Fabrice Seigneur : « Sur la ligne, c'était la cohue »

Fabrice Seigneur s'est imposé dimanche dernier sur Manche-Atlantique, souvent considéré comme la plus belle épreuve du calendrier amateur. Le coureur âgé 23 ans, vainqueur à sept reprises l'an dernier, signe de la plus belle des manières son retour chez Sojasun espoir-ACNC. L'ancien stagiaire de Bretagne-Séché Environnement répond aux questions de www.directvelo.com.

DirectVélo : Avec le recul, quel est ton sentiment sur ta victoire à Manche-Atlantique ?
Fabrice Seigneur : Ça fait vraiment plaisir ! Manche-Atlantique est une course prestigieuse. Tous les Bretons espèrent la gagner un jour. C'est une épreuve au parcours difficile et de plus, dimanche, nous avons couru sous le beau temps. Il y avait du coup, je pense, encore plus de monde que les années précédentes. Sur la ligne, c'était la cohue. (sourires) Il y a des spectateurs qui viennent sans spécialement connaître des coureurs, mais ils sont là car ils connaissent la réputation de la course. C'est le genre de victoire dont on se rappelle, alors que dans le fond, ça reste une Elite Nationale comme une autre. Si on compare avec mes succès de l'an passé, la portée est supérieure.

« J'AI COURU JUSTE »

Tu pensais être en mesure de t'imposer ?
C'était ma quatrième participation. L'an dernier, je manque la bonne échappée. J'étais dans le contre et je prends la 16e place à l'arrivée. Je savais que j'avais les moyens de bien passer Cadoudal. Ce n'est pas une côte pour les grimpeurs. Il faut de la force, mettre du braquet... Ce type d'arrivée convient à mes qualités intrinsèques. J'avais dit à mon entraîneur que si j'étais bien, je pouvais faire un truc. Manche-Atlantique, ça motive, ça transcende avec ce monde au bord la route. Je n'ai fait que du vélo cet hiver pour mettre toutes mes chances de mon côté pour 2014 et pour faire un bon début de saison. Dimanche, j'ai couru juste.

Comment as-tu construit ce succès ?
Je me suis retrouvé bien placé dès le début de course. Le peloton a volé en éclats. Je ne m'en étais pas rendu compte. C'est Cédric Delaplace qui me l'a indiqué. On a eu le vent de face sur la partie en ligne alors ça n'a pas roulé spécialement vite. Nous étions une cinquantaine en tête. Ça jouait entre notre groupe et le peloton derrière. L'Armée de Terre et le Vendée U relançaient l'allure quand il le fallait. Puis ça a bougé à nouveau dans le groupe de tête avant l'entrée sur le circuit final. Ils se sont retrouvés à sept à l'avant, dont Franck Lemonnier pour nous. Je suis rentré sur la tête à trois-quatre tours de l'arrivée, avec David Le Lay, Fabien Grellier et Mathieu Teychenne.

N'as-tu pas eu peur du surnombre de l'Armée de Terre ?
Nous avons laissé Alexandre Delétang s'épuiser tout seul devant quand il s'est échappé. Les trois (Delétang, Teychenne et Combaud, NDLR) n'étaient pas au-dessus physiquement. En revanche, David Le Lay (BIC 2000) m'a fait une grosse impression. De mon côté, j'étais mieux sur les deux derniers tours. Nous étions huit à l'avant à la cloche. J'ai fait une prime pour voir si les jambes répondaient. J'ai constaté que j'étais bien. Je pensais que les équipes qui avaient plusieurs coureurs dans le groupe allaient sacrifier un gars, ça n'a pas été le cas. Mathieu Teychenne et Romain Combaud ont flingué à deux. Nous sommes sortis de loin avec Fabien Grellier, on a repris Romain Combaud. Et j'ai vu que certains n'étaient plus là à la sortie du virage. Je suis content de gagner tôt pour mon retour chez Sojasun espoir-ACNC.

« VISER UNE ETAPE SUR LE TOUR DE NORMANDIE »

Après deux ans à l'ASPTT Rennes, dans quel état d'esprit as-tu retrouvé l'équipe Sojasun espoir-ACNC ?
J'avais quitté l'équipe en bon terme. Il n'y a donc pas de sentiment de revanche. A l'époque, je n'étais pas au niveau, ni arrivé à maturité. J'étais parti pour voir autre chose.

Tu es revenu avec quelles ambitions ?
J'espère être présent sur les épreuves de Coupe de France DN1 et les courses de classe 2. Si je garde cette forme jusqu'à fin mars pour le Tour de Normandie, pourquoi pas viser une étape ? Ça sera compliqué pour le général, mais je pense que c'est jouable pour une étape. Plus tard, il y aura le Tour de Bretagne. Une épreuve qui me tient à cœur... Je serai ce week-end sur le Prix de Buxerolles, en Coupe de France. J'espère qu'on pourra faire aussi de belles choses cette année sur la Coupe de France. Je pense que nous avons une équipe capable de bien faire.

Crédit Photo : Alexanne Bonnier - alexannebonnier-photos.weebly.com

Propos recueillis par Nicolas Gachet et Dominique Turgis.
 

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