Après trois saisons chez BigMat-Auber 93, Romain Bacon a retrouvé le peloton amateur en février dernier. Le coureur du Team Vulco-VC Vaulx-en-Velin, Champion de France Junior du contre-la-montre 2008, a rappelé samedi dernier ses qualités de rouleur. Malgré un souci mécanique, il a en effet terminé 4e du chrono de la Boucle de l'Artois à 16'' de Thibault Nuns (Océane U-Top 16). Le Francilien, désormais installé en Savoie, fait le point sur son début de saison pour www.directvelo.com.

 

DirectVélo : Avais-tu particulièrement ciblé la Boucle de l'Artois ?

Romain Bacon : C'était mon premier objectif de la saison. Je n'avais pas trop de repères avant le contre-la-montre. Je m'étais bien entraîné pour cette étape. Les trois ou quatre semaines avant l'épreuve, je me suis pratiquement entraîné qu'avec le vélo de chrono. Avec strava (application communautaire très utilisée par les cyclistes, NDLR), on ne pleut rien cacher. (sourires) Je prends des segments et ça me permet d'avoir des temps de référence. J'ai monté également à deux reprises le col du Granier (Savoie), en partant rapidement pour voir si je tenais à un rythme élevé. Parfois je n'osais pas trop me donner à fond d'entrée sur des chronos pensant que je n'allais pas tenir. J'ai vu dans le Granier que j'avais une grosse résistance à l'effort. J'étais donc vraiment confiant en arrivant sur la Boucle de l'Artois. Mais j'ai dit à un coéquipier que je craignais une chute ou une crevaison...

 

Et finalement, tu as eu un souci au niveau de ta selle...

Je ne sais pas vraiment ce qu'il y a eu. J'ai du prendre un trou alors que j'étais en train de forcer. L'avant de ma selle s'est baissée en direction du cadre... Elle n'a plus bougé mais c'est arrivé après un kilomètre. J'ai fait tout le contre-la-montre comme ça. Je n'avais plus de point d'appui. Je n'ai pas pu me livrer à 100 %. Après le chrono, j'ai regardé le capteur de puissance. C'était bien en-dessous de ce que j'aurais pu faire sans cet incident.

 

« J'AURAIS REMPORTE LE CONTRE-LA-MONTRE DE L'ARTOIS »

 

Quel était ton sentiment après ce contre-la-montre ?

J'étais déçu... Est-ce que j'aurais remporté ce chrono sans ce problème ? Franchement oui. Quand je suis collé je le dis, ce jour-là j'étais au-dessus. J'avais vraiment bossé pour ce rendez-vous. Avec Alban Comparat, nous étions allés en Suisse dans un centre d’ergonomie pour travailler notre position. J'aurais voulu bien faire pour moi et pour le club qui me fait confiance.

 

Tu as perdu huit places au général sur la dernière étape...

L'Armée de Terre a fait une bordure, j'étais avec eux. Puis on saute à quatre. J'ai eu une grosse panne de jambes, j'étais vidé. Je ne peux pas prendre une fringale comme excuse. Je pense que c'est dû au fait que j'avais fait des sorties plutôt courtes dans la semaine. Mon entraînement le plus long avait duré 2h40. C'était une étape nerveuse pendant quatre heures. A une vingtaine de kilomètres de l'arrivée, je me retrouve avec des gars comme Thomas Girard et Benoît Daeninck. J'étais le mieux placé au général. Mais j'étais à la rupture. J'ai dit à Benoît Daeninck que je ne pouvais pas rouler avec eux... Je me fais reprendre par le peloton juste avant l'arrivée.

Je remercie en tout cas mes six coéquipiers qui m'ont protégé et soutenu pendant deux jours. Ainsi que les coureurs qui ont roulé avec moi dimanche. J'ai une bonne mémoire. (sourires)

 

« ME MONTRER SUR LE RHONE-ALPES ISERE TOUR »

 

Que penses-tu de tes deux premiers mois de compétition ?

Lors des premières courses, il a fallu se remettre dans la configuration amateur. C'est une autre manière de courir. Je ne suis pas un grand tacticien ! Physiquement, je n'ai rien à envier aux autres à part dans les cols à 10 %. Mais il faut que je sois plus instinctif en course. Chez les pros, on devient « diesel. » Mais ça revient en fonction de nos entraînements.

 

Quels sont tes prochains objectifs ?

Je ne me suis pas fixé d'autres objectifs que la Boucle de l'Artois. Après la Gislard, dimanche soir, je vais m'accorder trois jours de coupure. Je vais reprendre au Grand Prix de Vougy puis j'enchaînerai avec le Circuit de Saône-et-Loire. J'espère bien revenir en jambes après cette coupure. Je n'étais pas encore étudié le parcours mais il y aura début mai le Grand Prix de Nogent-sur-Oise, en Coupe de France DN1. Puis viendra le Rhône-Alpes Isère Tour. J'aimerais me montrer sur cette course.

 

Pour repasser professionnel ?

J'avais dit avant le début de saison que c'était mon objectif mais je n'y pense pas actuellement. Je souhaite fonctionner étapes après étapes. Il faut déjà bien courir et ainsi gagner des courses ! On verra ce qu'il se passe ensuite.

Crédit Photo : www.vcvv.fr