Tour du Poitou-Charentes - Et. 5 : Les réactions

Jesus Herrada (Movistar) s'est imposé ce vendredi sur la 5e et dernière étape du Tour du Poitou-Charentes (2.1), courue sur 192 kilomètres entre Ruelle-sur-Touvre (Charente) et Poitiers (Vienne). Le Champion d'Espagne devance le Champion de France Athur Vichot (FDJ.fr) et le Russe Eduard Vorganov (Katusha). Thomas Voeckler (Team Europcar) remporte le classement général de cette 27e édition. Le Français succède au palmarès à l'Australien Luke Durbridge (Orica-GreenEDGE). Retrouvez les réactions recueillies par www.directvelo.com.

Jesus Herrada (Movistar)
Vainqueur de la 5e étape et 2e du classement général
« Pour moi, le plus important était de remporter le classement général final de ce Tour du Poitou-Charentes. Je n’ai pensé qu’à ça durant toute l’étape, et c’est de toute façon dans cette optique là que je suis sorti en début de course. J’étais le coureur le mieux placé au général de l’échappée, et j’ai d’ailleurs longtemps été leader virtuel de l’épreuve. Je savais que ça allait être très difficile de tenir, et effectivement ça l’a été. Je ne manque pas la victoire finale de grand-chose. Finalement, je me console quand même avec la victoire d’étape, et ce n’est déjà pas si mal que ça (sourires). Je termine aussi sur le podium du Tour du Poitou-Charentes, ce qui reste un bon résultat. Je ne m’étais pas trop mal débrouillé hier sur le contre-la-montre, et j’ai réussi à reprendre du temps aujourd’hui sur cette dernière étape. Le bilan de la semaine est plus que satisfaisant. Et puis pour l’anecdote, je gagne ici à Poitiers avec le maillot de champion d’Espagne sur route, comme l’avait fait Francesco Ventoso l’an passé. Cela fait plaisir, et c’est même une fierté. »

Thomas Voeckler (Team Europcar)
Vainqueur du Tour du Poitou-Charentes 2013
« En arrivant sur ce Tour du Poitou-Charentes, je savais que j’avais les moyens de l’emporter. Je sentais que la condition revenait petit à petit. En revanche, je n’aurai jamais imaginé pouvoir remporter l’épreuve de la façon dont je l’ai fait, c’est-à-dire en faisant la différence sur le contre-la-montre. Je pensais éventuellement m’illustrer comme je l’ai fait en 2007, avec panache. Suite au chrono d’hier, encore fallait-il contrôler la course et mes poursuivants sur cette dernière étape. Ça n’a pas été chose facile. Heureusement, tous les coureurs de l’équipe Europcar ont été formidables. Ils ont roulé du kilomètre 0 à la banderole des dix derniers kilomètres. Je m’attendais à souffrir aujourd’hui. Je savais que l’on ne me ferait pas de cadeau. C’était prévisible. Mais après avoir fait le plus gros contre-la-montre, je n’avais vraiment pas envie que la victoire me passe sous le nez cet après-midi, sur une étape que je savais pouvoir gérer grâce à mon expérience. Je suis professionnel depuis 2001, et j’en ai vu d’autres. J’avais confiance, car je savais que je pouvais m’appuyer sur une grosse équipe Europcar, et ça a été le cas.
Contrairement aux épreuves du World Tour, il n’y a pas d’oreillettes sur une course comme le Tour du Poitou-Charentes. Il est donc plus délicat de gérer certaines situations de course. J’avais quand même fait tous mes calculs ce matin. Une fois l’échappée partie, je savais que si dans le pire des cas ; Jesus Herrada remportait l’étape, il fallait que l’on arrive à moins de 39 secondes de lui. C’est ce que j’ai réussi à faire, mais encore une fois, tout le mérite revient à mes équipiers.
Je me suis vraiment surpris sur le contre-la-montre. Je ne pensais pas pouvoir réaliser cette performance. J’avais déjà vécu ça sur le Tour de France 2011, lorsque j’avais réussi à répondre à toutes les attaques au Plateau-de-Beille. Je ne m’y attendais pas du tout. J’ai eu le même sentiment hier. Il faut quand même relativiser cette performance. Remporter un chrono de 22 kilomètres, après trois jours de course, c’est une chose. Mais remporter plusieurs années consécutives un Championnat National du contre-la-montre comme l’a fait Sylvain Chavanel par exemple, ou encore briller sur le Mondial chronométré, c’est autre chose. Je ne pense pas être la meilleure carte française pour le Championnat du Monde du chrono. J’espère briller sur la course en ligne du Mondial. Mais ma performance d’hier ne change rien au reste. Je ne compte pas m’aligner sur le chrono. Je ne pense pas y avoir ma place.  Quant à ce deuxième succès sur le Tour du Poitou-Charentes, il est dans la continuité de mes dernières saisons professionnelles. J’ai tout simplement envie de me faire plaisir. J’en ai fait plus que ce qu’il me reste à en faire dans le peloton, alors je compte profiter un maximum des années de compétition qu’il me reste. »

