La Coupe de Nations Juniors débute ce dimanche avec Paris-Roubaix. C'est l'occasion pour www.directvelo.com de faire le point avec le nouveau sélectionneur de l'Equipe de France Juniors, Julien Thollet.

DirectVélo : Quel regard portes-tu sur le début de la saison Junior ?
Julien Thollet : Il n'y a pas encore eu de confrontation au niveau national. Ce que je ne déplore pas car ça fait toujours de gros déplacements. Quand on fait le tour, on voit qu'il y a 20 ou 25 noms qu'on peut cocher. C'est plutôt une bonne chose. Il n'y a pas un coureur qui domine le début de saison. Ce n'est pas surprenant car des coureurs comme Corentin Ermenault, Damien Touzé ou Valentin Madouas sont très marqués sur les courses.
Par ailleurs, il y a eu quelques petites confrontations avec les Belges. Nous avons vu que les Français avaient été supérieurs. Je suis assez confiant. Je sens des coureurs ultra-motivés. De ce qu'on a vu sur le tempérament des coureurs et le déroulement des courses, c'est vraiment intéressant.

« NOUS AVONS DES VALEURS SURES »

Comment as-tu construit tes sélections pour les premiers rendez-vous ?
Je me suis déplacé sur deux courses, au Trophée Louison-Bobet et à la Bernaudeau. La semaine suivante, j'ai validé les sélections pour Paris-Roubaix et le Tour d'Istrie. Je me suis appuyé sur ce que j'ai vu sur le terrain. Comme je n'ai pas vu tous les coureurs, j'ai également pris des infos auprès de mes collègues CTR et des entraîneurs des clubs. J'ai souhaité faire deux équipes différentes, ça va me permettre d'apprendre à connaître les coureurs. Et puis, pour Istrie, j'ai opté pour un autre type de coureurs. Je me suis servi de 2013 comme base. Il y a des « valeurs sûres. » L'an dernier, Damien Touzé a terminé 4e de Paris-Roubaix. Puis j'ai sélectionné deux Juniors première année. Théo Nicolas réalise un beau début de saison (vainqueur de la Bernaudeau, NDLR). Cyril Dendievel est le joker de l'équipe. C'est un Roubaisien. Il connaît le contexte. Il a l'habitude d'aller courir avec les Belges. Ça peut être la bonne surprise ce dimanche.

L'an dernier, de nombreux Juniors 1ère année avaient réalisé une grosse saison...
Oui comme je l'ai dit, nous avons des valeurs sûres. Pour Istrie, j'ai sélectionné Rémy Rochas et Aurélien Paret-Peintre. Ils étaient tous les deux l'an dernier au départ du Championnat du Monde. Et derrière ça pousse... On a vu le week-end dernier que Louis Louvet, qui est Junior 1ère année, a battu Corentin Ermenault sur le contre-la-montre du Tour Nivernais Morvan. Il y a de la relève. 2014 semble être un cru assez prometteur.

« MONTREZ-VOUS ! »

La première manche du Challenge National va-t-elle influer tes prochaines sélections ?
Les compteurs seront remis à zéro lors de la première manche du Challenge National Juniors, le Tour du Canton d'Aurignac (19 et 20 avril, NDLR). Certains sont peut-être déçus aujourd'hui. Ils se disent peut-être : « le sélectionneur ne m'a pas vu. » Qu'ils se rassurent, c'est un système ouvert. Dans la foulée d'Aurignac, j'établirai la sélection pour la Course de la Paix et le Trophée Centre-Morbihan. Si je dois leur dire quelque chose, ça serait « montrez-vous ! » (sourires)

Quels sont les objectifs de l'Equipe de France Juniors ?
Il y a trois objectifs. Le premier est le Championnat du Monde. Nous devons bien y figurer, avec un coureur sur le podium. C'est passé tout près l'an dernier. Pas si on regarde le classement mais plutôt le comportant pendant la course. Il y a également le Championnat d'Europe. Ça reste un Championnat, donc un rendez-vous majeur. Il y a un titre à conserver. Puis le troisième objectif reste la Coupe des Nations. C'est honorifique et symbolique. Le but est de gagner des courses. C'est le discours que je vais tenir aux coureurs : « Il faut courir pour la gagne, pas pour des accessits. » Un cycliste qui accroche un dossard doit avoir cette philosophie.

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com