Néo-pros : Le point avec Christophe Prémont

Alors qu’il a terminé super combatif du Tour de Wallonie (2.1), Christophe Prémont (Crelan-Euphony) revient pour www.directvelo.be sur son passage dans le monde du cyclisme professionnel. Le coureur âgé de 23 ans évoque aussi sur ses ambitions pour le futur.

« L’objectif sur ce Tour de Wallonie a été atteint, je voulais absolument monter sur le podium final, même si ce n’est pas pour le classement général. Dès le premier jour, j’ai compris que je devais me rabattre sur un classement annexe. J’ai assez mal digéré la chaleur sur la première étape et j’ai terminé à plus de dix minutes. J’ai donc pris les échappées sur les étapes suivantes et j’ai finalement terminé super combatif. Sans prétention, je trouve que ce titre me va bien, cela représente bien ma façon de courir. Bien prester sur le Tour de Wallonie est important pour les coureurs wallons. L’épreuve est magnifiquement bien organisée par Yves Vanassche et son équipe. C’est une belle vitrine pour le cyclisme wallon.

« IL MANQUE JUSTE UNE VICTOIRE »

Je tire malgré tout un bilan mitigé pour l’instant. La saison est encore longue c’est vrai, mais je n’ai pas récolté de bouquet et c’est un peu ma déception. Je dis ça car je suis ambitieux, c’est avant tout une saison d’apprentissage. Hormis le manque d’une victoire, je suis satisfait. J’ai pu participer à de grandes épreuves comme le Tour des Flandres, Gand-Wevelgem et aux Ardennaises. Je remercie la direction pour leur confiance, pour un néo-pro, participer à ces monuments du cyclisme, c’est comme un rêve. Cela permet d’apprendre le boulot de coureur professionnel. Je sens que je prends du coffre et de la force en courant sur des épreuves plus importantes. Si cette année était une année de découverte, l’an prochain, si j’ai la chance de refaire ses courses, ce sera pour m’y montrer.

« COUREUR PRO, TOUT UN METIER »

C’est la première saison où je me consacre entièrement au cyclisme. J’ai terminé mes études en éducation physique l’an dernier. J’étais vraiment passionné par mes études, si je n’étais pas passé pro cette année, je les continuais sans hésiter. C’est un atout pour trouver un emploi après ma carrière qui pour un sportif professionnel peut s’arrêter en une fraction de seconde. Une image d’intello ? Ce n’est pas un problème, c’est loin d’être un défaut c’est même plutôt flatteur. La transition a été assez difficile, avant j’étais super actif, il y avait les cours, les blocus, le vélo, je ne me reposais jamais ou très rarement. Cette année je découvre les siestes, le repos et je sens que cela joue sur ma récupération, mais pas seulement. Avant j’avais souvent des petites blessures dues au surplus d’effort. Cette année, je n’ai aucun souci sur le plan physique.

« UN CADRE PARFAIT POUR EVOLUER »

Je pense que je ne pouvais pas choisir meilleure équipe pour passer professionnel. J’avais un peu d’appréhension et de stress avant la saison, passer pro est une étape importante pour un coureur, ça peut bien se passer comme cela peut-être un échec total. Heureusement, chez Crelan-Euphony, je suis très bien entouré, notamment par Gérard Bulens. Il a une telle expérience du cyclisme, c’est impressionnant. Je peux aussi compter sur des gars comme Frédéric Amorison et Sébastien Delfosse. Ils me donnent de nombreux et précieux conseils, que ce soit pour les courses ou pour les entraînements.

« TELLEMENT DE CHOSES A APPRENDRE »

Ce n’est pas encore évident de me donner un profil de coureur, je n’ai que 23 ans et j’ai encore tellement de choses à apprendre. Je n’ai pas le sprint de Cavendish ni la facilité de Froome en montagne, je ne gagnerai jamais sur ces terrains. J’apprécie les épreuves de plusieurs jours comme le Tour de Wallonie, mais aussi les classiques d’un jour. Je n’ai pas encore de spécialité, j’essaye simplement pour l’instant de faire mon boulot de coureur professionnel. Pour la fin de saison, je veux continuer à apprendre et à engranger de l’expérience. Je vais m’aligner sur les classiques de fin de saison et essayer de décrocher un bouquet, pour que la saison soit un vrai succès. J’espère pouvoir participer à Paris-Tours, une course qui me réussissait bien quand j’étais chez les Espoirs.

« TROUVER MON VRAI NIVEAU »

Comme j’ai un contrat de deux ans, la victoire n’est pas une obsession, mais ce serait très bien d’en décrocher une avant la fin de l’année. En 2014, je vais continuer avec la même ligne de conduite, gagner de l’expérience et progresser tout en me montrant et en aidant mes futurs équipiers. Malgré le retrait de Crelan, nous continuerons l’an prochain. C’est une bonne chose pour le cyclisme belge, l’équipe, sous ces différentes dénominations, a toujours été un tremplin pour les jeunes. Etre leader dans une équipe ? Je ne pense pas, je dois avant tout trouver mon niveau.
Si j’ai les capacités pour passer dans une équipe du WordlTour ? Pourquoi pas y aller, mais il faut avoir l’opportunité. Si je reste en continental, ce n’est pas une honte loin de là, il faut tout simplement trouver son niveau et ne pas vouloir en faire de trop. Le plus important, c’est de se montrer, de ne pas avoir de regrets et de prendre du plaisir à rouler ! »

Par Loïc Collet

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