Mathieu Delarozière : « Il est possible que j’arrête »

Redescendu chez les amateurs l’hiver dernier après de nombreuses années sous les couleurs de La Pomme-Marseille, Mathieu Delarozière réalise une bonne saison pour le compte de l’AVC Aix-en-Provence. Pour autant, le coureur de 28 ans n’est pas certain de continuer la compétition l’an prochain. Mathieu Delarozière s’est confié à www.directvelo.com juste avant la dernière manche de la Coupe de France DN1.

DirectVélo : Tu t’apprêtes à disputer Paris-Chalette-Vierzon. Avec quels objectifs te rends-tu sur cette dernière manche de Coupe de France ?
Mathieu Delarozière : Cette année en Coupe de France DN1, j’ai terminé 9e de Bordeaux-Saintes et j’ai réglé le sprint du peloton sur le Grand Prix de Vougy. Puis je suis passé complètement à côté de toutes les autres manches. J’ai envie de faire beaucoup mieux sur ce Paris-Chalette-Vierzon. Je veux faire un bon résultat, et tenter d’apporter un maximum de points pour l’équipe. Ce sera une course très particulière, qui risque d’être cadenassé par l’Armée de Terre. Tactiquement, il faudra être très fort.

Outre Paris-Chalette-Vierzon, quels seront tes derniers grands rendez-vous de la saison ?
Je devrais me rendre sur le Tour du Gévaudan. Je ne suis pas forcément un grand grimpeur, et en plus il y aura un gros plateau. Malgré tout, je pense pouvoir faire une place si je suis toujours dans la même condition. Ensuite, j'irai au Tour de Nouvelle-Calédonie, une épreuve que j’apprécie beaucoup et où j’ai déjà eu l’occasion de lever les bras. Selon toute vraisemblance, ce sera mon dernier gros rendez-vous de l’année. Je suis en bonne forme actuellement et j’espère en profiter.

Tu as d’ailleurs eu l’occasion de prouver ta bonne condition actuelle en remportant une étape sur les 4 jours des As-en-Provence...
Je n’ai pas souvent l’occasion de courir en Provence. Je suis de la région alors j’avais à cœur de remporter le classement général final. J’ai dû me contenter d’une victoire d’étape. Ce n’est pas une consécration, mais ce n’est pas si mal (rires). Cette victoire est importante pour moi, comme celle acquise il y quelques mois sur une étape du Tour de Franche-Comté. Je pensais pouvoir continuer sur ma lancée à l’occasion du Tour de Moselle, mais je n’y ai pas forcément toujours été en réussite. Les parcours étaient tortueux et ne m’ont pas vraiment inspiré.

« JE COMMENCE A VOIR CHAQUE COURSE COMME LA DERNIERE »

Comment analyses-tu l’ensemble de ta saison 2013 ?   
Je partais dans l’inconnu en début d’année. Etant encore blessé, je n’avais pas pu m’entraîner convenablement l’hiver dernier. Heureusement, je me suis senti à l’aise dès mes premières sorties. Je pense entre autres au Grand Prix du Pays d’Aix, aux Boucles du Haut-Var ou encore à Bordeaux-Saintes. J’ai été régulier sur toutes les courses par étapes auxquelles j’ai participé. Physiquement, je commence à me connaître par cœur. Je récupère plus facilement, et je sens mieux la course. J’arrive à prendre la bonne échappée de plus en plus régulièrement. Je sens que j’ai pris de l’expérience. J’ai eu l’occasion de gagner plusieurs fois. Vu d’où je viens ; avec tous les soucis physiques que j’ai connu, je ne peux pas me plaindre. J’ai pris beaucoup de plaisir cette saison.

Pourtant, tu es une nouvelle fois tombé lourdement, sur le Tour de Slovaquie. Ces différentes chutes t’ont-elles rendu plus fébrile, plus appréhensif en course ?
Contrairement aux apparences, je ne tombe pas si souvent que ça. C’est simplement que quand je tombe, c’est toujours assez grave. Du coup, je ne prends plus les mêmes risques qu’avant. Si je sens qu’une arrivée ne va pas me convenir, je ne participe plus au sprint. C’était d’ailleurs le cas sur le récent Tour de Moselle, avec des arrivées que je jugeais trop dangereuses pour moi. Je n’aime pas quand ça frotte trop dans le peloton. Dans les descentes aussi, je ne fais plus la différence comme je pouvais la faire par le passé. Je préfère assurer le coup. Inconsciemment, je dois avoir une certaine appréhension suite à tous les pépins que j’ai pu connaître.

Tu termines donc ta première saison à l’AVC Aix-en-Provence après plusieurs années chez les professionnels. Comment vois-tu la suite ?
Je suis en train de préparer ma reconversion. J’ai récemment commencé à encadrer des jeunes, à apprendre l’anglais. Je ne me vois pas continuer la compétition trop longtemps. Peut-être un an, ou deux. L’AVC Aix-en-Provence m’a fait une très belle proposition pour l’an prochain. J’ai l’assurance de pouvoir continuer avec eux si je le souhaite. Seulement à vrai dire, il est probable que j’arrête dès cet hiver. Je n’ai pas encore pris ma décision, mais je dois bien avouer que je commence à voir chaque course comme ma dernière.

Tu n’as plus l’envie de continuer ?
C’est simplement que j’ai peut-être fait le tour de la question. Lorsque l’on a passé plusieurs saisons chez les pros, il n’est pas évident de redescendre chez les amateurs. De toute façon, je sais que je ne retournerai pas chez les pros. Reste simplement à savoir si je suis prêt à continuer encore un peu avec l’AVC Aix-en-Provence. Je vais réfléchir, et prendre la meilleure décision possible.   

Crédit Photo : Etienne Garnier - www.velofotopro.com
 

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