Néo-pros : Le bilan de Julien Duval

Auteur d’une bonne première saison chez les professionnels, Julien Duval (Roubaix-Lille Métropole) n’a qu’un regret sur cette année 2013 ; celui de ne pas avoir pu décrocher un bouquet. A 23 ans, il espère maintenant concrétiser lors de la saison 2014, qui pourrait être sa dernière avec Roubaix-Lille Métropole. Pour www.directvelo.com, Julien Duval fait le bilan de sa saison.

« 2013 aura été une bonne année d’apprentissage pour moi. J’ai eu du mal à me mettre en route sur le tout début de saison, avec le Grand Prix La Marseillaise ou le Tour du Haut-Var notamment. J’ai réalisé que je n’avais pas forcément le niveau et qu’il y avait du pain sur la planche. J’ai dû me remettre en question. Tout est rapidement rentré dans l’ordre et j’ai profité du Mémorial Samyn (17e, NDLR) pour me relancer. Mon manque d’expérience m’a fait défaut tout au long de la saison. Je découvrais toutes les courses auxquelles je participais. Mais dans l’ensemble, je me suis bien débrouillé de fin-février jusqu’à la fin de saison et Paris-Tours.

« J’AI PERDU LE RYTHME EN JUILLET »

Si je suis arrivé en méforme en début de saison, c’est sans doute à cause de ma préparation hivernale. Nous n’avons pas disputé de stages avec l’équipe et du coup j’ai dû faire du fond tout seul à l’entraînement. Je n’avais pas assez travaillé l’intensité, une faute qui sera corrigée cet hiver. Mon autre petit regret sur cette année 2013, c’est d’avoir dû subir une période de creux au mois de juillet suite au Championnat de France. Avec Roubaix-Lille Métropole, nous n’avons pas beaucoup de courses à cette période-là, du coup j’ai un peu perdu le rythme. J’ai eu du mal à me remettre dedans lorsque j’ai repris sur le Tour du Limousin. D’un autre côté, c’était presque un mal pour un bien d’avoir coupé, car j’ai terminé l’année avec 85 jours de course au compteur. Pour un néo-pro, ce n’est pas si mal ! Pourtant je n’ai pas terminé l’année cramé. J’ai pu me montrer à mon avantage jusqu’aux dernières courses, en prenant une échappée sur Paris-Bourges puis sur Paris-Tours. C’est plutôt mentalement, à l’entraînement, que je commençais à saturer au mois d’octobre.

« JOUER LE TOUT POUR LE TOUT »

Cette saison, je l’ai vraiment découpée en deux parties bien distinctes. Dans un premier temps, j’ai essayé d’aller faire un maximum de places, de Top 10. Je me voyais vraiment aller faire un coup de temps en temps, essayer de faire la différence grâce à une situation de course favorable. J’étais bien placé sur la plupart des courses du début de saison, même s’il s’agissait souvent de Classe 2 (2e de Paris-Arras, 3e de Paris-Troyes, 4 et 5e d’étape au Tour de Normandie, 5e du GP Lillers et 7e du GP de Denain, NDLR). En deuxième partie de saison, plutôt que d’assurer des places d’honneurs, j’ai décidé de jouer le tout pour le tout en tentant des coups de loin. Et c’est ce que j’ai réussi à faire régulièrement, même si ça n’a jamais voulu sourire. J’ai quand même prouvé que j’avais les bonnes jambes pratiquement tout au long de la saison. J’ai eu moins de résultats probants, mais il s’agissait souvent de courses avec un gros niveau, comme le Tour du Limousin, le Tour du Poitou-Charentes, Paris-Tours et autres.

« LEVER LES BRAS L’AN PROCHAIN »

Etre régulier toute la saison reste significatif, même si j’aurais préféré remporter une course cette saison et faire moins de Top 10. C’est vraiment ce qu’il a manqué à cette saison 2013 pour qu’elle soit parfaite. L’objectif sera de lever les bras l’an prochain. Il faut que je passe un cap. Je ne me pense pas capable de jouer la gagne dans des sprints massifs et de battre des coureurs comme Bryan Coquard ou Arnaud Démare, mais pourquoi pas tenter le coup sur des épreuves pour puncheurs, avec un dernier kilomètre assez compliqué. Je pense par exemple au Grand Prix La Marseillaise ou au Grand Prix de Plumelec. J’ai les moyens de gagner ces courses-là dans un bon jour. Si je devais me comparer à d’autres coureurs, je parlerais de Samuel Dumoulin ou Justin Jules. Je considère être dans le même registre qu’eux. Ne pas avoir d’équipiers dans le final d’une course n’est pas un gros problème pour moi. Au contraire, je préfère même me débrouiller tout seul.

« CONTINUER D’ACQUERIR BEAUCOUP D’EXPERIENCE »

A plus long terme, je rêve comme tout coureur cycliste de disputer le Tour de France, et les plus grandes courses du calendrier. Or, ce n’est pas en restant à Roubaix-Lille Métropole que je vais disputer ces épreuves. J’aurais pu passer au niveau supérieur dès cette saison. J’avais quelques contacts, y compris avec une formation WorldTour. Malheureusement avec la situation actuelle du cyclisme et le nombre de coureurs sur le marché, ça ce n’est pas fait. Cela dit c’est un mal pour un bien, car en restant à Roubaix-Lille Métropole une saison supplémentaire, j’aurai l’occasion de jouer ma carte personnelle régulièrement. Je vais pouvoir continuer d’acquérir beaucoup d’expérience avec cette équipe et j’espère avoir l’occasion de faire parler de moi. En espérant passer à autre chose en 2015. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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