Pierre Gouault : « Une bonne transition »

A tout juste 20 ans, Pierre Gouault, nouveau venu chez BigMat-Auber 93, est l'un des plus jeunes coureurs français chez les professionnels. Le meilleur représentant hexagonal du dernier Tour de l'Avenir (13e) avait déjà tapé dans l'œil de Stéphane Javalet - le manager de la structure -, quelques jours avant ce fait d'armes, qui n’a fait que confirmer les qualités de l’ancien pensionnaire du Team U Nantes Atlantique.

« Même si passer professionnel a toujours été un rêve, je n’aurais jamais pensé pouvoir y arriver. J'ai progressé régulièrement depuis que je suis Junior. C'est ce qui m'a permis d'être à un bon niveau aujourd'hui. Intégrer l'Equipe de France Espoirs m'a aidé à être plus médiatisé, et donc remarqué. Mais d'un point de vue sportif, je n'ai pas vraiment l'impression d'avoir explosé l'an dernier. 2013 restera quand même comme une saison aboutie, avec des victoires et beaucoup de places d'honneur. Pourtant, les premières semaines de la saison avaient été délicates car j'avais les études à côté, et je ne pouvais pas être à bloc dans les deux. J'ai su me ressaisir grâce à ma famille et mes amis. Finalement, j'ai arrêté la Fac de Sports après une semaine (en septembre dernier, NDLR), je préférais me concentrer sur le vélo et saisir ma chance. Je me suis dit que ça serait mieux plutôt que de continuer à jouer sur les deux tableaux pour finalement tout rater.

« RETOURNER AU TOUR DE L'AVENIR »

Outre le fait de confirmer ma bonne saison 2012 ainsi que d’intégrer l’Equipe de France, le Tour de l’Avenir est ensuite devenu le gros objectif de ma saison 2013. Y terminer à la treizième place était une satisfaction d’autant plus grande que je n'étais pas leader désigné au départ. Cette année, je serai encore chez les Espoirs, et étant dans une équipe continentale, j'aurai la possibilité d'être à nouveau sélectionné en Equipe de France. J'aimerais donc retrouver les routes du Tour de l’Avenir. Mais il faudra d'abord montrer que je mérite ma place... Si j'y arrive, BigMat-Auber 93 me laissera y participer. C'était l'une des conditions de ma venue dans l'équipe. Les dirigeants m'ont fait part de leur intérêt à la fin du mois d'août, quelques jours avant le départ de ce même Tour de l'Avenir. Je n'étais alors pas encore dans l'optique de passer le cap. Je n'y ai pas trop pensé pendant l'épreuve. Je ne voulais pas me mettre de pression supplémentaire. Je pense que ma performance sur cette course a définitivement convaincu les dirigeants. J'ai pris une semaine de réflexion avant de signer.

« JE N'AI JAMAIS COURU AVEC LES PROS »

Je ne savais pas si je devais faire une année de plus chez les amateurs, pour essayer de m'affirmer davantage... Etant en division continentale, je pourrai quand même aller courir avec les amateurs quelques fois dans la saison. Je pense que c'est une bonne transition. Et aujourd'hui, c'est un choix que je ne regrette pas du tout ! Je n'ai jamais couru avec les pros, n'ayant fait aucun stage dans une équipe. De ce fait j'ai un peu d'appréhension. Je me suis bien préparé même si j'ai repris une semaine plus tard que d'habitude pour pouvoir me faire enlever une plaque à la clavicule que je me suis cassé fin 2012. Pendant l'hiver, j'en ai profité pour faire de la course à pied, de la natation et du VTT. J'aime bien tous les sports et ça me change aussi les idées. Ressentir le manque d'activité physique et de compétition me motive encore plus.

« GAGNER LA POLYNORMANDE SERAIT L'IDEAL »

Je débuterai au Grand Prix La Marseillaise. Ensuite, le Tour Méditerranéen puis le Tour du Haut-Var seront à mon menu avant de me rendre sur les Boucles Drôme Ardèche. Ces courses sont relativement vallonnées. Elles pourront être à ma convenance. De toute façon, il faut s'adapter à tous les types de terrain... Je ne vais pas non plus forcément faire des courses toutes plates. Il y aura obligatoirement des profils qui me conviendront. Evidemment, je n'aurai pas le statut de leader dans l'équipe. Chez les professionnels, il faut d'abord prouver sa valeur et ça passe dans un premier temps par être un bon coéquipier. J’espère répondre aux attentes de mes directeurs sportifs. Décrocher une victoire sera difficile, mais il faut y croire ! Idéalement, ce serait à la Polynormande (rires). Petit, j'allais souvent la voir, vu qu'elle se déroule tout près de chez moi. J'ai toujours rêvé de la disputer. Si je la fais cette année, j'aurai à cœur de bien y figurer. »

Crédit Photo : Elisa Haumesser - Cycling Pictures
 

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