Oliver Naesen : « Je ne dois craindre personne »

Déjà trois fois sur le podium cette année, Oliver Naesen est un des hommes en forme du moment. Le coureur de la formation continentale Cibel a déjà pu lever les bras sur l'épreuve régionale de Wetteren samedi dernier. Mais il s’est aussi montré sur les routes de Bruxelles-Opwijk, avec à la clé une septième place, et plus récemment à la kermesse pro de Wanzele-Lede, où il s'est classé quatrième. Rencontre pour www.directvelo.be, avec ce coureur issu de la Province de Flandre-Orientale.

"Je suis très satisfait de ma condition et de mes résultats", lance d'emblée l’ancien coureur de Van der Vust. Cependant, on ne peut pas vraiment dire qu’il soit totalement surpris de cet état de forme. "Je m’attendais à être bien en ce début de saison car à chaque moment libre, je ne pense qu’aux courses." Le temps libre, il doit le trouver entre ses heures de travail. "Je suis chauffeur pour Initial Textiles. J’occupe un poste à temps plein mais je fais mes heures sur quatre jours au lieu de cinq, en travaillant de six à seize heures. Ainsi, je suis à la maison le mercredi ce qui me laisse le temps de m’entraîner." Le coureur Elite sans contrat attend tout de même impatiemment la fin du mois de mars pour pouvoir s’entraîner beaucoup plus : "Je ne suis certainement pas encore en top forme. Je peux encore facilement progresser. Une fois qu’on sera repassé aux heures d’été, j’aurai plus de temps pour m’entrainer pendant la semaine. Et ma condition s’améliorera. Jusqu’à présent, j’ai dû beaucoup m’entrainer sur rouleau. Même si j’ai aussi eu l’occasion de partir deux fois en Espagne rouler sous le soleil."

« PRENDRE MA REVANCHE SUR LA KATTEKOERS »

Sa bonne condition, il l’a déjà exploitée à plusieurs reprises cette saison. Sa dernière sortie, c’était mercredi à la kermesse pro de Wanzele. Il termine au pied du podium derrière des cadors tels que Laurens de Vreese (Wanty-Groupe Gobert), Kenny Dehaes (Lotto-Belisol) et Iljo Keisse (Omega Pharma-Quick Step). "Comme je m’y attendais, c’est parti très vite. Dès le premier tour, on se détache avec un groupe de treize coureurs. Au fil de la course, certains se font décrocher, et on se retrouve à sept pour le dernier tour. De Vreese l’emporte grâce à une ultime attaque." De son côté, le citoyen de Berlare regrette de ne pas avoir également tenté sa chance. "J’avais encore des réserves, mais je n’ai pas osé faire le bond. J’avais peur des autres gars du groupe. Mais j’aurais mieux fait d’essayer." Finalement, il terminera à quelques centimètres du podium. "Nous venons pour la seconde place. Dehaes gagne facilement le sprint, par contre, il ne m’a manqué que quelques centimètres par rapport à Iljo Keisse. Le podium était possible, sans le moindre doute. C’était mon objectif mais c’est plus facile à dire qu’à faire."

Ce dimanche, le vainqueur du Grand Prix Frans Melckenbeeck 2013 sera au départ de la Kattekoers, dans une région qu’il apprécie. "J’apprécie les courses usantes. Particulièrement celles dans les Ardennes flamandes." Son meilleur résultat reste une 37e place en 2012. Mais il espère bien prendre sa revanche puisque l’an dernier, il a cassé son dérailleur alors qu’il était dans le bon groupe. L’occasion de disputer la victoire une fois de plus cette année. "Si tout va bien, ça sera possible. Sur ce genre d'épreuve, on ne sait jamais vraiment comment sera l’opposition. Mais je ne pense pas que je dois craindre qui que ce soit. Notre équipe est vraiment forte et peut toujours rectifier la situation si nécessaire." Son équipe, Team Cibel, jouera sur deux fronts puisqu’elle sera également au départ de l'Omloop van het Waasland. A Ypres, elle alignera notamment Jori Van Steenberghen, Bjorn De Decker et Kevin Callebaut. "Le but, comme à chaque course, est d’être présent en plus grand nombre possible à l’avant. Une fois que le groupe de tête sera formé, on verra bien qui se sent le mieux et peut tirer son épingle du jeu", explique-t-il.

