Julian Alaphilippe : « Je m'en rappellerai toute ma vie »

Vainqueur aux Glières sur le Tour de l'Avenir, Julian Alaphilippe (Etixx-iHNed), 21 ans, a réalisé une première année professionnelle de haute volée. Victorieux à quatre reprises, le double Champion de France Espoirs de cyclo-cross découvrira le World Tour en 2014 au sein d'Omega Pharma-Quick Step. En attendant, il fait le bilan de sa saison pour DirectVelo.com.

« Cette saison s'est super bien passée. Je suis content de son déroulement, des courses que j'ai faites et de mes résultats. Le bilan est satisfaisant. Ça fait plaisir d'avoir fait une année comme celle-là avant de passer au niveau supérieur. En début de saison, je ne m'étais pas fixé d'objectif particulier en nombre de victoires. Tout était nouveau pour moi. Je voulais simplement faire du mieux possible. Puis j'ai gagné une première course (la 4e étape du Tour de Bretagne, NDLR). Et forcément derrière, on a encore envie de lever les bras. Alors on fait tout pour ça ! Je suis content de terminer avec quatre succès. Surtout que l'an dernier je n'avais gagné qu'une seule fois sur la 2e étape de Ville Saguenay (au Canada, NDLR), en Coupe des Nations.

« Un truc que l'on n'aurait jamais pensé arriver à faire »

Je mets un peu plus en avant ma première victoire car elle m’a fait du bien, et la dernière (la 7e étape du Tour de l'Avenir, NDLR) car je venais de passer une semaine malade avec l'Equipe de France. Avec Alexis (Gougeard), on a fait un truc que l’on n’aurait jamais pensé arriver à faire... Je crois que je me rappellerai de cette journée toute ma vie ! Auparavant, j'ai terminé troisième du Prologue, et j'ai enchaîné avec deux autres troisièmes places, les deux jours suivants. Vu que je suis un peu casse-cou, que j'aime bien frotter dans un final et que j'étais le plus rapide de l'équipe, j'ai essayé de faire les sprints comme je pouvais. Car je ne suis pas non plus un super sprinteur. Il m'est par exemple impossible de rivaliser avec un coureur comme Caleb Ewan (vainqueur des deux premières étapes en ligne, NDLR), dans une arrivée groupée sur le plat. Le doute ne s'est donc pas emparé de moi pour la suite de l'épreuve. En dehors du Mondial, c'était mon dernier jour avec le maillot de l'Equipe de France sur le dos. C'est anecdotique mais j'avais aussi remporté la course la toute première fois que je l'ai porté, en Juniors. C’était fin 2009 sur la manche de Coupe du Monde de cyclo-cross d'Heusden-Zolder. Ça fait bizarre et d'autant plus plaisir.

« Pas de regrets sur le Tour de Moselle »

Le seul endroit où je peux avoir quelques regrets, c'est sur mon résultat au Championnat du Monde (9e, NDLR). C'était mon objectif de fin de saison. C'est sûr que j'aurai bien aimé faire mieux que ce que j'ai fait. Mais c'est une course d'un jour, et ça ne marche pas à tous les coups. L'an prochain, je serai encore Espoir mais comme je serai dans une équipe WorldTour, je ne pourrai pas prétendre à une sélection en Equipe de France de la catégorie. Désormais, dans les années à venir, mon objectif est d'être dans l’Equipe de France Elites ! (sourire) Des regrets, je n’en avais en revanche pas eu quelques jours plus tôt sur le Tour de Moselle, même si ça peut surprendre. Bien sûr, gagner aurait été un petit plus mais c’est le vélo. J’étais d’abord là pour bien travailler en équipe et préparer le Championnat du Monde.

« J'avais ciblé mes objectifs dès le départ  »

Comme je dispute aussi des cyclo-cross, le staff m'avait laissé débuter la saison beaucoup plus tard que le reste de l'équipe. Quand j'ai repris, j'étais vraiment limite par rapport à mes coéquipiers qui avaient préparé le début de saison. J'ai vraiment dû m'accrocher sur mes premières courses, en les aidants du mieux que je pouvais. Puis, quand j'ai retrouvé de bonnes sensations, c'était à mon tour d'aller chercher des résultats... J'avais ciblé mes objectifs dès le départ. Le Tour de Bretagne était la première course où je voulais briller. Il y avait aussi le Championnat d'Europe (4e, NDLR) et toute la fin de saison avec l'Equipe de France. Comme je n'ai repris qu'en mars, j'ai pu finir tardivement la saison au Critérium de Levallois. Je ne sais absolument pas combien de kilomètres, ni de jours de course, j'ai fait cette saison. Ce sont des choses que je ne regarde pas du tout ! (rires) Je pense quand même que c'est l'année où j'ai le plus couru.

« Continuer ma découverte sur les semi-classiques »

Je vais débuter 2014 peu après la mi-janvier sur le Tour Down Under en Australie. Je ne ferai donc pas la saison de cyclo-cross. Probablement un ou deux à côté de chez moi mais pas plus. Ce sera simplement pour garder la condition physique et avec pour seule ambition de se faire plaisir. Après les antipodes, je ne sais pas encore quel sera mon programme. Je sais déjà que je ne serai pas sur le Tour des Flandres et Paris-Roubaix, vu le nombre de spécialistes de ces courses dans l'équipe. Et de toute façon, ce serait encore trop tôt pour moi. Je n'ai que 21 ans... Mais certaines semi-classiques me plairaient pour continuer ma découverte. J'aimerais bien faire un Grand Tour, même si ce ne sera sûrement pas pour cette année non plus. On sera une petite trentaine de coureurs. Les choix seront faits en fonction de ceux qui sont en bonne condition. Je n'ai pas non plus envie d'aller trop vite. Il y a encore tellement de choses que je ne connais pas. Je veux apprendre petit à petit. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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