Hervé Arcade : « Le vélo c'est une passion »

Hervé Arcade, ancien directeur sportif du Vendée U, a repris une licence de coureur à son retour en Martinique. L'ancien vainqueur du Tour de Martinique est à la fois coureur et encadrant au Madinina Bikers. Pour sa première saison en 2012 il a même remporté une étape du Tour de son île et marqué 176 points au Challenge DirectVélo.
Après la victoire de son équipier Camille Chancrin au Tour de Martinique, Hervé Arcade explique sa deuxième carrière à www.directvelo.com.

DirectVélo : Pourquoi as-tu repris la compétition à ton retour en Martinique ?
Hervé Arcade : La reprise de la compet' est venue au fur et à mesure que l'on avançait sur la préparation physique générale et la reprise de l'activité route et VTT durant la trêve "hivernale." Il était plus agréable d'être aux côtés des garçons Juniors et Elites pour les conseiller. Ensuite c'est vrai qu'être dans le "feu" de la compétition, ressentir cette adrénaline, l'excitation, ce stress... que l'on n'a pas derrière un volant me manquait un peu... (rires)

« JE ME SUIS PRIS AU JEU »

T'attendais-tu à marcher dès la reprise ?
Marcher c'est un bien grand mot. Je tenais dans un premier temps à me faire plaisir au près des jeunes, à les aiguiller les encadrer. Etre un bon capitaine de route et comme l'exemple commence par soi même, donc je me suis pris au jeu.
Durant mes années de directeur sportif au Vendée U, je roulais de temps en temps avec les garçons après les courses et pendant les sorties allégées pendant les stages que l'on organisait.

Quel est ton rôle dans ton équipe sur le vélo et dans l'encadrement ?
Sur le vélo bien entendu, je suis désigné comme capitaine et cela me permet d'observer et de recadrer les jeunes et de mieux rectifier les erreurs faites. Autrement je suis chargé de chapeauter la politique sportive, l'orientation sportive et je m'occupe des programmes d’entraînements des Juniors et Elites du groupe.
Je gravite également sur les écoles de la ville du Lamentin pour l'initiation au vélo et aussi ponctuellement des actions dans les quartiers dits "difficiles" pour des actions sociales, insertion par le vélo.

Tu penses courir encore combien de saisons ?
Je ne me pose pas trop de limite (rires). C'est une passion. Je vis pleinement les moments passés sur le vélo, certainement une ou deux années pour la compétition. Ensuite ce sera dans un autre cadre, des rassemblements populaires ou grands raids en VTT... et juste pour la forme.

Par rapport à une DN en Métropole, quel est le budget d'une équipe comme Madinina ?
Aux Antilles, les moyens sont tout de même limités. Il faut distinguer deux budgets distincts : un budget fonctionnement pour l'année et toutes les catégories Minimes, Cadets, et un budget Tour de Martinique qui est l’événement de l'année où les chiffres peuvent fluctuer.
Je n'ai pas les chiffres exacts mais je pense que nous sommes entre 30 et 40 000 Euros. Il faut dire que nous avons aussi un président qui se bat quotidiennement pour trouver de nouveaux partenaires pour la réalisation de nos projets.

« J'AI PU ACQUERIR UNE CERTAINE SCIENCE DE LA COURSE »

Entre ta victoire au Tour de Martinique en 2004 et aujourd'hui, comment a évolué le niveau de l'épreuve ?
A l'époque l'épreuve était classée 2.2 et actuellement malheureusement elle est classée Elite Nationale. Vue la progression de nos coureurs antillais, je pense qu'il serait bien que notre épreuve retrouve sa classification pour une plus grande visibilité internationale.

Camille Chancrin dit qu'il doit sa victoire à ta tactique. Quelle était cette tactique ?
(rires) Il n'y a rien de révolutionnaire. Il fallait que l'on puisse projeter nos trois gars à l'avant le plus tôt possible. Puis sur le circuit final qui était très exigeant, Camille devait pouvoir trouver des forces à l'avant en plaçant les attaques à des lieux bien stratégiques du circuit. Et nous sommes partis à cinq pour un contre-la-montre par équipes de 50 km. La suite, on la connaît.
Mais je pense ce qui a dû le plus surprendre Camille, c'est le temps que l'on passait au briefing d'avant course comparativement aux autres épreuves !

D'où sorts-tu tes "coups tactiques" ?
Il est vrai que mes années passées en Métropole en tant que coureur et directeur sportif m'ont permis d'acquérir une certaine science de la course, la gestion d'un maillot de leader, la gestion des troupes, le placement. Être entouré de Philippe Mauduit (ex-DS de Bouygues et actuel directeur sportif de Saxo-Tinkoff) et Benoît Génauzeau (toujours au Vendée U) m'a permis l'affinement de certains plans de bataille.

« IL Y A DE VRAIS TALENTS EN MARTINIQUE »

A l'occasion de votre préparation du Tour de Martinique en Métropole, as-tu noué des contacts avec des organisateurs pour revenir courir avec ton équipe ?
J'ai toujours gardé de très bons rapports avec certains organisateurs de courses mais c'est vrai que l'accueil qui nous a été réservé pour le Critérium de Brioude et à l'Ardéchoise à été hyper chaleureux.
Je me concentre plus actuellement sur les déplacements de jeunes (Cadets, Juniors) comme lors du Tro Bro Leon. Nous tenterons de venir courant août avec ces mêmes jeunes pour qu'ils puissent encore voir d'autres choses et travailler pour l'avenir. Il y a des vrais talents ici. Je tenais d'ailleurs à remercier Jean-René Bernaudeau et mes anciens collègues du Vendée U pour les moyens mis à notre disposition lors de nos venues en Métropole.

Y a-t-il beaucoup d'échanges entre la Martinique et la Guadeloupe ?
Pour nous c'est la seule alternative moyennement coûteuse (30' d'avion) afin d'obtenir une confrontation extérieure. Durant les petites vacances scolaires, nous en profitons pour effectuer des mini-stages sur l’île sœur. Pour la fin d'année et l'année prochaine nous travaillons sur le projet de développement d'échanges avec les îles de la Caraïbe (Saint-Domingue, Barbade et Trinidad et Tobago).

Crédit Photo : Cyrielle Chartier
 

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