« CIBEL, UNE PROPOSITION QUE JE NE POUVAIS PAS REFUSER »

Le parcours, Oliver Naesen le connaît comme sa poche : "J’ai déjà disputé la Kattekoers à trois reprises. Sans oublier les deux éditions Juniors. C’est une des plus belles courses de la saison." Il connaît tellement bien la classique flandrienne qu’il n’est pas allé la repérer. "Je connais le parcours par cœur. En plus, Ypres est trop éloigné de chez moi pour aller faire une reconnaissance. Je n’ai malheureusement pas le temps pour cela. Mais ce n’est pas vraiment nécessaire car je connais les endroits clés", déclare-t-il. Selon lui, la course se jouera dès les premières ascensions, après 80 kilomètres : "On enchaîne rapidement le Baneberg puis le Rodeberg. Après, c’est tout le temps des petites routes vers le Mont Kemmel. Le peloton sera déjà bien réduit. Partir dans le Kemmel ? C’est beaucoup trop loin pour un homme seul. Par contre, pour un petit groupe..."

Après plusieurs années passées chez Van der Vurst Cycling Team, Naesen a quitté Jurgen De Smet en bons termes cet hiver. "J’étais très heureux chez Van der Vurst. Ils ont tout fait pour moi et je dois vraiment remercier Jurgen. Je reste encore très souvent en contact avec lui. Je suis d’ailleurs encore parti en stage avec eux cet hiver." Les raisons de son transfert chez Cibel sont donc ailleurs. "Ils m’ont fait une proposition que je ne pouvais refuser. Même Jurgen m’a dit que je devais signer. Nous disputons un programme continental, avec entre autres le Tour de Belgique. Gaspard Van Peteghem (manager de l’équipe, NDLR) a pu transférer de très bons coureurs. Et bon nombre d’entre eux étaient déjà de bon amis, comme les frères Ongena et Jori van Steenberghen", explique-t-il. La renaissance de l’équipe aurait pu s’accompagner de difficultés au vu du programme réduit de l’équipe en 2013, mais il n’en est rien. "Il a fallu un peu s’adapter mais tout fonctionne magnifiquement bien. Tout est bien préparé : matériel, ravitaillement,... Que demander de plus ?"

« JE SUIS PLUS FORT QUE L'AN DERNIER »

Malgré son passage sur le circuit continental, Naesen garde une grande faim de victoire : "Je voudrais pouvoir batailler chaque fois pour la victoire. L’an passé, ça a presque toujours fonctionné, avec 26 podiums pour 52 courses courues. Maintenant, je voudrais transformer mes deuxièmes et troisièmes places en victoires." Le coureur de l’équipe Cibel ne craint pas son passage au niveau supérieur. "Je ne pense pas que ça sera plus difficile. Je suis un peu plus fort que l’an passé. Cela se voit dans mes résultats au test à l’effort. Et puis avec mes résultats sur la route aussi." Le Flamand veut se montrer sur tous les terrains mais a quelques épreuves dans le coin de la tête. "Comme je l'ai déjà dit, j'apprécie les courses disputées dans les Ardennes flamandes. Mais les courses plates ont aussi leur charme. Cette année, j’ai surtout coché les manches de la Top Compétition. Mais je veux simplement essayer de m’imposer partout où je prendrai le départ", dit-t-il.

Son programme passera, après la Kattekoers, par les routes de la Handzame Classic (1.1) et le Tweedaagse van de Gaverstreek. Plus tard viendront ses courses favorites : "Je trouve que l'Omloop Het Nieuwsblad Espoirs et l'IWT Oetingen sont les plus belles épreuves de l'année." Fin mai, il aura l’occasion de disputer le prestigieux Tour de Belgique, avec les professionnels. Une première pour lui. "J’ai déjà eu l’occasion de rouler des courses 1.1 et 1.2 ainsi que des kermesses pros. J’ai d’ailleurs remporté celle de Lede l’an passé. Mais ici, je pense que ça sera une expérience amusante. Nous allons pouvoir jouer aux pros pendant une semaine. Même si on risque plus de soupirer que de rire sur le vélo." Expérience professionnelle qu ne sera sûrement pas sa dernière. "Pour être honnête, je rêve un peu d’un contrat pro. Gaspard Van Peteghem a d’ailleurs prévu d’avoir quelques professionnels dans nos rangs l’année prochaine", termine-t-il.

Crédit Photo : DR
 

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