Quentin Jauregui : « Je voulais revenir en France »

Stagiaire chez Argos-Shimano cet été, Quentin Jauregui s’est engagé avec la formation Roubaix-Lille Métropole pour 2014, et ce à 19 ans à peine. Persuadé qu’il n’y a pas d’âge pour passer pro, Quentin Jauregui a expliqué ses choix à www.directvelo.com.

DirectVélo : Tu t’apprêtes à passer professionnel en 2014 avec Roubaix-Lille Métropole, objectif atteint ?
Quentin Jauregui : J’avais à cœur de passer pro dès cet hiver, même si beaucoup de personnes aiment me rappeler que je suis encore très jeune et que j’ai le temps de progresser, que rien ne presse. Personnellement, je pense que le plus tôt est le mieux pour intégrer le monde professionnel. J’avais par bonheur la chance de le faire cette année, alors je ne vois pas pourquoi je serais resté chez les amateurs. J’ai eu pas mal de propositions depuis cet été, notamment celles d’Etixx-IHNed et de l’équipe réserve d’Argos-Shimano. Finalement, j’ai effectivement opté pour Roubaix-Lille Métropole.

« REVENIR EN EQUIPE DE FRANCE »

Pourquoi ce choix ?
Tout d’abord parce qu’après trois années en Belgique, j’avais à cœur de revenir en France. J’ai également été très déçu de ne pas obtenir la moindre sélection en Equipe de France cette année. Peut-être que l’on ne m’a pas assez vu briller sur les routes françaises ? En tout cas, j'espère revenir en Equipe de France la saison prochaine. J’ai toujours porté le maillot tricolore dans les catégories de jeune, alors je veux continuer de le faire chez les Espoirs. Au-delà du fait de courir pour l’équipe nationale, je suis très intéressé par le calendrier de l’Equipe de France. Des courses comme le Championnat du Monde ou le Tour de l’Avenir par exemple me font énormément envie. En tant que grimpeur, je n’aurai pas souvent l’occasion de m’exprimer sur des courses aussi difficiles, alors je ne manquerai ces rendez-vous pour rien au monde. J’espère que l’on me donnera ma chance.

Pour combien de temps t’es-tu engagé avec la formation continentale ?
Un an. Signer ce contrat, c’est une grande chance. Le cyclisme connaît une période difficile avec l’arrêt de plusieurs équipes, et un paquet de gars restent sur le carreau. Du coup, ce contrat d’un an n’en a que plus de valeur. Quand je vois dans la presse que Roubaix-Lille Métropole vient de boucler son effectif en recrutant Jean-Lou Paiani (Sojasun en 2013, NDLR), je me dis « Waouh ! ». Ça représente beaucoup de choses, c’est quand même un gars qui est pro depuis quelques temps, et il retrouve tout juste un contrat alors que moi, j’avais déjà signé. Des mecs d’Euskaltel-Euskadi ou de Vacansoleil sont encore sans boulot. Du coup, ça met aussi de la pression. Je n’ai pas intérêt à me reposer sur mes acquis. On a pu voir cette année que l’équipe a décidé de renouveler une grande partie de son effectif (seuls trois coureurs sont conservés, NDLR). Si je ne veux pas prendre la porte l’hiver prochain, je ne vais pas devoir attendre le mois de juin pour faire des résultats.

« PRIORITE ABSOLUE A LA ROUTE »

Finalement, ton stage avec la formation WorldTour Argos-Shimano cet été t’aura bel et bien permis de signer chez les pros...
Oui, c’est lors de ce stage que j’ai attiré l’attention de plusieurs formations. Pourtant, je n’ai pas cherché à me montrer outre mesure. Je me suis vraiment contenté de faire le job pour les leaders de l’équipe, comme Marcel Kittel. Je n’en ai jamais trop fait, j’ai respecté les consignes à la lettre, et c’est sans doute pour cela que les dirigeants d’Argos-Shimano étaient satisfaits de mon travail. Je ne pense pas avoir fait d’erreurs. Maintenant, j’ai encore énormément de pain sur la planche. Quand je vois la différence, en termes de force physique, qu’il peut y avoir entre certains coureurs professionnels et moi, ça fait peur !

Cet été, tu nous expliquais être prêt à laisser les cyclo-cross de côté pour te donner toutes les chances de passer pro. Quand est-il aujourd’hui ?
Je n’ai pas changé d’avis. Je vais sûrement disputer quelques cyclo-cross régionaux en décembre et janvier, mais ce sera uniquement pour me remettre en jambe avant la saison sur route. De toute façon, je viens tout juste de me faire opérer de la clavicule (qu’il s’était fracturé en décembre dernier, NDLR) et je vais avoir besoin de quelques jours de convalescence avant de reprendre sérieusement le vélo. Je ne vais pas disputer les plus grandes courses comme les deux dernières manches du Challenge National ou le Championnat de France. Je ne peux pas courir après deux lièvres à la fois. Si je passais l’hiver à disputer tous les plus grands cyclo-cross, je devrais marquer une coupure fin février, et du coup, n’être compétitif qu’en avril voir en mai sur la route. Je ne peux évidemment pas me le permettre dans ma situation actuelle. En 2014, ce sera donc priorité absolue à la route avec Roubaix-Lille Métropole et je l’espère, l’Equipe de France.

Crédit Photo : Hervé Dancerelle -  www.directvelo.com
 

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