Ludovic Merlier : « Ce titre, c’est l’apothéose ! »

Victorieux pour la troisième année consécutive du Championnat de France Masters à Pierric en novembre dernier, Ludovic Merlier s’est présenté à son premier mondial à Gossau (Suisse) ce dimanche avec de l’ambition, celle de se parer du maillot arc-en-ciel. Sans grande adversité, il a passé la ligne d’arrivée en vainqueur avec presque trois minutes d’avance sur son dauphin, Michaël Szkolnik (Creuse Oxygène). Dominateur en Normandie, le sociétaire du VC Vernon réalise "[sa] plus belle saison de cyclo-cross." Pour www.directvelo.com, le Normand revient sur son succès et évoque son futur sportif proche.

DirectVélo : Au lendemain de ta victoire à Gossau, réalises-tu que tu es Champion du Monde ?
Ludovic Merlier : Je réalise enfin oui. Hier soir (dimanche), j’avais encore du mal à croire que j’étais Champion du Monde. Avant la course, je croyais au titre  mais je n’étais pas à l’abri de me faire battre par plusieurs coureurs étrangers que je ne connaissais pas. Apparemment, ils avaient tous un très bon niveau et on me disait qu’ils marchaient forts.

« CE FUT ROCK’N’ROLL »

Dans quelles conditions s’est déroulé ce Championnat pour toi ?
Le terrain était bien gras. Il avait plu tout le samedi matin et la nuit de samedi à dimanche. J’avais reconnu le circuit samedi et évidemment tous les repères avaient changé le lendemain. Jusqu’alors, j’avais la plupart du temps participé à des cyclo-cross plutôt roulants. Je dois dire qu’hier ce fut rock’n’roll (sourires) ! Sur les 2,5 km de circuit, j’en faisais 1,5 à pied. Je me débrouille plutôt bien en course à pied quand la condition physique est là et hier tout s’est bien déroulé.

Tu as passé la ligne avec presque trois minutes d’avance sur le deuxième Michaël Szkolnik. Avais-tu pour tactique de faire un départ ultra rapide ?
Avant le départ, je m’étais mis en tête d’attendre un tour afin de jauger mes adversaires. Mais à la fin du premier dévers, j’ai pris la course en main et au premier passage sur la ligne j’avais 20 secondes d’avance sur mes poursuivants. J’ai choisi de continuer sur ce rythme-là et de surtout rien lâcher. Le terrain était tellement gras que je n’étais pas à l’abri d’un ennui mécanique et mon avance n’aurait pas été de trop, surtout qu’il y a eu pas mal de casse. Je savais aussi que Michaël Szkolnik était en forme.

Que représente ce titre mondial ?
Ce titre représente l’apothéose de ma carrière en cyclo-cross, c’est la cerise sur le gâteau. Je dois dire que c’est ma meilleure saison en cyclo-cross en termes de résultats sur des grands rendez-vous. J’ai rempli tous mes objectifs de la saison maintenant. Initialement, je n’avais pas prévu de faire ce Mondial car je pensais que c’était comme d’habitude aux Etats-Unis. Mais j’ai appris au Championnat de France Masters qu’il se déroulerait en Suisse. C’est alors devenu mon but ultime. Depuis Pierric, je pense avoir repassé un palier jusqu’au Championnat de Normandie. Ensuite, j’ai roulé pour entretenir cette forme-là.

« JE NE CROIS PAS AU PODIUM A LIGNIERES »

Ta prochaine étape, c’est donc le Championnat de France ce dimanche ?
Oui, maintenant je vais participer au Championnat de France. C’est un circuit roulant d’après la vidéo que j’ai pu voir. Si j’arrive à rentrer dans le Top 10, je serais aussi content que pour mon titre de dimanche. Après c’est peut-être possible de grappiller une ou deux places, voire de rentrer dans le Top 5 mais je ne crois pas au podium. Mourey, Jeannesson et Perrot sont au-dessus du lot, je ne peux pas rivaliser.

Ta décision est donc prise, tu stoppes ta carrière en cyclo-cross ?
Je vais raccrocher le vélo de cyclo-cross définitivement, c’est sûr. Mais je n’arrête pas le cyclisme, je continue sur la route au moins deux ans encore. Comme je suis redescendu en deuxième catégorie, j’ai encore la possibilité de me faire plaisir !

Crédit Photo : Pauline Baumer - www.directvelo.com
 

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