Ce mardi, l’équipe Color Code-Biowanze était réunie presque au complet (à l’exception d’Antoine Warnier, retenu en sélection nationale) pour un entrainement collectif sur les routes de Liège-Bastogne-Liège. L’occasion de se retrouver, mais surtout de reconnaitre les côtes qu’ils devront parcourir ce samedi pour l’édition Espoirs de la doyenne des classiques. www.directvelo.be a rencontré leur directeur sportif, Christophe Detilloux, au terme de la reconnaissance du parcours.

DirectVélo : Quelle est l’importance de la reconnaissance du parcours ?
Christophe Detilloux : Il est à la base très important de s’entrainer. Ici, tout le groupe a pu faire une longue sortie dans les bosses, ce qui ne peut être que bénéfique. On ne va pas systématiquement reconnaitre le parcours des épreuves, mais lorsque c’est dans la région, autant en profiter. Cela permet aussi à nous, le staff, de revoir des coureurs qu’on n’a parfois plus vu depuis longtemps et de juger un peu leur niveau de forme. On ne leur demande pas de se donner à fond du début à la fin, mais de montrer quelques signes de formes. Il m’est déjà arrivé de changer une sélection après avoir remarqué certains coureurs en forme à l’entrainement.

Ce mardi, vous avez fait la reconnaissance avec le Pesant Club Liégeois, peut-on parler de partenariat ?
En effet, nous sommes toujours disponibles pour aider d’autres formations wallonnes. Dans ce cas-ci, à la reformation de son effectif, le Pesant a sollicité notre collaboration. Nous conseillons certains coureurs, allons parfois faire des entrainements ensemble comme aujourd’hui,... Cela nous permet aussi un peu de voir les qualités de leurs garçons. Nous sommes forcément plus attentifs aux coureurs venant d’équipes avec lesquelles on a de nombreux contacts, comme le Pesant et Ottignies. Il en va de même chez les Juniors avec l’équipe de Bury.

LA REDOUTE : MOMENT CLEF

Pour revenir à Liège-Bastogne-Liège Espoirs, que peux-tu nous dire du parcours emprunté ?
La course sera nerveuse dès le début, comme toutes les courses amateurs. Il faudra être très attentif dès les premiers kilomètres, car il y a beaucoup d’endroits très dégagés, dans le vent. Ce qui crée un risque de cassure, d’où l’importance de courir à l’avant. Ensuite, le placement sera essentiel à partir de la côte de Wanne. En étant bien positionné, on peut économiser beaucoup d’énergie afin d’avoir un maximum de réserve au moment d’aborder la Redoute. Il faudra garder le maximum de force pour les 40 derniers kilomètres

Tu penses donc que la course va se jouer dans le Redoute ?
Elle pourrait déjà partir un peu avant mais la victoire finale pourrait déjà se jouer dans la Redoute. Les garçons les plus forts pourraient déjà lancer la bataille et créer un groupe de 20 ou 25 hommes. Si on est bien dans la Redoute, alors on peut espérer atteindre les côtes de Saint Nicolas et Ans avec les meilleurs. Elles feront très mal dans la finale.

« L'IDEAL SERAIT LA VICTOIRE »

Quelles sont les ambitions de l’équipe pour cette course ?
Nous avons pas mal de jeunes cette année et nous alignerons deux Première année (Rémy Mertz et Julien Kaise) ainsi que deux Deuxième année (Ludovic Robeet et Romain Hubert). Donc il faut rester réaliste dans nos ambitions. Mais pour des coureurs qui se consacrent entièrement au vélo, on doit viser au moins le podium, même si l’idéal reste toujours la victoire. Ce qui l’équipe vise toujours, à l’exception de quelques courses pros.

Pourrais-tu un peu nous présenter la sélection ?
Nous disposons avec Florent Delfosse et Antoine Warnier de deux hommes en très bonne forme. Ludovic Robeet est un pur grimpeur, il a gagné à Polleur et est donc en forme. On peut vraiment s’attendre à tout de sa part. Puis il y a Romain Hubert qui peut viser une bonne place également. Sans oublier Julien Kaise qui fait un excellent début de saison alors qu’il n’est que première année. Ou Rémy Mertz qui, avec ses qualités, peut aussi faire une très belle course. Mais vu leur jeune âge, il faut plutôt espérer un top quinze. Nos attentes sont surtout définies en fonction de l’âge, du potentiel, de la progression de chaque coureur. Nous restons avant tout une équipe de formation.

« PAS PLUS IMPORTANT QU'UNE AUTRE COURSE »

L’équipe Colorcode-Biowanze est une équipe wallonne, Liège-Bastogne-Liège une épreuve en Wallonie. La course a-t-elle donc plus d’importance pour votre équipe ?
Pour les dirigeants, oui, c’est un peu plus important. C’est toujours plus intéressant pour les sponsors quand nous remportons une épreuve en Wallonie plutôt qu’ailleurs. Mais pour les coureurs, ça ne doit rien changer. On ne considère pas qu’une course a plus d’importance qu’une autre. Ils doivent toujours se donner à fond et aller chercher le meilleur résultat, avec la même concentration. L’essentiel est d’être constant et de prester tout au long de la saison, et pas uniquement sur les courses en Wallonie. Même si ça fait toujours un petit peu plus plaisir.

Quels favoris doit-on suivre ce samedi ?
Comme à chaque course, les équipes EFC-Omega Pharma-Quick Step et Lotto-Belisol U23 se présentent avec un très bel effectif. Leurs six coureurs doivent donc être considérés comme des candidats potentiels à la victoire. Mais il y a aussi les équipes étrangères, comme BMC ou l’équipe Bissel d’Axel Merckx, qui regorgent de talents.

Quelques averses sont annoncées samedi, cela pourrait-il influencer la course ?
Hum… (il réfléchit) Non, pas cette année ! Cela pourrait même jouer à notre avantage. Dans la sélection, nous avons d’excellents pilotes qui n’ont pas spécialement peur de la pluie ! Cela ne serait donc pas un véritable handicap.

Crédit Photo : Maxime Segers - www.directvelo.be