Frédéric Brun : « C’est sans doute le moment ou jamais »

Brillant depuis deux saisons sous les couleurs du Bourg-en-Bresse Ain Cyclisme, Frédéric Brun s’apprête à découvrir le monde professionnel ces prochaines semaines, puisque stagiaire dans la formation AG2R La Mondiale. A bientôt 25 ans, Frédéric Brun arrive sans doute dans une période cruciale pour la suite de sa carrière, comme il l’explique à www.directvelo.com.

DirectVélo : Comment abordes-tu cette fin de saison, où tu vas découvrir le monde professionnel ?
Frédéric Brun : Je suis prêt pour tenter l’aventure. J’espère que tout va bien se passer. Je suis très heureux de ce qu’il m’arrive et j’espère prouver que je peux être à la hauteur chez les professionnels. Tout est allé très vite. Nous étions plusieurs candidats pour décrocher ces places si convoitées de stagiaire chez AG2R La Mondiale. Finalement, j’ai appris que l’on allait me donner ma chance deux jours après la fin du Tour de France.

« JE PENSAIS QUE C'ETAIT CUIT »

Au mois de mai dernier, un stage chez les professionnels semblait pourtant plus que compromis…
Oui, ça c’est clair (rires). Je reviens de loin. Je me suis fracturé les deux clavicules sur la 2e étape du Rhône-Alpes Isère Tour. Physiquement et mentalement, c’était très compliqué. J’avais réalisé un très bon début de saison, dans la lignée de 2012. Mais les mois de mai et de juin sont très importants dans une saison. C’est là que l’on doit se faire le plus remarquer. Pour moi, c’est la plus belle période de l’année, et j’y avais pas mal d’ambition. Sauf que j’ai dû rester à la maison. Je pensais que c’était cuit. C’était sacrément frustrant. Mais j’ai fait avec. J’ai toujours essayé de garder la motivation. Avec le temps, j’ai commencé à relativiser, et à me dire que ce serait un mal pour un bien. Finalement, je vais pouvoir profiter d’une certaine fraîcheur en cette fin de saison, et j’en aurai sans doute bien besoin vu ce qu’il m’attend.

Tu as remporté une épreuve Toutes Catégories fin juillet. Tu as donc retrouvé ton meilleur niveau ?
J’ai vraiment beaucoup couru ces dernières semaines. J’ai enchaîné, presque tous les jours parfois. Ma victoire au Prix de la Plaine Tonique à Montrevel a été importante pour la confiance. Ce qui était nécessaire, c’était surtout de travailler énormément. C’est ce que j’ai tâché de faire, en rallongeant souvent les sorties après les courses, histoire d’avoir un bon paquet de kilomètres dans les jambes (rires).

« FORCEMENT STRESSE »

Pouvoir décrocher un stage au mois d’août était-il un objectif dès l’entame de la saison ?
Oui, je ne vais pas cacher que j’y pensais. L’an dernier déjà, j’ai vraiment fait une saison complète, j’étais présent aux avant-postes pratiquement tous les week-ends, tous les mois. Cette année, j’ai continué à être régulier. Je pense que c’est ce qui a séduit les dirigeants d’AG2R La Mondiale, plus qu’une course en particulier. Etre régulier, ça offre plus de garanties qu’un simple coup d’éclat. J’ai réalisé que j’avais vraiment franchi un palier lors de Paris-Troyes notamment (10e, NDLR). J’ai fait plus de 80 kilomètres tout seul devant, et j’ai encore pu jouer les premiers rôles dans le final. Je me suis agréablement surpris ce jour-là. Je sais que quand je suis en grand forme, je peux marcher fort.

Dans quel état d’esprit es-tu avant de disputer tes premières courses sous le maillot d’AG2R La Mondiale ?
C’est un mélange de plusieurs sentiments. J’essaye de rester relativement relâché et serein. Je ne veux pas me prendre la tête. Bien sûr, c’est une première expérience chez les professionnels, et qui plus est dans une équipe World Tour. Cela étant, il ne faut pas en rajouter. Avec AG2R La Mondiale, j’aurai globalement le même programme qu’un stagiaire de Roubaix-Lille Métropole ou La Pomme Marseille. D’un autre côté, même si je prétends être « zen », je suis forcément un peu stressé (rires). Il faut bien admettre qu’il y a de l’enjeu. C’est peut-être ma seule chance de décrocher une place chez les professionnels. 2014, c’est sans doute le moment ou jamais pour moi. Je n’ai pas vraiment le droit à l’erreur. On cherche toujours à passer à l’échelon supérieur. Dire le contraire serait mentir. Maintenant, je pense que si ça doit se faire, ça se fera.

« IL VA FALLOIR S'ADAPTER »

Quel est ton programme pour les prochaines semaines ?
Je vais débuter mon stage avec AG2R La Mondiale sur les routes du Tour du Limousin. Ensuite, je me rendrai sur la Classic de l’Indre, puis peut-être sur le Tour du Poitou-Charentes, où je suis actuellement le premier remplaçant de l’équipe. Pour ce qui est de la suite et du mois de septembre, on ne m’a encore rien dit. Pour le moment, j’attends de voir ce que l’on attend de moi exactement dans l’équipe. Je ne peux pas arriver et dire que je vais faire ma propre course comme je l’entends. Il va falloir s’adapter aux consignes d’équipes, aux leaders de la formation, même si j’espère aussi me montrer le plus possible.

Crédit Photo : Marine Grolier - www.marinegrolier.fr
 

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