Matthias Legley : « Dernière année à 100% pour le vélo »

Cette année, Matthias Legley tentera pour la dernière fois d’obtenir un contrat professionnel. "Depuis que je suis gosse, je veux devenir coureur", explique le Waregemois à www.directvelo.be. Dimanche passé, le coureur Elite-sans-contrat de 23 ans a montré qu’il était à la hauteur de ses ambitions en remportant en solitaire la classique d’ouverture Bruxelles-Opwijk. Le coureur de l’ESEG Douai a profité d’une chute de ses compagnons d’échappée Ignazio Moser (BMC Development Team) et Maarten Craeghs (Lotto-Belisol U23) dans le dernier virage pour s’imposer.

"Dans le dernier tour, j’ai essayé plusieurs fois de sortir, mais à environ cinq kilomètres de la ligne, j’ai été contré par Moser et Craegh", raconte Matthias Legley. Avant de préciser : "Je restais tout le temps à cinquante mètres du duo, et comme Craeghs n’a plus voulu passer, j’ai pu recoller dans le dernier kilomètre. A 700 mètres de l’arrivée, j’ai attaqué et pris une vingtaine de mètres d’avance. Quand je suis sorti du dernier virage, j’ai entendu un bruit étrange derrière moi. Apparemment, Moser a déjanté et lui et Craeghs se sont percutés."
Cette victoire n’était cependant pas une surprise totale. Car la semaine avant Bruxelles Opwijk, le garçon avait déjà testé sa condition dans le Sud de la France : "Pendant l’hiver, je ne me suis pas entraîné au soleil. Une semaine avant Bruxelles Opwijk, nous sommes partis dans la région marseillaise avec l’équipe pour disputer quatre courses. Lors du Grand Prix du Pays d’Aix, j’étais présent dans toutes les échappées, jusqu’à la dernière. A ce moment, six hommes sont partis, mais moi j’étais cuit (il sera finalement 13e, NDLR)."

« EN 2013, J'AI VRAIMENT COMMENCE A CROIRE EN MES CAPACITES »

Le Waregemois n’est cependant pas encore au top  de sa forme. "Pour pouvoir m’imposer en France, je dois encore améliorer de nombreuses choses. Je suis surtout trop limité quand ça monte. En Belgique, les coureurs ont une mentalité plus individualiste qu’en France, ce qui a tourné à mon avantage dimanche. En France, ça roule vraiment en équipe, et je n’aurais pas encore pu gagner là-bas", assure-t-il.
La saison passée, Legley s’était déjà mis en évidence pour sa dernière année espoir. Il a notamment inscrit le Championnat de Flandre Occidentale de chrono, le Schaal Schoeters, ou la première étape du Tour du Brabant Flamand à son palmarès. "J’ai également eu beaucoup de malchance en 2013. Au mémorial Van Coningsloo, j’aurais pu prétendre à un excellent résultat, mais j’ai crevé à dix kilomètres de l’arrivée. J’ai malgré tout fait un grand pas en avant. Grâce à mes bons résultats, j’ai aussi commencé à croire en mes capacités de coureur. Chez les jeunes, je n’ai jamais vraiment gagné de course prestigieuse. De ce fait, j’ai souvent manqué de confiance en moi dans les grandes courses. La confiance que mon entourage m’accorde m’a aussi aidé à croire en moi-même", dit-il.
Ses belles prestations de 2013 n’ont malgré tout pas suffit pour passer professionnel. "Quand j’ai vu que beaucoup recevaient un contrat, j’étais vraiment au fond du trou. Mes parents, mes amis, et Ferdi Van den Haute (notamment vainqueur d’étape sur le Tour et la Vuelta chez les professionnels, NDLR) qui m’encadre depuis l’an passé m’ont alors soutenu. Finalement, j’ai décidé de me consacrer au vélo une dernière année. Heureusement, je bénéficie encore d’un statut du VDAB (équivalent du Forem, NDLR). Depuis que je suis gosse, je veux devenir coureur. Je suivais toutes les courses passionnément à la télévision."

« LE FONCTIONNEMENT DE DOUAI EST SEMBLABLE DE CELUI DE EFC ET SOENENS »

Matthias Legley a fait ses débuts chez les Espoirs en 2010 chez New Heebra-Lombarden, l’équipe de Michel Pollentier, qui deviendra l’année suivante EFC-Quick Step. Il y a beaucoup appris, mais a souvent dû rouler au service d’autres coureurs. Pour pouvoir jouer sa propre carte, il est passé chez Soenens-Construkt Glas. Cet hiver, le vainqueur du Grand Prix des Hauts de France a rejoint les rangs de l’ESEG Douai, une équipe de DN1 française. "J’ai choisi en toute sérénité une équipe française. En Belgique, c’est difficile d’encore passer pro quand tu n’es plus Espoir. A l’ESEG Douai, nous sommes seulement douze coureurs, malgré que l’équipe dispute un programme sur deux fronts. Cela signifie que je pourrai beaucoup rouler en compétition. Le fait que Niels Nachtergaele, un autre gars de Flandre Occidentale, roule dans l’équipe est un plus. C’est aussi pratique que Douai ne soit pas trop éloigné de la frontière belge. Je me rends en France uniquement pour les courses et les entraînements collectifs. Le fonctionnement de Douai est d'ailleurs semblable à celui de EFC et Soenens", commente-t-il.
Son programme sera essentiellement composé de courses d’un jour : "Parfois, je disputerai plusieurs interclubs d’affilée. Je n’ai jamais de hauts et de bas : je viens toujours au départ avec l’ambition de gagner." Dimanche, son prochain défi sera le Grand Prix de Lillers. Dans la ville du Nord, le West-Flandrien devra se frotter aux coureurs de Cofidis et d’autres équipes continentales. "J’espère à nouveau pouvoir disputer une belle course. Mais en fait, je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre", conclut-il.

Crédit Photo : esegdouai.wordpress.com

Article traduit par Maxime Segers.

 

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