Elie Gesbert (Bretagne) s'est adjugé en solitaire ce samedi, à Albi (Tarn), le Championnat de France Juniors. Après 140,3 kilomètres de course, il devance son coéquipier Axel Journiaux et Mathias Le Turnier (Aquitaine). Elie Gesbert succède au palmarès de l'épreuve à Félix Pouilly (Nord-Pas-de-Calais). Le coureur licencié à Andel VS réalise donc le doublé, après avoir remporté le contre-la-montre jeudi. Retrouvez ci-dessous les réactions des principaux protagonistes de la course receuillies par www.directvelo.com. 

 

« Le plus difficile était de boucher le trou pour revenir sur le groupe de tête. J'ai dû reprendre plus de quarante secondes ! Et je savais que je pouvais le faire seulement dans le début du circuit avec les côtes. Je pensais que les coureurs de devant allaient se jouer la victoire, alors il fallait que je revienne. Cette saison, j'ai eu une tendinite et j'ai pris une période de repos ce qui m'a permis d'être frais. J’avais d’abord ciblé le Championnat de France du contre-la-montre en venant ici. Remporter le titre m'a enlevé de la pression. Mais en même, j’ai montré que j’étais en forme et cela m'a ajouté une pancarte. A un tour de l'arrivée, il fallait que j'attaque de loin. C'est ce que j'ai fait. Je devais anticiper dans la première bosse. Et je savais que si j'avais un accident ou que j'étais repris il y avait Axel Journiaux derrière. Nous sommes mal partis en début de course. Il y a eu des chutes, trois coureurs sont tombés. Et déjà, dès le kilomètre 0, on en perdait un. Robin Kermarec a eu un ennui mécanique. Mais nous nous sommes bien rattrapés ! Ce maillot n'est pas seulement le mien, mais celui de toute l'équipe ! Le Championnat du Monde est plus difficile, mais cela peut me convenir. Je vais couper une petite semaine, et me préparer pour le mondial. J'ai reçu plusieurs propositions pour l'année prochaine, je déciderai de mon avenir après le Championnat du Monde. »

 

« J’ai entendu plusieurs fois qu’Elie revenait de l’arrière sur notre groupe. J’ai essayé de courir juste. Je me suis économisé au maximum mais je n’ai pas la force d’Elie en ce moment. On a bien couru collectivement malgré les chutes et les soucis mécaniques. Nous avions la pancarte et nous savions que nous ne devions pas louper de coup. Nous devions être solidaires, nous n’avions pas de leader particulier. Le staff breton nous a fait comprendre que devions vraiment faire une course collective, le maillot d’Elie est aussi le nôtre. 

Personnellement, à un moment de la course, j’ai douté. Pendant trois semaines, j’ai galéré, je n’arrivais pas à m’en sortir. A la Ronde des Vallées, je n’avais pas de réussite. Le fait de courir en équipe m’a aidé, ça m’a fait du bien. Quand je me suis levé en tête de course, cela bouillait pas mal dans la tête, je ne devais pas me louper. 

Quand Elie est là, je n’étais pas serein. Une fois qu’il est rentré, je savais qu’il partirait le premier. Lorsque son avance est passé au-delà de 20’’, il avait course gagnée. J’ai alors pris l’initiative de partir derrière lui, cela ne me coutait rien de tenter. 

Cette année est plutôt grandiose finalement. J’ai gagné le Trophée Louison Bobet,  et était sélectionné en Equipe de France pour le Trophée Centre Morbihan et ça m’avait fait super plaisir d’aider le collectif. Mais c’est vrai que si je n’avais pas été soutenu par mon entourage et des copains de l’Equipe, le résultat aurait pu être différent aujourd’hui. »

 

« J’ai essayé de faire ma course tout seul car je me suis vite retrouvé esseulé. Même si les consignes étaient que je reste tranquille au début, dès les premiers tours, nous n’étions plus que deux de la sélection dans les 20 premiers. En début de course, je n’étais pas très bien. Puis on s’est retrouvés à une trentaine devant. J’ai essayé de choisir mes coups et de ne pas faire d’efforts inutiles car tout seul ce n’était pas simple. Depuis cadet, j’ai souvent été dans les échappées finales mais ça n’a jamais pu se concrétiser. Sur les courses de début de saison, je n’ai pas eu trop de chance. Sur le Trophée Louison Bobet je suis tombé et ensuite à la Bernaudeau juniors j’ai eu des crampes. 

