Marc Staelen la voulait tant

Radio Tour l’a souvent annoncé à l’avant. Presque tous les jours sur le Tour de la Manche, Marc Staelen fut à l’attaque. Deuxième derrière Benoît Daeninck vendredi, le coureur natif d’Eure-et-Loir n’a pas abdiqué jusqu’à faire la course en tête la quasi-totalité de la dernière journée. Dimanche, il s’en est fallu de peu pour qu’il se voit rattraper par tout un peloton lancé à sa poursuite dans les rues de Granville. Finalement, il s’est imposé au sprint face à Alliaume Leblond (SCO Dijon) qui était rentré sur lui dans le dernier des cinq tours de circuit final. Une fois l’effort passé, l’expérimenté coureur du Comité du Limousin, licencié à l’EC Felletin-Ussel Creuse-Corrèze, a répondu aux questions de www.directvelo.com.
 
DirectVélo : Gagner une étape, c’était l’une de tes premières ambitions sur ce difficile Tour de la Manche ?
Marc Staelen : Initialement, j’étais venu pour jouer le général. Finalement, je l’ai déjà perdu dans le prologue car j’ai crevé et je me suis fait piéger lors de la 1ère étape. Mon objectif a alors été celui de remporter un classement annexe, là je repars avec celui des points chauds et du meilleur grimpeur, et aussi une étape. C’est réussi !
 
D’ailleurs, le maillot vert du Comité du Limousin a été très en vue...
Sur le papier, on avait des ambitions à revendre. Nous n’étions pas une petite équipe. Avec moi, nous avions certes trois jeunes Espoirs mais Julien Lamy et Julien Ballion, deux coureurs en forme qui étaient là pour montrer le maillot aussi.
 
« LE PUBLIC M’A GALVANISE »
 
Après ta défaite face à Benoît Daeninck sur la 2e étape, tu voulais ta revanche ?
Non pas nécessairement. Je n’étais pas déçu d’avoir échoué vendredi face à Benoît que je connais très bien. C’est un vaillant, il était plus fort que moi ce jour-là. Au départ de la dernière étape, quand nous sommes ressortis à trois du peloton, Guillaume Faucon était avec nous (lui et Maxime Pinel). Etant bien placé au général (à 1’30’’ seulement, NDLR), il allait nous condamner. Nous ne prenions pas assez d’avance pour espérer quoi que ce soit. Il s’est relevé et nous avons continué tous les deux avec le coureur du CM Aubervilliers. Nous avons bien géré notre avance jusqu’au circuit final exigeant. Je me sentais encore bien. Il a sauté de ma roue dans une bosse mais je ne l’ai pas vu de suite. J’ai alors continué seul en me disant que je pouvais aller au bout, j’ai cru en mes chances.
 
Dans le dernier tour, Alliaume Leblond est revenu sur toi comme un boulet de canon. As-tu douté ?
Non pas vraiment car je le savais moins rapide que moi au sprint. Il venait de faire un gros effort pour revenir, quand il m’a dépassé j’ai bien vu qu’il était sec. Je savais que j’avais encore un peu de jus pour le dépasser dans l’ultime ligne droite d’arrivée, en faux plat montant. J’ai été encouragé par le public nombreux tout du long, je dois dire que ça m’a galvanisé aussi.
 
« J’AI MOINS DE PRESSION, CA FONCTIONNE »
 
Tu as rejoint l’EC Felletin-Ussel Creuse-Corrèze à l’intersaison alors que tu étais considéré comme un des cadres importants de l’Océane U-Top 16…
En fait, il était prévu que je fasse encore une saison en DN1 avec l’Océane U-Top 16. Mais, finalement tout s’est accéléré. J’habite depuis plus de dix ans à Limoges, les gens du comité du Limousin me connaissent et avec le CTS, François Trarieux (directeur sportif sur le Tour de la Manche, NDLR), ils sont venus me chercher pour monter un projet sur le long terme en Limousin. Depuis un petit moment, ils souhaitent stopper l’hémorragie de la fuite des plus jeunes Espoirs hors de la région, j’en ai d’ailleurs amené avec moi en Charente. Le comité va alors m’aider pour ma reconversion, notamment le diplôme d’état dont les cours débuteront en septembre, afin que je puisse poursuivre mon travail auprès des jeunes en tant qu’entraîneur. Là, ils m’ont offert la possibilité d’encadrer les jeunes tout en continuer à courir au plus haut niveau, en faisant des courses relevées comme le Tour de la Manche. Par la suite je vais aussi m’occuper de la construction du vélodrome à Limoges qui est attendu depuis 50 ans.
 
T’attendais-tu à être aussi performant avec déjà quatre victoires à ton actif et cinq place de 2e ?
Pas forcément, d’autant que je travaille à mi-temps dans un magasin de cycle donc j’ai moins de temps pour rouler que l’an passé. Mais, peut-être que je me prends moins la tête, j’ai moins de pression et finalement, ça fonctionne (sourires) ! Mes conseils auprès des plus jeunes portent leurs fruits et en même temps ils m’encouragent à me surpasser sur toutes les courses, ils me font confiance lors que j’attaque pour aller chercher une victoire comme ce fut le cas ce dimanche. Je leur montre que l’offensive peut porter ses fruits, attendre le sprint n’est pas toujours la bonne solution.
 
Quels seront tes prochains objectifs ?
Il y a déjà la Coupe de France DN3 avec la prochaine manche le 1er juin prochain au Tour du Pays Naborien. Nous sommes bien placés, nous avons que cela en tête. Puis je pense aussi au Championnat régional et pourquoi pas au Championnat de France. Cependant, je n’ai pas forcément d’objectifs en tête. Je me fais plaisir sur le vélo depuis que je suis revenu au plus haut niveau, c’est l’essentiel. 

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com
 

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