Dimitri Fauville (Team Ottignies-Perwez), 26 ans, s’est confié pour www.directvelo.be sur sa carrière et ses ambitions pour 2014. Il parle aussi de son équipe qui participera à la Top Compétition pour la première fois de son histoire.

DirectVélo : Comment vois-tu ta carrière, qui est déjà bien longue, jusqu’à présent ?
Dimitri Fauville : Je suis très satisfait mais en même temps un peu déçu de ce que j'ai réalisé sur le vélo. Ma carrière s'est très bien déroulée jusqu'en Juniors : j'ai engrangé environ 70 victoires, plus de 100 podiums et j'ai participé à plusieurs courses internationales avec l'équipe nationale (Tour d'Autriche, course de la Paix, tour de Toscane, GP Patton, Rüebliland). Arrivé en Espoir, j'ai continué à courir mais en donnant la priorité à mes études de langues et je suis passé à côté de mes années en Espoir, par manque d'organisation, et j'ai donc fini par être oublié des pelotons. C'est une fois arrivé chez les Elites et devenu professeur que j'ai repris du poil de la bête chez Van Goethem puis Melbotech, avec pas mal de bons résultats. Malheureusement, comme je vivais chez mes grands-parents et que les équipes comme Color Code n'existaient pas, je n'ai jamais eu l'occasion de faire du vélo à plein temps. D'où ma déception. Je ne prétends pas que je serais devenu un nouveau Boonen, mais j'aurais aimé savoir de quoi j'étais vraiment capable.

Quel est ton meilleur souvenir comme coureur ?
Mon meilleur souvenir reste assurément la victoire du maillot blanc au Tour de Liège en 2012.Gagner un maillot distinctif sur mes terres et devant mes supporters, mes amis et mes grands-parents qui sont venus me voir tous les jours, c'était émouvant. Je retiendrais aussi une victoire d'étape au Tour d'Autriche, devant Jan Ghyselinck.

« L’HIVER FUT BIEN MEILLEUR QU'EN 2013 »

Comment es-tu entré en contact avec le club d’Ottignies-Perwez ?
Dès que j'ai su que je ne serai pas reconduit chez Véranda Willems, j'ai fait le tour des équipes possédant un beau programme et accessible. Mon choix se donc portait sur Ottignies et Bofrost-Prorace. J'ai d'abord téléphoné à Luc Mayne car j'avais entendu beaucoup de bien de l'équipe et on s'est très vite mis d'accord. L'intégration s'est très bien déroulée, et a été bien facilitée par le fait que je rejoins mes amis Laurent Donnay et Jean-Michel Cominette. Je retrouve également de nombreux coureurs de Chevigny-Véranda Willems, mais aussi des coureurs comme Aurélien Champenois et Julien Joiret, que je connais depuis des années. Je pouvais rejoindre d'autres équipes comme le Pesant mais j'ai préféré opter pour une équipe avec laquelle je pouvais participer à la Top Compétition et quelques tours à l'étranger.

Comment s’est passée la préparation hivernale ?
Comme sans doute presque tous les coureurs, j'ai passé un hiver tranquille pendant lequel j'ai fait de la course à pied, un peu de musculation et beaucoup de vélo. L’hiver fut bien meilleur qu'en 2013 où j'avais été beaucoup trop laxiste. Je n'ai pas eu l'occasion de partir en stage cette année, à cause du travail. Grosso modo, j'ai passé le même hiver qu'à l'aube des saisons 2011 et 2012.

Concernant la saison, comment s'est déroulée la reprise ?
Ma reprise fut en demi-teinte. Je me suis loupé à la course de reprise à Villers-le-Temple. Et le lendemain à Brustem, j'avais les jambes mais pas la vista. Je suis loin d'être au top et je vais avoir des difficultés par rapport à beaucoup qui sont partis à l'étranger ou qui ne font que ça, mais la saison est longue. Je disputerai Bruxelles-Zepperen dimanche, la kermesse pro de Wanzele et puis la Kattekoers ou le circuit de Waasland.

« ON POSSEDE UN NOYAU ASSEZ FORT »

Ton équipe va donc rouler pour la première fois en Top compétition, ressens-tu de la pression ?
On se rend bien compte qu'on sera en quelque sorte le petit poucet de la compétition, mais on ne ressent pas de la pression, sans doute plutôt du stress positif. Le but sera de se montrer, et de prouver que la Fédération n'a pas eu tort de nous donner cette chance. Nous essayerons aussi bien sûr d’engranger des accessits.

Sur quels tableaux va jouer l’équipe cette année et avec quels hommes ?
Pour se faire, aussi bien en Top Compétition que dans d'autres courses, on possède un noyaux assez fort, expérimenté et bien balancé, avec un rouleur comme Jean-Mi Commi (NDLR : Jean-Michel Comminette), des "castards" comme Donnay, Joiret, Ferrari, ou Deguelle, un grimpeur comme Sibrecht Pieters puis des purs talents comme Julien Piette. Le but de l'équipe est de faire la course en Top Compétition, mais de faire des résultats dans les autres IC.

Sur quelles courses peut-on te suivre cette saison ?
En ce qui me concerne, j'espère oublier une terrible mauvaise année 2013 et être compétitif tout au long de l'année. J'ai quelques courses en tête mais je les garde pour moi, pour ne pas me justifier si j'échoue et ne pas me mettre de la pression.

Crédit Photo : Jean-Pierre Lekeu