Mikhaïl Ignatiev (Katusha)
3e du classement général
« Le scénario de l’étape a été très intéressant pour nous. On a pu glisser deux coureurs dans la bonne échappée, avec Maxim Belkov et Eduard Vorganov, lequel a vraiment été très costaud jusqu’au bout. Il passe tout proche de la victoire d’étape, mais Jesus Herrada a été plus rapide. C’est dommage. Personnellement, j’étais un peu bloqué derrière. Avec deux équipiers devant, je ne pouvais pas attaquer et prendre le risque de faire rentrer le peloton sur le groupe de tête. Ça aurait été stupide. Et puis de toute façon, j’avais quand même 26 secondes de retard sur Thomas Voeckler. 26 secondes, c’est pas mal. Et Thomas Voeckler, ce n’est pas n’importe qui. Alors je n’y ai pas vraiment cru. Finalement, je recule même d’une place au classement général. Mais bon, deuxième ou troisième, ça reste une place sur le podium. C’est un bon résultat et je m’en satisfais. Désormais, je suis tourné sur les dernières épreuves de la saison, où je vais faire de mon mieux. Mon principal objectif de la fin d’année sera le Championnat du Monde contre-la-montre par équipes. »

Dimitri Le Boulch (BigMat-Auber 93)
Meilleur grimpeur de l'épreuve
« Il y avait plus de dix coureurs à l’avant aujourd’hui. J’espérais qu’ils se fassent la guerre, et c’est ce qu’il s’est passé. Je dois bien avouer que j’ai eu un peu de réussite, mais toujours est-il que j’ai pu conserver ce maillot de meilleur grimpeur jusqu’au bout, et c’est bien là l’essentiel. Mes collègues comme Steven Tronet avaient déjà bien fait le boulot hier en allant chercher un maximum de points en haut des bosses, histoire de me protéger. Sans parler de Flavien Dassonville qui avait passé toute la journée devant, engrangeant ainsi tous les plus gros points. Ce maillot est une bonne consolation, car je suis quand même déçu de ma performance contre-la-montre hier. Stéphane Rossetto s’est un peu loupé lui aussi. Il était surement bien émoussé après son gros mois d’août.
Pour la fin de saison, je pense notamment au Tour du Doubs qui pourrait me convenir. C’est une belle course lors de laquelle les puncheurs peuvent tirer leur épingle du jeu. Il y a aussi le Tour du Gévaudan. Après, j’aime bien les courses de toute fin de saison comme Paris-Bourges ou Paris-Tours. On y retrouve des bosses assez courtes, et ça se joue souvent sur la fraicheur physique. »

Crédit Photo : Nicolas Mabyle - www.directvelo.com
 

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