Néo-pros : Le bilan d’Axel Domont

Après trois années au centre de formation de Chambéry CF, Axel Domont, 23 ans, a intégré l'hiver dernier l’équipe professionnelle AG2R La Mondiale. S’il n’a pas obtenu de résultats fracassants pour ses débuts parmi l’Elite, le Drômois a surtout joué les équipiers. Axel Domont espère avoir l’occasion d’aller chercher des résultats en 2014. Comme il l’explique pour www.directvelo.com.

« Pour ma première année professionnelle, je voulais vraiment marcher dès le début de saison et c’est ce que j’ai fait. J’ai gardé les bonnes jambes jusqu’au mois d’avril et ma blessure au genou qui m’a contraint à m’arrêter quelques temps. Si je me suis blessé, c’est sans doute parce que j’en ai un peu trop fait. Physiquement, je sentais que ça commençait à tirer, mais j’ai insisté. J’ai appris de cette expérience et je ferai attention à ne plus commettre la même faute dans le futur. Cette blessure a presque été un mal pour un bien puisque je n’ai, du coup, pas terminé la saison complètement cramé. En réalité, c’est même plutôt l’inverse. Certes, sur le papier j’ai couru du Grand Prix La Marseillaise fin janvier aux courses d’un jour italiennes mi-octobre. Pourtant je n’ai fait que 24000 kilomètres cette année. Certains amateurs font plus (rires). J’ai eu plusieurs périodes de creux, sans compétitions. Et je dois être à 53 jours de course sur l’ensemble de la saison. Pour un coureur d’une équipe WorldTour, c’est très peu.

« IL NE SUFFIT PAS D'ETRE FORT POUR AVOIR UN RESULTAT »

Je suis quand même content de mon année. J’ai pratiquement disputé toutes les manches de Coupe de France, mais j’ai aussi pu goûter au top mondial sur l’Eneco Tour. C’était une belle expérience et j’espère y retourner l’an prochain. Cette saison 2013 s’est déroulée plus ou moins comme je m’y attendais. Je n’ai pas été surpris du niveau et je ne m’attendais pas non plus à faire beaucoup mieux. Bien sûr, on rêve toujours d’écraser les pédales et de gagner plein de courses, mais je savais que la réalité allait être tout autre. Globalement, j’ai toujours été dans le coup et le peu de fois où j’étais à la ramasse, c’est parce que je revenais de blessure. J’ai eu des occasions de m’illustrer. Le problème, c’est que chez les pros il ne suffit pas d’être fort pour faire un résultat. Je dois encore progresser, et je suis persuadé que je suis encore loin de mon meilleur niveau. C’est d’ailleurs très excitant de savoir que l’on a une grosse marge de progression.

« LE POTENTIEL POUR ALLER CHERCHER UN BOUQUET »

Mon principal handicap est de ne pas avoir de vrai point fort. Chez les pros, il est compliqué de briller si l’on n’est ni un sprinteur ni un très bon grimpeur. Je reste quand même persuadé d’avoir le potentiel pour aller chercher un bouquet sur une course d’un jour accidentée, comme certaines manches de la Coupe de France, ou à plus grande échelle un Milan-San Remo. C’est sur les courses de ce profil que je dois jouer ma carte personnelle. Le reste du temps, il est normal que je travaille pour les leaders d’AG2R La Mondiale. J’ai bien conscience que 95% du temps, les courses arrivent au sprint, et que moi, je suis là soit pour rouler, soit pour aller prendre des échappées qui n’ont que peu de chances d’aller au bout. Mais ça fait partie du métier. C’était mon rôle cette année, et ce le sera encore sûrement sur nombre de courses l’an prochain. Lorsque j’étais encore à Chambéry l’an passé, j’avais l’habitude de jouer les podiums (dix-neuf Top 10, NDLR). J’étais devant tous les week-ends ou presque. Je sentais la course. Aujourd’hui, je n’ai plus ces automatismes-là.

« JOUER LA GAGNE, J'AI CA DANS LE SANG »

Ce n’est pas parce que je débute chez les pros que je ne peux pas faire de résultats. Il n’y a qu’à voir ce qu’a fait Warren Barguil cette année, ou même Romain Bardet chez nous en deux ans. Il n’y a pas de règles. Moi, on ne m’a jamais dit que je n’étais qu’un équipier. On ne m’a jamais interdit non plus d’aller faire des résultats. Je sais que les dirigeants sont satisfaits de mon travail, alors à moi de saisir ma chance quand j’en aurai l’occasion en 2014. Je ne veux pas me contenter de faire l’équipier. J’ai besoin de retrouver ces sensations, ces frissons lorsque l’on joue la victoire. C’est normal, j’ai ça dans le sang. L’an prochain, j’aimerais bien débuter ma saison sur le Tour Down Under. Il y a plus désagréable comme entrée en matière (rires). Pourquoi ne pas aller au Tour d’Oman également. Il faudra en discuter avec les dirigeants la semaine prochaine, lors du premier rassemblement de l’équipe. Je vais sans doute disputer beaucoup plus d’épreuves WorldTour que cette saison. J’envisage aussi de participer à mon premier Grand Tour. Je suis impatient de découvrir de nouvelles choses. »

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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