Ce parcours-là me convenait pas trop mal. La bosse était longue mais pas très raide comme à Arguenon-Vallée Verte. Quand Elie Gesbert a attaqué, je n’ai rien pu faire, il ne m’a pas vraiment surpris, il avait beaucoup plus de giclette que nous.

A Albi, j’étais plus venu sur le contre-la-montre  pour faire une performance car la course en ligne est toujours aléatoire. Après, j’ai pris un peu les devants aujourd’hui car je n’aime pas trop attendre dans le peloton. A Périssac, le 15 août dernier, Franck Bonnamour était là et j’ai vu que je pouvais rivaliser avec lui. A partir de ce moment-là, j’ai pensé au Championnat de France. »

 

« Je suis extrêmement satisfait de ma semaine. Sur le contre-la-montre, j’avais pour ambition de faire un podium, et j’ai pris la deuxième place. Elie (Gesbert, NDLR) était intouchable. Et il a encore été trop fort aujourd’hui. J’ai fait ce que j’ai pu, donc je suis content. Je n’ai pas à avoir de regrets. En début d’épreuve, je n’étais pas super à l’aise sous la pluie. J’ai encore en mémoire ma grosse chute de l’an dernier. J’ai aussi été victime d’une crevaison durant la course. J’avais souvent mal au genou droit, même si ça allait un peu mieux dans le final. A la longue, l’enchainement des bosses faisait très mal aux jambes. Je me suis retrouvé dans le bon groupe dans le final. Nous étions six à l’avant, puis Elie Gesbert est revenu quelques kilomètres plus tard. Lorsqu’il a attaqué, je n’ai simplement pas pu suivre. J’ai essayé de ressortir dans la difficulté suivante, mais j’étais vraiment à fond. Dans les tout derniers kilomètres, nous avons essayé de rentrer avec Antoine Leplingard mais il n’y avait rien à faire. Une fois que le podium était joué, je n’étais plus forcément à une place prêt, même si finir quatrième, c’est toujours mieux que cinquième. » 
 

« Le circuit, avec les différentes bosses, était vraiment difficile. On a aussi eu du vent aujourd’hui, contrairement aux cadets hier. C’était donc encore plus dur. Heureusement que j’ai  l’habitude du vent, vers chez moi (rires).  Je n’étais vraiment pas bien au début de la course. Je n’ai pas pour habitude que l’on parte aussi vite. On a roulé à plus de 47 km/h dans la première demi-heure. Malgré tout, j’ai décidé de me porter à l’avant dès le début de course. Mais je dois bien avouer que je me suis un peu brûlé les ailes. En plus, il y a malheureusement eu pas mal de pluie durant le début de l’épreuve. Je déteste ça. Du coup, j’ai reculé et je me suis retrouvé à l’arrière, dans un troisième groupe. J’ai quand même réussi à remonter à l’avant au fur et à mesure. J’ai même fini par attaquer, et nous nous sommes retrouvés à six à l’avant. Le scénario était intéressant pour moi, mais il n’y avait rien à faire contre Elie Gesbert, qui est rentré sur nous en fin de course. Je crois que le plus fort a gagné. Vu les performances des coureurs du Pays de la Loire sur le Challenge National notamment, où l’on n’avait pratiquement rien fait, on peut se satisfaire de cette place d’honneur. Il y avait un gros plateau, et Elie Gesbert était intouchable. Honnêtement, j’aurai signé pour une cinquième place avant le départ. »

 

Crédit Photo : Freddy Guérin - www.directvelo.com