Néo-pros : Le bilan d’Alexis Vuillermoz

Alexis Vuillermoz (Sojasun) a réalisé une saison très régulière pour ses débuts professionnels, avec en point d’orgue une participation remarquée au Tour de France. A 25 ans, l’ancien vététiste s’apprête à rejoindre le WorldTour au sein de la formation AG2R La Mondiale. Une suite logique pour un coureur qui espère désormais poursuivre sur sa lancée ces deux prochaines années.

« Je garderai de très bons souvenirs de mon année de néo-professionnel. Sojasun restera comme l’équipe qui m’a fait confiance malgré un parcours atypique. C’est une équipe qui m’aura énormément apporté. J’ai pu y apprendre le métier rapidement et efficacement. J’ai été entouré d’un très bon staff et de coéquipiers de talent. C’était un environnement idéal et j’aurais continué dans cette équipe avec un grand plaisir si j’avais pu le faire. La façon dont s’arrête l’aventure est vraiment regrettable. J’ai eu peur pour mon avenir car le marché était très tendu cette année avec le nombre de coureurs en fin de contrat. J’étais quand même en contact avec plusieurs équipes et AG2R La Mondiale était la solution idéale. C’est une équipe WorldTour avec un esprit très offensif et basée à Chambéry donc pas très loin de chez moi. Toutes les conditions étaient réunies pour que je signe avec eux.

« UNE FORTE CONCURRENCE INTERNE »

Je me suis engagé pour deux ans. Là aussi, c’est idéal. Si j’ai du mal à faire des résultats l’an prochain pour une raison X ou Y, j’aurai toujours la saison suivante pour me reprendre. A l’inverse, deux ans ce n’est pas non plus assez pour être tenté de se reposer sur ses lauriers. C’est le bon compromis. De plus, je serai très bien entouré avec un nombre important de grimpeurs dans l’équipe. Il est important d’avoir une forte concurrence interne dans son propre domaine de prédilection. Je vais pouvoir apprendre et progresser encore plus rapidement. En 2014 je devrais avoir essentiellement un rôle d’équipier auprès des meilleurs grimpeurs de l’équipe. Je serai là pour les protéger et les accompagner le plus longtemps possible dans les étapes clefs sur les courses par étapes. Je devrais aussi avoir la possibilité de partir dans les coups pour jouer au mieux la course d’équipe. Un jour, ça pourrait éventuellement me permettre de jouer la victoire. Mais l’essentiel sera vraiment d’épauler les leaders.

« J’AI ENCORE DE L’APPREHENSION »

J’ai réalisé une bonne saison 2013 et cela me décomplexe un peu vis-à-vis des autres coureurs d’AG2R La Mondiale. Le fait d’avoir pu terminer le Tour de France en bonne condition prouve que j’ai le niveau mais j’ai quand même encore de l’appréhension. Bien sûr, j’ai été agréablement surpris de ma régularité. J’ai pu encaisser de grosses charges de travail tout au long de la saison et j’ai eu la chance de disputer de grandes épreuves comme la Flèche Wallonne, Paris-Nice ou le Tour de France mais j’ai conscience d’avoir encore beaucoup à faire. J’ai souvent été présent aux avant-postes sur différentes courses alors on pourrait croire que tout est allé pour le mieux dans le meilleur des mondes. En réalité j’ai aussi connu des moments difficiles où j’ai eu très mal aux jambes. Cela ne se voit pas toujours dans le classement car on n’arrive à s’accrocher aux roues, mais parfois j’ai vraiment failli exploser en plein vol. La période la plus délicate à gérer pour moi, ça aura incontestablement été l’après Tour de France. J’ai eu du mal à me remettre de ces trois semaines intenses et je l’ai ressenti lors de ma reprise. Je pense notamment au Tour du Doubs, où j’ai vraiment passé une mauvaise journée.

« UNE VICTOIRE AURAIT ETE LA CERISE SUR LE GATEAU »

Je savais que je pouvais marcher sur la route, mais je dois avouer que je ne m’attendais pas forcément à être aux avant-postes régulièrement. Même en termes de calendrier, je ne pensais pas pouvoir disputer Paris-Nice dès 2013. Alors je ne parle même pas du Tour de France (rires). Finalement, il ne manque vraiment qu’une victoire et cette saison aurait été parfaite. Je ne suis pas passé très loin sur le Rhône-Alpes Isère Tour (deuxième de la 1e étape derrière Nicolas Baldo, NDLR). Le pire c’est que j’étais sans doute le plus rapide du groupe de tête. C’est en tout cas l’impression que j’avais eu suite aux sprints intermédiaires ce jour-là. J’ai sans doute manqué d’expérience dans le final et j’étais très déçu de passer juste à côté. Ça aurait pu être la cerise sur le gâteau. J’ai bien conscience qu’il n’est pas facile de gagner des courses sur la route. Il va falloir que je sois patient et que je continue de prendre de l’expérience.  

« LE GIRO OU LA VUELTA EN 2014 »

J’attends maintenant la reprise pour voir ce que je peux faire en cette saison 2014. Je ne connais pas encore mon programme en détails, mais je ne devrais sans doute pas débuter ma saison dans un pays exotique type Argentine ou Australie. J’enfilerai sûrement mon premier dossard sur le Grand Prix d’Ouverture La Marseillaise avant d’enchaîner avec l’Etoile de Bessèges et peut-être, le Tour d’Oman. Une nouvelle participation au Tour de France en juillet prochain sera très difficile à décrocher. A priori je ne devrais pas être de la partie. Mais ce n’est pas un problème car je devrais disputer le Tour d’Italie ou le Tour d’Espagne. Or il se trouve que j’ai très envie de découvrir ces deux grandes courses par étapes. Disputer les trois Grands Tours, c’est important dans une carrière. J’ai très envie de pouvoir goûter aux trois. J’ai hâte de découvrir de nouvelles choses. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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