Jimmy Turgis : « Je me sentirai vraiment pro au Tour Med' »

L’an passé, il espérait passer professionnel dans les rangs de Cofidis où il avait été stagiaire. Mais ne faisant pas partie des plans de l’équipe au maillot rouge et blanc, Jimmy Turgis a dû se résoudre à repartir pour un an au sein du peloton amateur. C’est finalement sous les couleurs d’une autre équipe nordiste que le Francilien découvrira le niveau supérieur au Tour Méditerranéen. Conscient qu’il démarre en Continentale, un milieu parfois hostile pour de jeunes néo-pros, le coureur de 22 ans sait qu’il va devoir prouver de quoi il est capable dès sa première saison professionnelle pour prétendre continuer à vivre de sa passion. A moins de deux semaines de sa reprise de la compétition, il s’est confié à www.directvelo.com.

« J’étais en relation avec les directeurs sportifs de Roubaix-Lille Métropole Frédéric Delcambre et Francis Van Londersele depuis la saison 2012 et mon contrat de stagiaire pro à Cofidis. Ils avaient déjà montré un premier intérêt pour moi sans que cela ne débouche sur une proposition concrète. J’ai fait le choix de refaire une saison complète chez les amateurs et j’ai vite compris que je ne passerai pas pro chez Cofidis en 2014, puisqu’ils cherchaient d’autres profils de coureurs. Je pensais tout de même pouvoir passer alors j’ai repris contact avec Roubaix et j’ai obtenu un accord oral aux 3 jours de Cherbourg. Passer pro était vraiment mon souhait, je voyais bien que j’avais fait le tour des courses avec le CC Nogent-sur-Oise après 4 ans chez les Espoirs.

« JE SAIS A QUOI M'ATTENDRE CHEZ ROUBAIX »

Certes, je débute chez les pros dans une équipe continentale où j’ai signé pour un an, mais les dirigeants de Roubaix ont été très clairs avec nous tous. Le passage chez eux est un tremplin pour atteindre l’échelon supérieur : intégrer une Continentale Pro ou une équipe WorldTour. Ils savent qu’il existe mieux que leur équipe. Nous devons faire nos preuves individuellement pour espérer décrocher un autre contrat ailleurs. Bien sûr, j’ai entendu des choses négatives à leur égard. Néanmoins, je sais à quoi m’attendre. Le staff a été clair et ne veut pas refaire les mêmes erreurs que par le passé en gardant des coureurs quatre à cinq ans. Il y aura aussi des phases de travail où je pourrai aller courir sur des courses Elite Nationale et retrouver mes anciens collègues. Nous ferons aussi pas mal de classe 2. Cela me permettra de jauger ma forme et de voir si j’ai progressé par rapport à l’an passé. Nous avons la chance d’être un effectif de onze coureurs ce qui favorise le fait de toucher un peu à toutes les épreuves et profils.

« J’AVAIS DU MAL A PASSER LA SECONDE »

Ma préparation hivernale s’est plutôt bien déroulée même si cela fait trois saisons que je change d’entraîneur. Après la disparition d’Hervé Boussard, j’ai dû reprendre mes marques avec Vincent Villerius, l’entraîneur de l’équipe Cofidis que je connais depuis presque deux ans désormais. Il a une manière très scientifique de travailler, un peu comme Hervé et ça me convient bien. Je pense que le travail effectué a porté ses fruits, les sensations actuelles sont plutôt bonnes. J’ai moins fait de cyclo-cross que l’an passé mais c’est toujours bien de participer à quelques courses pour travailler l’intensité. Cela étant, comme j’ai débuté un master à l’INSEP - un master « Sport, expertise et performance de haut niveau -, je me lève tôt le matin. De ce fait, je dois aussi veiller à ne pas en faire trop à l’entraînement, ce qui était mon cas jusqu’alors. J’attaquais fort la saison et ensuite j’avais du mal à passer la seconde. Cette année, je dois être présent tous les matins à l’INSEP pour le moment. Ensuite dans la saison, j’aurai le droit à des jours d’absence. J’ai fourni un pré programme mais je vais devoir rattraper les cours. C’est une question d’organisation !

« LA MARCHE RESTE HAUTE »

Cette saison, il y aura beaucoup de nouveaux et des néo-pros dans l’équipe. Dans l’ensemble je les connaissais tous mis à part les Belges. Déjà, il y a une belle osmose, l’ambiance est bonne. Je sais qu’on m’attendra plus sur des courses escarpées comme le Tour des Pays de Savoie ou le Tour de l’Ain. Paris-Camembert, le Tro Bro Leon et le Tour du Finistère devraient aussi me correspondre. Sinon, mon rôle sera de protéger les sprinteurs leaders sur certaines épreuves, notamment Rudy Barbier et Timothy Dupont. Je connais bien ce rôle-là puisque j’ai eu à le faire auprès d’Arnaud Démare et d’Adrien Petit. Même si la présentation a eu lieu le 22 janvier dernier, je me sentirai vraiment pro lorsque je serai au départ du Tour Med’. Côtoyer des coureurs que l’on voyait à la télévision avant, cela va me faire quelque chose. A l’entraînement, rouler avec le maillot de Roubaix ou de Nogent ne change pas encore grand-chose (rires). Je suis impatient de débuter même s’il faut rester méfiant. C’est un niveau que je ne connais pas. La marche reste haute ! »

Crédit Photo : DR
 

Mots-clés

En savoir plus

Portrait de Jimmy TURGIS