Matthieu Ladagnous (FDJ.fr) s'est imposé ce jeudi lors de la 3e étape du Tour du Limousin (2.1), courue sur 182,9 kilomètres entre Ussac et Chamboulive (Corrèze). Il devance au sprint Julien Simon (Sojasun) et Antonino Parrinello (Androni Giocattoli). Le Suisse Martin Elmiger (IAM Cycling) conserve son maillot jaune de leader au classement général. Retrouvez ci-dessous les réactions par www.directvelo.com.

Matthieu Ladagnous (FDJ.fr)
Vainqueur de la 3e étape du Tour du Limousin et 12e au classement général
« Hier (mercredi), j'avais loupé mon sprint. Je m'étais retrouvé en 30e position à 500 mètres de la ligne. J'ai fait mon effort à ce moment-là. Je termine 4e, j'ai pu voir que physiquement j'étais bien.
J'ai chuté en début d'étape. Quand l'échappée est partie, je me suis retourné pour voir ce qu'il se passait derrière. J'ai tapé la roue du coureur de devant car il a fait un écart. Il n'y avait rien de bien méchant, juste des brûlures à la cuisse. Ça piquait un peu quand je ne pédalais pas dans les descentes car ça refroidissait. J'ai été super bien emmené dans le final par Laurent Pichon. J'étais en 3e position à 250 mètres de la ligne. J'avais bien repéré le final. Il y avait un virage à 50 mètres de la ligne. Il fallait être placé en première position à la sortie car derrière il était impossible de remonter. C'est ce que j'ai réussi à faire. Il n'y a pas de petite victoire. C'est mon deuxième succès de la saison après ma victoire aux Boucles de l'Aulne. On va dire que c'est le plus beau cette année. C'est une course qui me correspond bien avec ces routes typiques, jamais plates. J'aime bien les sprints "massifs" quand l'étape a été usante, ça élimine des purs sprinteurs. »

Martin Elmiger (IAM Cycling)
Leader du Tour du Limousin et 21e de l'étape
« Je suis satisfait de cette troisième journée. Physiquement, je me sentais beaucoup mieux qu’hier. Les décisions tactiques n’ont pas toujours été faciles à prendre. Il y a eu un grand nombre d’attaques. Parfois, nous ne savions pas forcément comment réagir, mais il fallait toujours essayer de prendre la meilleure des décisions. On a suivi quelques attaques, pour montrer notre force. Dans la principale difficulté de la journée, à une trentaine de kilomètres de l’arrivée, je n’ai pas réellement été en danger. Je suis passé en troisième position du peloton. C’était important de se porter en tête, pour montrer que j’étais costaud et prêt à défendre mon maillot. Dans le final, je ne voulais pas que l’équipe IAM s’occupe de tout le boulot. Il était important de garder encore des coureurs frais pour les tous derniers kilomètres, ainsi que l’étape de demain. Du coup, nous avons simplement assuré un tempo, même lorsque les dix hommes de tête ont comptés jusqu’à 1’20’’ d’avance, où lorsque que Giovanni Visconti était seul à l’avant. Ça pouvait paraître risqué, mais après tout nous ne sommes pas seuls dans le peloton. Il fallait inciter les autres à rouler.
La dernière étape risque d’être, encore une fois, difficile. Bien sûr, l’étape du jour était la plus compliquée sur le papier. Mais rien n’est fait. Demain, tout le monde va essayer de m’attaquer. Sans doute encore plus qu’aujourd’hui. Yukiya Arashiro pourrait être l’un de mes principaux adversaires. Il a été chercher des secondes de bonifications sur cette 3e étape, et le général pourrait très bien se jouer pour une ou deux secondes. Cela dit, je suis assez rapide au sprint et s’il faut aller disputer des sprints, je le ferai. L’idée, ça sera quand même de laisser partir un groupe de coureurs non dangereux pour le classement général. Il faudrait empêcher certains coureurs de prendre les bonifications en cours d’étape (rires). J’ai confiance en l’équipe, qui a fait un superbe travail aujourd’hui (jeudi). J’espère que tout le monde va pouvoir récupérer convenablement ce soir, pour être au top demain et défendre le maillot. C’est la dernière ligne droite. »

Anthony Delaplace (Sojasun)
19e de l'étape et 9e au classement général - Meilleur jeune
« L'étape était compliquée. Comme on l'attendait, c'était la plus difficile de ces trois premiers jours. Le départ a été rapide. Puis un coup de trois coureurs est parti. Cela a fait tempo dans le peloton pendant environ 80-90 kilomètres. Puis ça n'a jamais débranché ensuite. Les 60 derniers kilomètres étaient interminables, ça montait et descendait sans cesse. On a dans le final bossé pour Juju (Julien Simon, NDLR). Cyril Lemoine a fait un gros boulot pour lui dans les 15 derniers kilomètres. Il termine encore 2e. Cela ne veut pas lui sourire cette année ! Il tourne vraiment autour. On espère que ça va marcher demain ! On recommencera à bosser pour lui.
De mon côté, j'ai basculé en haut du dernier GPM dans le "peloton" de tête, composé d'une quinzaine de coureurs. J'étais avec Cyril. Mais j'avais de moins bonnes jambes que sur les deux premières étapes. Il peut encore se passer des choses demain. Il faudra attaquer. Excepté l'an dernier, il n'y a pas souvent eu de gros bouleversements sur la dernière étape. Il faudra tout tenter, pourquoi pas prendre un coup sur le circuit final... Et nous aurons comme je le disais la carte de Julien également en cas d'arrivée au sprint. »

