VC Toucy : « Emmener un coureur à son maximum »

Avec cinq coureurs dans le Top 25, dont le vainqueur et le 3e - Jérémy Maison et Adrien Guillonnet -, le VC Toucy a pris les commandes de la Coupe de France DN2 lors de la première manche, le Tour du Lot-et-Garonne. Le club de l'Yonne, qui a fait le pari de la formation il y a quelques années, récolte les fruits du travail réalisé par son entraîneur, David Han. A l'avant-veille de la 2e épreuve de la Coupe de France, il répond aux questions de www.directvelo.com.

DirectVélo : Avec quel objectif allez-vous prendre le départ ce jeudi d'Arbent-Bourg-Arbent ?
David Han : Nous n'avons plus la pression du résultat en pensant au maintien en fin de saison. La Coupe de France, ça représente six courses sur les 70 auxquelles nous participons chaque année. Nous n'allons pas tout miser dessus. C'est aléatoire. Il faut de la réussite. Le VC Caladois, qui termine 2e l'an dernier, ne marque pas de points sur la première manche avec quasiment le même effectif.

Vous n'allez pas chercher à défendre votre première place ?
Nous ne serons pas au départ dans cette optique. Par exemple, si le GSC Blagnac-Vélo Sport 31 a trois coureurs dans l'échappée et nous un seul, nous n'allons pas rouler derrière. Concernant la montée en DN1, un club comme Blagnac y pense déjà. De notre côté, nous verrons où nous en sommes après cinq ou six manches. Je n'ai pas envie qu'on commence à courir en pensant aux points. Ce qu'on voit dans le WorldTour, où parfois certains courent en calculant les points, ce n'est pas mon truc. Le but dans le vélo, c'est de gagner. Soit de manière individuelle, soit à la rigueur le classement d'une manche par équipes...

« DES COUREURS QUI ARRIVENT A MATURITE »

Qu'est-ce qui fait la force du VC Toucy cette année ?
Nous avons des coureurs qui arrivent à maturité : Adrien Guillonnet, Aurélien Lionnet et Jérémy Maison. Nous avions déjà des garçons expérimentés comme Benjamin Pascual et Benoît Geoffroy. Nous avons rajouté Geoffrey Corniau et les frères Drujon. Chacun apporte quelque chose. Avoir un coureur expérimenté qui gagne quinze courses chaque saison depuis dix ans en Elite, ça ne m'intéresse pas, sans faire offense à ces gars-là. Je souhaite faire de la formation, avec à côté des gars qui ont de l’expérience pour conseiller les plus jeunes. Bien sûr, les frères Drujon ont toujours des ambitions personnelles, et heureusement sinon ça serait difficile pour eux d'aller s'entraîner dans le seul but d'aider les copains.

Le club est-il proche d'envoyer un coureur chez les pros ?
Nous sommes proches d'avoir un gars en Equipe de France Espoirs voire chez les pros.
Tout éducateur avance pour un jour se retrouver au pied d'un bus d'une équipe professionnelle sur une course, et serrer la main d'un ancien coureur. Je suis dans cet état d'esprit là, à l'image de personnes comme Régis Auclair (Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin) ou Charlie Leconte (ex-CC Nogent-sur-Oise). Ils vivent pour faire passer chez les pros des coureurs, ils ont raison. C'est la plus grande satisfaction qu'on puisse avoir quand on s'occupe d'une équipe amateur. Mon but est d'emmener un coureur à son maximum, qu'il puisse arrêter le vélo sans avoir de regrets. Il faut y mettre toute son énergie.

« LES MENTALITES COMMENCENT A CHANGER PAR RAPPORT AU DN2 »

Quels sont les prochains objectifs de l'équipe ?
Nous avions un gros bloc allant du Tour du Lot-et-Garonne jusqu'au Tour de la Manche, avec donc le Circuit de Saône-et-Loire et les deux autres manches de la Coupe de France. Nous sommes en plein dedans. Nous prenons le départ des courses pour gagner. Nous avons des grimpeurs, des sprinters... Nous aurons des ambitions également liées aux objectifs des coureurs. Si par exemple un Jérémy Maison vise le Tour Nivernais Morvan, on essaiera de faire la course pour lui. Si Geoffrey Corniau vise une course, ça sera la même chose.

Tes jeunes coureurs sont restés au club alors qu'ils auraient pu aller dans des DN1... Pourquoi sont-ils restés ?
Il faudrait leur poser la question (sourires). Nous sommes un club familial, avec dix coureurs dans l'effectif. Puis je trouve que les mentalités évoluent par rapport au DN2. Il y a des beaux effectifs du côté de Blagnac ou du VC Caladois. Plusieurs DN2 n'ont rien à envier à des DN1. Nous avons un calendrier de courses intéressant, pas forcément moins bien que celui d'une DN1 où il y a souvent deux fronts. Comme je l'ai dit, les mentalités commencent à changer.

Crédit Photo : Hervé Dancerelle - www.directvelo.com
 

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