncheur, un rouleur et un sprinter d'envergure, habile sur les classiques et les petites courses par étapes : premier au Tour de Moselle l'an passé, 3e du Tour des Flandres et 5e de Liège-Bastogne-Liège Espoirs ce printemps... Mais dans les Pyrénées, pour son baptême des cols, il a fait largement mieux qu'espéré. 
 
En 2015, Benoot pourrait-il revenir sur la Ronde de l'Isard, comme leader de l'équipe belge, pour essayer de gagner ? Clin d'oeil du directeur sportif : "Je ne pense pas qu'il reviendra ici un jour..."
 
Crédit Photo : Pierre Carrey - www.directvelo.com
 

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