Ruben Plaza (Movistar)
14e de l'étape et 20e au classement général
« C’était vraiment difficile aujourd’hui. Il n’y avait pas un mètre de plat. Notre leader Giovanni Visconti a fait un grand numéro. Le problème, c’est qu’il était très compliqué de résister tout seul sur ce type de routes. Du coup, il a craqué dans les derniers kilomètres. Moi aussi j’ai essayé d’attaquer durant l’étape, dans une partie ascendante, mais je n’ai pas fait un écart suffisant. C’était vraiment trop dur (rires). Du coup, j’ai essayé de faire une place à l’arrivée. Demain, l’objectif sera essentiellement de jouer la victoire d’étape. Pour le classement général, ce sera quand même compliqué avec Giovanni Visconti à 1'17''. Ça parait compromis. On est plusieurs dans l’équipe à être en bonne condition, et on essaiera plutôt d’aller gagner l’étape. »

Théo Vimpère (BigMat-Auber 93)
18e de l'étape et 15e au classement général - Leader des sprints intermédiaires
« Hier, je m'étais retrouvé dans la première échappée. Comme elle était vouée à l'échec, j'ai préféré attendre le peloton. Stéphane Javalet (son directeur sportif) n'osait pas vraiment me dire de me relever comme je suis à domicile. Mais c'est moi qui lui ai dit que c'était sûrement la meilleure solution. On était donc d'accord sur le fait qu'attendre le peloton était plus judicieux.
Il n'était pas forcément prévu que je me retrouve à l'avant dès le début de course. Nous avions manqué le premier coup qui comptait une dizaine de coureurs. Une fois à l'avant, j'ai joué les sprints intermédiaires. Dans le final, j'ai tout donné pour rester avec le peloton. J'avais pris des bonifications pendant l'étape, il fallait donc que ce soit utile pour le général.
La journée a été difficile, j'ai laissé des forces. J'ai le maillot  des sprints intermédiaires. J'espère désormais le conserver jusqu'au bout. C'est un maillot distinctif, ça se respecte. »

Frans Claes (Crelan-Euphony)
65e de l'étape à 2'25'' - Echappé
« Nous avons essayé de placer des coureurs dans la première échappée, mais nous avons manqué le bon coup. Heureusement, des coureurs sont partis en contre à mi-course, et j’ai pu me glisser dans ce groupe. Je faisais encore partie des rescapés de l’échappée au sommet de la dernière grosse difficulté, qui d’ailleurs était incroyablement difficile. J’étais plutôt à l’aise dans cette ascension puisque je pratique aussi le VTT. Malheureusement, les plus grosses écuries ont décidé de rouler à une allure folle dans les derniers kilomètres. Il était impossible de résister. J’avais très mal aux jambes (rires). Pourtant j’y ai cru. Mais le principal problème de cette échappée selon moi, c’est qu’il n’y avait pas de représentants de l’équipe FDJ.fr. Sinon, nous aurions sans doute pu aller au bout. Je suis malgré tout heureux de mon étape aujourd’hui. J’essaierai peut-être encore une fois demain. »

Thomas Voeckler (Team Europcar)
69e de l'étape à 7'34'' - Echappé
« Je voulais tenter quelque chose dans le final. Je savais qu’en attendant, je n’aurai pas eu les jambes pour être vraiment à l’avant. Du coup, j’ai voulu anticiper mais cela n’a pas été suffisant. Yukiya Arashiro reste en très bonne position pour aller chercher la victoire finale après cette étape. Donc collectivement, ce n’est pas si mal. Ce serait mal connaître l’équipe Europcar ou Yukiya Arashiro que de penser que l’on ne tentera pas de jouer la victoire finale demain sur la dernière étape. Ça ne veut pas dire que cela marchera, mais on va tenter. »

Frédéric Brun (AG2R La Mondiale)
117e de l'étape à 21'38'' et 110e au général à 37'41'' - Leader du classement des grimpeurs
« Christophe Riblon a été le premier de l’équipe à attaquer aujourd’hui, mais les autres formations n’ont pas voulu le laisser partir. J’ai contré au pied du GPM et je suis parti avec Théo Vimpère. Ce n’était pas évident. Il fallait être malin pour prendre le bon coup sur cette 3e étape. On a rapidement pu creuser l’écart, avant que Frans Claes ne revienne. L’idée était d’aller jusqu’au deuxième grimpeur pour engranger un maximum de points. Je m’étais mis d’accord avec Théo Vimpère, il était prêt à me laisser passer en tête au sommet des GPM. Dans le final, ça roulait très vite. Nous nous sommes fait reprendre par un groupe avec Thomas Voeckler et Giovanni Visconti notamment. J’ai réussi à suivre quelques kilomètres mais lorsque l’on est arrivé dans la dernière grosse difficulté à 11 %, j’ai lâché prise. J’ai pu conserver le maillot de meilleur grimpeur, et c’est bien là l’essentiel. Porter ce maillot, c’est toujours sympa. J’ai fini l’étape tranquillement pour garder le peu de forces qu’il me restait. Désormais, l’idée sera bien évidemment de conserver le maillot demain. Je peux le faire. Je suis content de ma condition sur ce Tour du Limousin ; même s’il fait chaud et que je préfère la pluie ou la neige (rires). Il ne reste plus qu’une petite journée à tenir. »

Propos recueillis par Nicolas Gachet et Nicolas Mabyle.

Crédit Photo : Nicolas Gachet - www.directvelo.com