Chevrier : « J’aime l’idée de me mettre en difficulté »

Malgré des contacts avec des formations françaises, Clément Chevrier a choisi de rejoindre l'équipe continentale Bissell Development Team (ex-Bontrager). Après trois saisons au Chambéry CF, le grimpeur âgé de 21 ans va pouvoir parfaire sa formation sur les plus grandes courses par étapes du calendrier américain. En attendant, il prépare une saison qu'il ne devrait pas débuter avant fin mars.

« Je suis satisfait de ma préparation hivernale jusqu’à présent, même si j’ai récemment été embêté par une chute dans le Var alors que je m’entraînais avec quelques amis du CR4C Roanne (lire ici). J’ai fait un soleil et je suis vraiment bien tombé... D’ailleurs, j’en ai cassé mon casque. J’ai été touché au dos ainsi que derrière la tête, ce qui m’a notamment valu un traumatisme au thorax. Heureusement, il n’y a rien de trop grave finalement. Depuis, je suis passé à Grenoble (Isère) faire des tests d’efforts avant de remonter à Amiens (Somme) en milieu de semaine.

« JE NE DEBUTERAI PAS MA SAISON AVANT LA FIN MARS »

J’essaie de varier au maximum mes sorties, raison pour laquelle je suis allé en Espagne il y a quelques semaines pour profiter de bonnes conditions météorologiques mais aussi me sortir du train-train quotidien. Il faut dire que c’est un hiver un peu particulier pour moi. Depuis trois ans, j’étais sous l’encadrement du centre de formation de Chambéry et aujourd’hui je me retrouve un peu tout seul. Je n’ai pas encore eu l’occasion de rencontrer mes équipiers, mis-à-part Tao Geoghegan Hart avec qui je suis allé rouler en Espagne. J'échange avec les dirigeants de l’équipe par internet. J’ai rencontré Axel Merckx sur le dernier Championnat du Monde, mais c’est tout... Toutes les équipes se rassemblent actuellement pour faire des stages et moi, je fais ma petite vie dans mon coin. C’est d’autant plus spécial que je ne débuterai pas ma saison avant la fin mars. Et encore, ce n’est pas tout à fait certain ! Cela dépendra de notre invitation ou non au Tour de l’Alentejo au Portugal. Etant un compétiteur, j’ai hâte d’en découdre. Or, regarder les autres renfiler des dossards pendant que je serai encore à l’entraînement ne pourra être que frustrant. Mais ce n’est pas une surprise. Je savais ce qui m’attendait en signant avec Bissell. Je ne peux pas me plaindre même si je sais qu’il y aura sûrement des moments délicats à gérer tout au long de la saison.

« DES COURSES PAR ETAPES EXIGEANTES AU PROGRAMME »

Comme je n’ai pas encore rencontré les dirigeants de l’équipe, je n’ai toujours pas le matériel de Bissell, ni les équipements. Je n’ai pas vraiment l’impression de faire partie de l’équipe pour l’instant, même si Axel Merckx vient souvent aux nouvelles par e-mail. Au-delà de ça, je risque d’avoir un calendrier relativement léger, avec une quarantaine de jours de course à tout casser. En revanche, à chaque fois que je serai en compétition, il s’agira de gros morceaux. Je pense notamment au Tour du Gila, au Tour de Californie, au Tour de l’Utah, au Tour du Colorado ou encore au Tour d’Alberta. En fait, je ne vais disputer que des courses par étapes exigeantes. En plus de cette tournée américaine, j’espère participer aux épreuves de fin de saison avec l’Equipe de France. J’aimerais vraiment être de la partie sur le Tour de l’Avenir, qui pour moi est la plus grande course au monde dans la catégorie des Espoirs. Avec l’équipe Bissell, nous allons aussi essayer de candidater à une place pour le Tour des Pays de Savoie.

« IDEALEMENT, J'AIMERAIS REJOINDRE AG2R LA MONDIALE EN 2015 »

Je prends des risques en partant dans une équipe américaine, ce qui est très rare pour un jeune néo-pro français. Dire que je n’ai pas un peu peur du résultat serait mentir mais je vais à n’en pas douter vivre une très belle année 2014. Partir aux Etats-Unis grâce au cyclisme est une chance incroyable. Je serai installé à Santa Rosa, en Californie, à différents moments de la saison... et je crois que c’est une situation enviable. La Californie, pour le moment je ne la connais que via ma télévision, et là, je vais partiellement y vivre (rires). Je crois qu’il faut surtout voir les choses du bon côté. Après tout, mon calendrier me permettra d’avoir une certaine fraîcheur lors des rendez-vous importants. Etant Espoirs 4, je serai l’un des coureurs les plus expérimentés de l’équipe (qui ne compte que des Espoirs, NDLR) et j’aurai donc ma carte à jouer sur les plus grandes courses du calendrier. D’ailleurs je sais que l’équipe m’attendra sur les courses par étapes montagneuses. Voyager, découvrir une autre culture, apprendre une nouvelle langue... c’est top ! Cela apporte du changement, et puis j’avoue que j’aime l’idée de me mettre en difficulté. 2014 doit être une année de transition pour moi. Une année de plaisir, mais tout de même une année importante et qui je l’espère me servira de tremplin pour le futur. Idéalement, j’aimerais rejoindre AG2R La Mondiale en 2015, ce n’est pas un secret. Mais pour le moment, j’ai de très belles choses à vivre aux Etats-Unis. Et je ne serai pas sur les courses pour faire du tourisme ! »

Crédit Photo : Laurent Brun - www.instants-cyclistes.fr
 

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